Nigeria : un an sans nouvelles de plus de 200 lycéennes
Les 200 jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans, avaient été enlevées le 14 avril 2014 dans leur lycée dans l'Etat de Borno
Rappel des événements depuis l’enlèvement dans le nord-est du Nigeria de plus de 200 adolescentes, en avril 2014, par le groupe islamiste armé Boko Haram.
Au total, 276 adolescentes ont été enlevées, provoquant une indignation internationale et une campagne sur les réseaux sociaux baptisée #bring back our girls (« Ramenez-nous nos filles »). 219 sont toujours portées disparues.
2014
– 14 avr: 276 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans sont enlevées par des hommes armés qui ont attaqué leur lycée de Chibok, dans l’Etat de Borno (nord-est), fief de Boko Haram. Les assaillants obligent les lycéennes à sortir et les font monter dans des camions, avant de s’enfoncer dans la végétation dense de cette région. Plusieurs dizaines d’adolescentes réussissent à s’enfuir.
– 29 avr: Les parents dénoncent l’inaction des autorités, s’inquiétant des informations évoquant la vente et le mariage forcé de leurs filles dans des pays frontaliers.
– 1er mai: Des centaines de parents protestent à Chibok, appelant à l’aide le gouvernement et la communauté internationale.
– 5 mai: Le chef de Boko Haram Abubakar Shekau revendique le kidnapping des lycéennes, qu’il veut « vendre » comme « esclaves » et « marier » de force (vidéo).
– 9 mai: Amnesty International affirme que l’armée avait été informée de l’imminence d’une attaque de Boko Haram mais n’a pas réagi, notamment faute de moyens. L’armée rejette ces accusations.
L’ONU affirme que les exactions de Boko Haram peuvent « constituer des crimes contre l’humanité ».
– 10 mai: Des experts français du renseignement arrivent au Nigeria pour participer aux recherches. Des experts américains et britanniques sont sur place. La Chine et Israël ont aussi proposé leur aide.
– 12 mai: Le chef de Boko Haram diffuse une nouvelle vidéo d’une centaine de jeunes femmes présentées comme les lycéennes enlevées, affirmant les avoir converties à l’islam et exigeant la libération de prisonniers islamistes en échange de celle des jeunes filles.
– 17 mai: Cinq chefs d’Etat africains adoptent à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de « guerre » contre Boko Haram.
– 21 mai: Washington annonce l’envoi de quelque 80 militaires au Tchad pour aider aux recherches.
– 12 juin: Le Nigeria et ses voisins décident à Londres de renforcer leur coopération pour retrouver les lycéennes et vaincre le groupe.
– 15 juil: Le président Goodluck Jonathan propose de rencontrer quelques proches des captives, suite à la visite de la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai (qui a obtenu en octobre le prix Nobel de la paix). Mais la délégation conviée décline l’invitation, considérant que si le président refuse de se rendre à Chibok, il peut au moins faire venir à Abuja l’ensemble des familles touchées.
– 18 juil: Le gouverneur de Borno affirme que 176 enseignants ont été tués et 900 écoles détruites dans cet Etat depuis 2011. Le groupe islamiste dit combattre l’éducation occidentale.
– 22 juil: La première rencontre entre le président et des proches des lycéennes a lieu à Abuja, cent jours après l’enlèvement.
– 25 sept: La police affirme que l’une des lycéennes enlevées a été libérée, mais un responsable local rejette ces allégations.
– 14 oct: Une centaine de manifestants qui avaient prévu de marcher jusqu’à la résidence du président à Abuja, six mois depuis l’enlèvement, sont stoppés par les forces de sécurité.
– 31 oct: Le chef de Boko Haram annonce que les lycéennes ont toutes été converties à l’islam et mariées.
– 13 nov: La ville de Chibok tombe aux mains des islamistes. Elle est reprise deux jours plus tard par l’armée et des miliciens locaux.
2015
– 6 mars: Le gouvernement annonce avoir commencé à reconstruire le lycée de filles de Chibok.
– 17 mars: Le chef de l’armée admet qu’il n’y a toujours pas de nouvelles des lycéennes, en dépit des coups portés aux jihadistes, qui ont dû abandonner plusieurs positions dans l’extrême nord du Nigeria, à la faveur d’une offensive régionale.
AVRIL
– 1er: Le nouveau président du Nigeria, l’ex-général Muhammadu Buhari, élu le 28 mars au terme d’un scrutin salué dans le monde, s’engage à « débarrasser la nation de la terreur » de Boko Haram.
– 3: La « capacité de nuisance » de Boko Haram a été réduite « au maximum » après la prise, le 31 mars par les forces tchado-nigériennes, de Malam Fatori dans le nord-est du Nigeria (chef d’état-major de l’armée tchadienne).