Netanyahu tente de rassurer Antony Blinken : Israël restera « une démocratie forte »
Dans une allusion à la réforme du système judiciaire, le secrétaire d'État américain a souligné le "droit des personnes à faire entendre leur voix"
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Dans ses remarques lors d’une conférence de presse lundi aux côtés du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est principalement concentré sur la menace iranienne.
« La plupart des membres de la communauté internationale ont vu le vrai visage de l’Iran », a-t-il déclaré.
« Nous avons eu de très bonnes discussions pour forger une politique commune, pour essayer de travailler ensemble pour déjouer le danger », a dit Netanyahu.
Faisant référence à son désir de parvenir à la paix avec d’autres pays arabes – l’Arabie saoudite en premier lieu – Netanyahu a affirmé que les deux pays travaillent ensemble pour « réaliser des percées spectaculaires qui seraient historiques et énormément significatives dans nos efforts communs pour apporter la sécurité, la prospérité et la paix dans cette partie du monde et au-delà ».
Netanyahu faisait référence aux Palestiniens, ce que les responsables israéliens évitent généralement aux côtés des dirigeants mondiaux. Il a affirmé qu’Israël « travaille à clore le dossier du conflit israélo-arabe qui nous aiderait également à trouver une solution avec nos voisins palestiniens ».
« Nous partageons des intérêts communs, et des valeurs communes », a dit Netanyahu, s’exprimant aux côtés de Blinken.
« Nous resterons, je vous l’assure, deux démocraties fortes. »
S’exprimant aux côtés du Premier ministre Netanyahu, après leur rencontre en tête-à-tête, Blinken a longuement parlé des « intérêts partagés et des valeurs communes » qui sont à la base de la relation entre les États-Unis et Israël.
Blinken a énuméré une liste de valeurs démocratiques clés, notamment les droits des minorités, l’État de droit, la liberté de la presse, une société civile active et « le droit des personnes à faire entendre leur voix ».
« Le dynamisme de la société civile israélienne a été pleinement démontré ces derniers temps », a-t-il dit, dans une référence apparente aux manifestations contre les projets de refonte du système judiciaire de la coalition.
« L’engagement des gens dans nos deux pays à faire entendre leur voix, à défendre leurs droits, est l’une des forces uniques de nos démocraties », a-t-il dit. « Une autre est la reconnaissance du fait que la recherche d’un consensus autour de nouvelles propositions est le moyen le plus efficace de s’assurer qu’elles sont adoptées et qu’elles perdurent. »
Le diplomate en chef américain a affirmé que les deux pays doivent se tenir « aux normes mutuelles déjà établies ».
Lui et Netanyahu ont eu « une conversation franche » sur ces questions, a-t-il déclaré.
Blinken a également souligné dans ses remarques que l’élargissement des Accords d’Abraham « n’est pas un substitut à la paix israélo-palestinienne ».
Selon lui, le meilleur moyen de garantir des « mesures égales » de liberté, de sécurité, d’opportunités, de sécurité, de justice et de dignité « est de préserver puis de réaliser la vision de deux États ».
Les responsables américains ne parlent généralement pas de « préserver » la solution à deux États. Ce terme reflète probablement leur nervosité face aux actions israéliennes qui, à leurs yeux, sapent la possibilité à long-terme d’une telle réalité.
Blinken n’a pas non plus hésité à mentionner le soutien américain à la « coexistence religieuse » à Jérusalem et au « maintien du statu quo sur le mont du Temple/Haram al Sharif ».