Netanyahu : Tout accord devra « considérablement réduire » les capacités de l’Iran
Des républicains du Congrès américain ont fait part plus tôt jeudi de leur impatience face aux négociations
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé jeudi que tout accord conclu à l’issue des négociations sur le nucléaire iranien « réduise considérablement » les capacités nucléaires de Téhéran.
« Tout accord doit réduire considérablement les capacités nucléaires de l’Iran et stopper son terrorisme et ses agressions », a déclaré le chef du gouvernement israélien dans un communiqué.
Des républicains du Congrès américain ont fait part plus tôt jeudi de leur impatience face aux négociations sur le nucléaire iranien qui s’éternisent à Lausanne, certains appelant le secrétaire d’Etat John Kerry à revenir à Washington.
Le Congrès est en vacances de Pâques jusqu’au 13 avril, et les élus dans leur majorité restaient discrets, semblant attendre le dénouement des pourparlers entre le groupe des 5+1 et l’Iran en Suisse, qui devaient en théorie aboutir le 31 mars.
Mais les plus conservateurs, très hostiles à l’accord en préparation depuis des semaines, accusaient John Kerry d’accorder des concessions excessives dans l’espoir de conclure un accord avec les Iraniens.
« Les lignes rouges et les dates butoirs n’ont aucune valeur » pour l’administration Obama, s’est plaint le représentant Mike Kelly sur Fox News jeudi. « Nous sommes devenus trop accommodants. »
« Si j’étais John Kerry, je quitterais la table des négociations et je dirais que les sanctions vont être réimposées, à 100 %, et que nous ne reviendrons à la table pour parler de votre programme nucléaire que si vous cessez de déstabiliser la région », a dit sur la même chaîne le sénateur Lindsey Graham, mercredi.
« Trop c’est trop. Le mauvais accord de l’administration Obama ne fait qu’empirer avec le temps », a renchérit le sénateur du Tea Party Ted Cruz, candidat à la présidentielle de 2016.
Deux candidats potentiels à l’investiture républicaine, le gouverneur Scott Walker et l’ex-gouverneur Rick Perry, ont eux aussi dénoncé la prolongation des discussions. « Si j’étais président aujourd’hui, je suspendrais les négociations et demanderais au secrétaire Kerry de rentrer immédiatement », a déclaré Rick Perry.
« Il est clair que les négociations ne se passent pas bien. A chaque étape, les Iraniens semblent déterminés à conserver une capacité de produire une arme nucléaire. Sans changement significatif, nous avons peu d’espoir que les négociations se terminent bien », s’est aussi alarmé le sénateur John McCain dans un communiqué commun avec Lindsey Graham.
Le Sénat devrait examiner dès la rentrée une proposition de loi dite Corker-Menendez, qui obligerait Barack Obama à passer par le Congrès avant d’appliquer tout accord nucléaire avec l’Iran. La Maison Blanche s’oppose au texte mais les républicains et plusieurs démocrates soutiennent cette approche. Un vote en commission est prévu le 14 avril.