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Netanyahu retire sa requête d’immunité, ouvrant la voie à une inculpation

Le Premier ministre dénonce un "cirque de l'immunité" alors qu'il se trouve à Washington pour une mission "historique" ; Kakhol lavan précise que les débats auront lieu comme prévu

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'un événement de campagne du Likud au Centre de conventions internationales de Jérusalem, le 21 janvier 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'un événement de campagne du Likud au Centre de conventions internationales de Jérusalem, le 21 janvier 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mardi qu’il retirait sa requête d’immunité parlementaire face à ses mises en examen dans trois dossiers de corruption en suspens.

Cette initiative signifie que le Premier ministre pourrait faire l’objet d’une inculpation officielle dans les prochaines semaines et probablement avant les élections du 2 mars, selon des sources proches du ministère de la Justice qui ont été citées par les médias en hébreu.

Cette annonce faite par Netanyahu survient quelques heures avant un vote à la Knesset portant sur la formation d’une commission chargée de débattre de cette demande d’immunité – qui serait très certainement rejetée.

Dans un post paru sur Facebook, le Premier ministre a dénoncé un « cirque de l’immunité » en cours au sein de l’Etat juif alors que lui-même se trouve en « mission historique ».

« Au cours de ce moment fatidique pour le peuple d’Israël, alors que je me trouve aux Etats-Unis pour une mission historique qui pourrait dessiner les contours permanents des frontières d’Israël et garantir notre sécurité pour les générations futures, un autre épisode à la Knesset est sur le point de commencer dans ce cirque de l’immunité », a écrit le Premier ministre.

« Dans la mesure où je n’ai pas eu droit aux procédures qui m’étaient dues, dans la mesure où toutes les règles, à la Knesset, ont été piétinées et dans la mesure où les résultats de la procédure ont été dictés d’avance, sans discussion appropriée, j’ai pris la décision de ne pas permettre à ce jeu obscène de continuer », a ajouté Netanyahu.

La date de débat en plénière – mardi – avait été fixée avant que le Premier ministre ne fasse savoir qu’il allait se rendre à Washington pour la révélation du plan de paix très attendu du président Donald Trump dans le conflit israélo-palestinien. Le moment choisi pour la révélation du contenu de la proposition, qui a été annoncée la semaine dernière, a été très critiquée en Israël, certains y voyant une tentative de sauver Netanyahu, empêtré dans ses problèmes judiciaires.

Les bénéfices du retrait de sa requête restent indéterminés pour Netanyahu – si ce n’est qu’il évitera le spectacle de sa défaite en séance plénière. Le Premier ministre aurait été, à l’origine, très angoissé par la demande d’immunité, qui venait saper la défense qu’il avait avancée dans un premier temps, clamant qu’il serait finalement innocenté des accusations lancées à son encontre.

Le président américain Donald Trump serre la main du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 27 janvier 2020 (Crédit : AP Photo/ Evan Vucci)

Le principal rival du Premier ministre, le leader de Kakhol lavan Benny Gantz, a rencontré Trump lundi avant de retourner en Israël pour prendre part aux délibérations prévues au sein du Parlement israélien.

Des sources proches de Kakhol lavan ont indiqué au Times of Israel que le débat et le vote portant sur la formation de la commission auraient lieu comme prévu à 11 heures du matin.

Netanyahu avait annoncé, début janvier, qu’il demanderait l’immunité parlementaire à la Knesset juste avant l’expiration du délai qui lui était légalement accordé pour ce faire suite à sa mise en examen dans trois dossiers pour corruption par le procureur-général Avichai Mandelblit.

A LIRE : Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Mandelblit ne pouvait pas inculper officiellement Netanyahu jusqu’à ce que le Parlement s’exprime sur sa demande d’immunité.

Mais le bloc de partis de droite et religieux qui soutient le Premier ministre en amont du prochain scrutin ne représentait pas une majorité de 61 législateurs susceptibles de lui garantir l’immunité – ou même de reporter une éventuelle décision au lendemain du 2 mars, ce qui aurait permis à Netanyahu de traverser la campagne et le jour des élections sans mise en examen officielle.

Les législateurs doivent encore se rencontrer mardi au Parlement pour voter sur la formation de la commission de la Knesset, l’instance spécifiquement chargée de prendre en charge les demandes d’immunité.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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