Noa répond au responsable de Tel Aviv qui a tenté d’annuler son spectacle
La chanteuse demande à Arnon Giladi de s'occuper de ses affaires ; le conseiller municipal a demandé l'annulation d'un événement où elle sera présente en raison de ses opinions, qualifiées d'antisionistes
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
La chanteuse Achinoam Nini, alias Noa, connue pour son soutien affirmé à la solution à deux états et à la coexistence entre Juifs et Arabes, a expliqué mercredi – après qu’un membre du conseil municipal de Tel Aviv, Arnon Giladi, a cherché à faire annuler un événement organisé en son honneur – que ce dernier ferait mieux de s’occuper de ses affaires.
Cette soirée organisée mercredi prochain marquera les 20 ans de l’Institut Arava, un programme environnemental et académique dans le désert, et honorera le travail de Nini, de Miriam Sharton, d’Uri Shanas et de Monther Hind, fervents soutiens de l’institut.
Cet événement aura lieu au Théâtre Tzavta historique de Tel Aviv, où Nini et d’autres se produiront.
Il y a plusieurs jours, Giladi, membre du Likud siégeant au conseil municipal de Tel Aviv, avait demandé au théâtre d’annuler l’événement en raison des idées plutôt de gauche de la chanteuse, qu’il a qualifiées de « valeurs anti-sionistes ».
« Comment cela se fait-il qu’une chanteuse comme Nini, a écrit Giladi, qui s’exprime en contradiction avec les valeurs du sionisme et de l’Etat d’Israël, peut recevoir un honneur tel que celui-ci dans l’auditorium de Tzavta ? A mon grand mécontentement, Nini est parvenue à se construire une carrière réussie en diffamant le nom d’Israël dans le monde entier. »
Nini, connue à l’étranger sous le nom de Noa, a répondu que Giladi utilisait cette opportunité pour marquer des points dans sa circonscription à son détriment.
« Je ne pense pas que ce soit ses affaires », a dit la chanteuse au Times of Israël.
« Tout ce qu’il dit, ce sont des mensonges calomnieux. Il fraye avec les pires sortes d’incitations [à la haine] connues en Israël. Il y a un nombre infini d’autres personnes qui font un travail merveilleux en Israël et qui ont le sentiment qu’Israël devrait vivre dans la paix, et attaquer cela, c’est à la fois antisioniste et vraiment laid. »
L’Institut Arava, où des étudiants palestiniens, israéliens, jordaniens et d’autres venus du monde entier travaillent ensemble, a déclaré que Nini était un symbole de liberté d’expression et d’espoir de paix entre les nations.
Parmi les autres participants à cette soirée, les députées Tzipi Livni et Zehava Galon, l’actrice Keren Mor, la chanteuse Shaanan Streett et plusieurs responsables palestiniens.
Pour Nini toutefois, les combines représentent la première idéologie du pays, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Il est le premier à encourager les incitations [à la haine], a-t-elle dit en évoquant le Premier ministre. Il donne le parfait exemple en lançant des incitations contre tous ceux qui lui sont défavorables. Ça vient d’en haut et ça traverse toutes les strates de la société. »
Le seul point positif de cette calomnie, ajoute Nini, c’est qu’elle attire l’attention sur l’événement et sur l’Institut Arava.
« Cela permet de mettre en lumière cet institut fantastique », s’exclame-t-elle.
Les billets sont disponibles ICI.