Netanyahu va permettre aux députés de se rendre sur le mont du Temple
Une période d’essai de 7 jours commencera dans 3 semaines ; un député du Likud avait demandé à la Haute cour de se prononcer contre l’interdiction

L’interdiction faite aux députés israéliens de se rendre sur le mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, sera temporairement levée à la fin du mois, a annoncé le gouvernement dimanche.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné il y a 18 mois aux députés juifs et musulmans de ne pas se rendre sur le lieu saint, après l’éclatement en octobre 2015 d’une vague de violences et de terrorisme palestinien, fondée sur des affirmations qu’Israël tentait de prendre le contrôle du complexe du mont du Temple.
Suite à des discussions avec le procureur général Avichai Mandelblit, le Premier ministre a décidé que dans trois semaines, l’interdiction du mont du Temple aux députés serait levée pour une période de sept jours pour évaluer les conséquences de cette décision.
Cette décision a été prise après que Yehuda Glick, député du Likud de Netanyahu et militant du droit à la prière juive sur le mont du Temple, a demandé à la Haute cour de Justice de se prononcer sur l’interdiction.
« La décision d’ouvrir le mont du Temple est juste, a dit Glick dans un communiqué. C’est une honte qu’il ait fallu aller à la Haute cour pour que cette décision soit prise. »

Glick, qui a fait campagne pour le droit à la prière juive sur le site et s’y rendait souvent avant de ne plus en avoir le droit, a appelé les députés à se rendre sur le mont du Temple tout en « respectant le site de manière appropriée et en laissant les disputes et les agendas [politiques] en dehors du complexe. »
Le député a également appelé le Premier ministre et Gilad Erdan, le ministre de la Sécurité intérieure, « à agir selon les besoins contre ceux qui voudraient exploiter cette décision pour mener des actes terroristes. »
« Nous continuerons à souhaiter que le mont remplisse ses objectifs, devenir un centre mondial de paix et de réconciliation », a dit Glick qui, en novembre 2014, avant d’être député, a été la cible d’une tentative d’assassinat par un Palestinien en raison de son militantisme pour le droit à la prière juive sur le mont du Temple.
La levée temporaire de l’interdiction a pour objectif de déterminer si les visites de députés entraînent des troubles sur le mont du Temple, troisième lieu saint de l’islam et premier lieu saint du judaïsme.
De leur côté, les membres de la Knesset affiliés au mouvement islamique ont déclaré que la levée de l’interdiction ne porte pas à conséquence, parce qu’ils ne tiennent pas compte des restrictions imposées par Israël liées au lieu saint.
« Notre visite de la mosquée d’Al-Aqsa en tant qu’arabes et en tant que membres musulmans de la Knesset n’a jamais été et ne sera jamais dépendante du gouvernement ou du Premier ministre d’Israël », ont déclaré les députés dans un communiqué. « La Mosquée d’Al-Aqsa est un lieu saint pour les musulmans, et c’est notre droit de nous y rendre et d’y prier. »
Aujourd’hui, la branche sud du mouvement islamique est représentée à la Knesset par le parti de la Liste arabe unie. Trois des 13 députés de la Liste arabe unie sont membres de ce mouvement.