Neuvième homicide au sein de la communauté arabe cette semaine
Mohand Shalabi, 34 ans, aurait été la victime d'une méprise ; depuis le début de l’année, 70 Arabes ont été tués, 62 d'entre eux par balle
Un homme a été abattu, vendredi, dans le village d’Ein Mahil, dans le nord du pays, énième victime d’une série de crimes violents qui a fait neuf morts au sein de la communauté arabe cette semaine.
Il est rapidement apparu que Mohand Shalabi a été victime d’une méprise.
Selon le site d’information Ynet, c’est en fait un de ses proches, qui se trouvait dans les environs au même moment, qui aurait dû être tué.
A l’arrivée des secours, l’homme, âgé de 34 ans, était inanimé et ne montrait aucun signe vital, a fait savoir le service de secours du Magen David Adom dans un communiqué.
La victime, père d’un enfant, a été conduit dans un état critique à l’hôpital italien de Nazareth, qui a constaté le décès peu de temps après son admission.
La police a ouvert une enquête.
Neuf personnes issues de la communauté arabe ont été victimes d’homicides cette semaine.

Selon Abraham Initiatives, une ONG spécialisée dans la lutte contre les violences, 70 Arabes ont été tués dans des circonstances violentes depuis le début de l’année. L’organisme de surveillance a fait savoir que 62 d’entre eux avaient été tués par balle.
Au cours de la même période l’an dernier, 27 décès de même nature étaient à déplorer.
Par ailleurs, hier jeudi, un homme de 31 ans a été tué par l’explosion de sa moto, à Netanya, dans un incident attribué à une organisation criminelle.
Cette explosion a eu lieu au lendemain de la mort de cinq personnes en l’espace de 24 heures, au plus fort d’une série de crimes violents qui a coûté la vie à deux fois plus de personnes au cours des quatre premiers mois de 2023 qu’à la même période en 2022.

Jeudi, le chef du Haut Comité de suivi des citoyens arabes d’Israël, groupe de coordination de dirigeants de la communauté arabe, a reproché aux autorités publiques et au ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, de ne pas faire le nécessaire pour lutter contre la criminalité au sein de leur communauté.
« C’est purement et simplement l’anarchie », a déclaré l’ex-député Mohammad Barakeh à la chaîne Kan.
« Personne ne peut croire que la police est incapable de lutter contre la criminalité ou confisquer les armes. »
Il a ajouté que la police connaissait l’identité des criminels, mais n’agissait pas contre eux.
« Le pays a tout simplement abandonné la population arabe », a-t-il poursuivi, suggérant que l’inaction était l’expression d’une politique délibéré.
Il a accusé Ben Gvir « d’incitation à la haine contre les Arabes » et reproché aux autorités de « rejeter la faute sur les victimes ».

Ben Gvir, député d’extrême droite en charge de la police et qui a fait campagne en promettant de renforcer la sécurité publique, ne s’est guère exprimé sur cette vague de criminalité, mais s’est rendu dans un poste de police de ville bédouine de Rahat, dans le sud, « pour entendre quel était le besoin des héroïques policiers ».
Quelques heures plus tôt, des manifestants avaient déposé des mannequins, représentant des cadavres, devant le domicile de Ben Gvir, dans l’implantation de Kiryat Arba, en Cisjordanie, pour lui rappeler son échec contre la criminalité au sein de la communauté arabe, dans le cadre d’une « Journée de perturbation » nationale.
La forte augmentation des meurtres, plus nombreux que jamais, est perceptible au sein des communautés juives comme arabes, même si les chiffres sont beaucoup plus élevés dans le dernier cas.
Nombreuses sont les voix qui reprochent l’actuel état de fait à la police, incapable selon elles d’en finir avec les puissantes organisations criminelles et coupable d’avoir ignoré les violences, qu’elles soient de nature familiale, mafieuse ou de genre.