Netanyahu suspend la peine de mort pour les terroristes
Israël n'a appliqué la peine capitale qu'une seule fois dans son histoire ; Yisrael Beytenu veut dissuader les terroristes ; Netanyahu pas convaincu

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné aux législateurs de son parti Likud dimanche de s’opposer à un projet de loi qui instituerait la peine de mort aux terroristes condamnés, jusqu’à un examen plus approfondi du projet de loi.
La mesure, proposée par le député Yisrael Beytenu Sharon Gal, faciliterait pour les tribunaux militaires et de district la condamnation à mort des personnes reconnues coupables d’assassinat pour motifs nationalistes.
Netanyahu a chargé une commission interpartis menée par le député Likud Yariv Levin d’examiner la loi avant de formuler la politique de la coalition.
Jusque-là, a déclaré Netanyahu, les législateurs du Likud doivent voter contre la loi, soumise dimanche devant Comité ministériel de législation, qui accorde le soutien du gouvernement aux projets de loi proposés à la Knesset.
Le projet de loi a déjà le soutien de la ministre de la Justice Ayelet Shaked, du ministre de l’Agriculture Uri Ariel, de la ministre de la Culture Miri Regev, du ministre des Sciences Danny Danon, du ministre de l’Intégration Zeev Elkin et du ministre Ofir Akunis.
Regev, Danon et Akunis appartiennent tous au parti Likud de Netanyahu.
Mais même si le projet de loi était adopté au comité, le procureur général Yehuda Weinstein a indiqué qu’il le rejetterait sur des motifs juridiques – ou du moins le retarder indéfiniment, jusqu’à ce que le procureur de l’Etat rende une décision sur la légalité d’une telle loi.
Si la peine capitale est techniquement légale en Israël, elle a seulement été pratiquée une fois, en 1962, lorsque le haut gradé nazi SS Adolf Eichmann a été condamné à mort pour son rôle dans l’orchestration de l’Holocauste.
Le projet de loi propose que les terroristes condamnés puissent être condamnés à mort par une majorité simple de juges, plutôt que par la décision unanime requise en vertu de la loi actuelle.
Le projet de loi sur la peine de mort était une promesse électorale du président d’Yisrael Beytenu Avigdor Liberman. Gal, le législateur qui a proposé le projet de loi, a déclaré que le parti avait fait une promesse aux électeurs, « et nous sommes déterminés à la respecter. Nous devons modifier la situation actuelle et éradiquer le terrorisme », a-t-il dit.
« La peine de mort renforcera la force de dissuasion d’Israël. Il est moral et éthique de la légiférer afin de sauver la vie de nos citoyens. Elle jouit d’un large soutien parmi les gens – il est clair pour tout le monde que cette loi doit passer », a-t-il ajouté.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article