Netanyahu s’engage à rapatrier le garde de l’ambassade, malgré la crise avec la Jordanie
Netanyahu et le roi Abdullah II s'entretiendront dans la journée, alors que les tensions au Mont du Temple font rage et que des efforts intensifs sont mis en oeuvre pour sortir de cette impasse

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré lundi qu’Israël travaillait pour mettre fin à la crise avec la Jordanie et rapatrier le garde de sécurité israélien qui a abattu deux Jordaniens à l’ambassade israélienne d’Amman, après que l’un d’eux l’a attaqué avec un tournevis.
Netanyahu a affirmé à son homologue géorgien Giorgi Kvirikashvili qu’il a parlé à deux reprises avec l’ambassadrice israélienne en Jordanie, Einat Shalin, suite à l’incident de dimanche, ainsi qu’avec le garde de sécurité.
« J’ai promis à l’agent de sécurité que nous mettons tout en œuvre pour le faire revenir en Israël, nous avons déjà eu à faire à ce genre de situation », a-t-il dit. « Je leur ai dit à tous les deux que nous sommes en contact permanent avec le gouvernement et les responsables de sécurité à Amman à tous les niveaux, afin de mettre fin à cet incident aussi vite que possible. »
Ces propos ont été tenus après que les responsables ont déclaré qu’ils ne laisseraient pas le garde israélien partir ni lui appliquer l’immunité diplomatique, menaçant de lancer une crise diplomatique de grande ampleur, alors que Jérusalem et le mont du Temple sont déjà en proie à des tensions conséquentes.
En Jordanie, certains souhaitent voir le garde israélien traduit en justice et exécuté suite à cet incident.
Netanyahu devrait s’entretenir par téléphone ce lundi avec le roi Abdallah II de Jordanie, et les responsables de la sécurité israélienne sont en relation avec leurs homologues jordaniens pour empêcher que les tensions ne s’aggravent davantage, selon la Deuxième chaîne israélienne.
Le Premier ministre a déclaré que l’ambassadeur jordanien en Israël a rencontré lundi matin des responsables du ministère des Affaires étrangères pour tenter de clore cet incident. Selon lui, Israël travaille de manière « responsable et ferme » pour résoudre cette amorce de crise.
« Nous avons eu des discussions par plusieurs moyens avec un seul objectif : mettre fin à cet incident, ramener notre peuple en Israël. Nous le faisons de manière responsable et ferme », a-t-il dit.
« C’est aussi de cette façon que nous agissons en ce qui concerne le fait de ramener la sécurité et le calme sur le mont du Temple, la Vieille Ville et l’ensemble de Jérusalem », a-t-il ajouté.

Avant l’attaque de dimanche à l’ambassade israélienne en Jordanie, les relations bilatérales étaient déjà tendues. En effet, la Jordanie a vivement critiqué l’installation de détecteurs de métaux à l’entrée du mont du Temple par Israël, après l’assassinat de deux policiers israéliens le juillet sur le lieu saint.
Le mont du Temple, qui abrite la mosquée d’Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est administré par un fonds islamique géré par la Jordanie, et Amman a été très critique de ce qu’il considère comme une tentative de modifier le statu quo en vigueur.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a fait savoir que le garde a été poignardé par Mohammed Jawawdeh, 17 ans qui se trouvait dans la résidence diplomatique pour y installer des meubles, avait agressé le garde avec un tournevis, le blessant légèrement.
Le garde avait alors ouvert le feu en état de « légitime défense » et tué Jawawdeh et un autre homme, Bashar Hamarneh, qui se trouvait sur place à ce moment-là.
Les membres de la famille a déclaré lundi que le jeune n’avait commis aucune agression et qu’il avait été tué de sang-froid et ont appelé à l’exécution du garde israélien.

Lundi, les responsables jordaniens ont déclaré au quotidien al-Ghad que la Jordanie n’autorisera pas le garde de sécurité à quitter le pays tant qu’Israël ne le remet pas aux autorités pour être interrogé. Une source gouvernementale indique qu’Amman ne lâchera pas prise face à Jérusalem tant que l’homme n’aura pas été interrogé.
Une autre source de sécurité a indiqué au journal que le garde était toujours en Jordanie.
L’homme bénéficie de l’immunité diplomatique telle que définie par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et ne risquerait pas une arrestation, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères israélien dans le communiqué paru lundi matin.
À la lumière de cette crise diplomatique, le cabinet de sécurité israélien se réunira lundi après-midi pour discuter de cette affaire, après s’être réunie pendant plus de 6 heures cette nuit.
Dov Lieber et Raphael Ahren ont contribué à cet article.