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Noël célébré à Saint-Pierre et ailleurs dans le monde

"Il va y avoir des lumières, des fêtes, des arbres illuminés et aussi des crèches... Tout est feint ! Le monde continue à faire la guerre," avait prédit François Ier en novembre

François balance un encensoir en face d'une statue de l'enfant Jésus, alors qu'il célèbre une messe la veille de Noël marquant la naissance de Jésus-Christ le 24 décembre 2015 à la basilique Saint-Pierre au Vatican.(Crédit :  AFP PHOTO / VINCENZO PINTO)
François balance un encensoir en face d'une statue de l'enfant Jésus, alors qu'il célèbre une messe la veille de Noël marquant la naissance de Jésus-Christ le 24 décembre 2015 à la basilique Saint-Pierre au Vatican.(Crédit : AFP PHOTO / VINCENZO PINTO)

Le pape François est arrivé jeudi soir dans une basilique Saint-Pierre de Rome bondée pour célébrer la traditionnelle messe de minuit, retransmise aux 1,2 milliard de catholiques dans le monde.

Arrivé à 20H30 GMT, le pape argentin, 79 ans, qui semblait fatigué et pâle après une grippe qui l’a affecté ces derniers jours, est arrivé au milieu d’une longue procession dans la nef de la basilique au son du « Gloria in excelsis Deo ». Ce chant traditionnel ouvre la longue célébration de la messe dite de minuit, avancée de plus d’une heure depuis des années. Les flashs de centaines de portables immortalisaient l’instant.

Soldats, policiers et gendarmes étaient déployés dans tout le quartier autour du Vatican, comme ils le sont chaque jour depuis le début de cette « Année Sainte ».

Le pape François a exhorté jeudi soir, lors de la messe de la veillée de Noël, les 1,2 milliard de catholiques dans le monde à rechercher « sobriété » et « sens de la justice » dans une société « éprise d’apparence et de narcissisme ».

« Dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice », a lancé le pape argentin dans une brève homélie devant des milliers de fidèles dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

« Dans une société souvent éprise de consommation et de plaisir, d’abondance et de luxe, d’apparence et de narcissisme, Dieu nous appelle à un comportement sobre, c’est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l’essentiel », a-t-il poursuivi dans une basilique comble, à l’occasion de cette fête qui est avec Pâques une des deux célébrations centrales du christianisme.

François a dénoncé « une culture de l’indifférence qui finit par être impitoyable » et jugé que doivent « cesser toute peur et toute frayeur » pour les chrétiens, en raison de la « lumière » que constitue la naissance de Jésus, « notre Sauveur né dans une mangeoire » à Bethléem.

Des scouts palestiniens jouent de la cornemuse lors des fêtes en face de l'église de la Nativité, le lieu de naissance traditionnel de Jésus-Christ, dans la Bible ville de Bethléem en Cisjordanie - le 7 Juillet 2012 (Crédit : AFP PHOTO/ MUSA AL-SHAER)
Des scouts palestiniens jouent de la cornemuse lors des fêtes en face de l’église de la Nativité, le lieu de naissance traditionnel de Jésus-Christ, dans la Bible ville de Bethléem en Cisjordanie – le 7 Juillet 2012 (Crédit : AFP PHOTO/ MUSA AL-SHAER)

Alors que débutait plus tôt une journée de célébrations à Bethléem, où le Christ est né selon la tradition biblique, trois nouvelles attaques ont été lancées contre des juifs en Cisjordanie, dont les terroristes palestiniens ont été abattus par les forces de l’ordre.

Un quatrième Palestinien a été tué lors de heurts avec des soldats israéliens qui se faisaient tirer dessus.

La spirale meurtrière a également porté un rude coup au tourisme en Terre sainte, où les pèlerins étrangers étaient rares.

Sur la place de la Mangeoire, coeur touristique de Bethléem, Soeur Donatella, une religieuse italienne, affirmait qu’il était important « d’être là, pour réagir et envoyer le message de paix de Noël ».

Cette année à Bethléem, selon le patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal, la messe de Noël serait dédiée aux victimes du « terrorisme, cette idéologie mortifère, fondée sur le fanatisme et l’intransigeance religieuse qui répand la terreur et la barbarie au milieu d’innocents ».

En leur hommage, il a invité « chaque paroisse à éteindre pendant cinq minutes les lumières de l’arbre de Noël, en signe de solidarité ».

Dans de nombreux pays, la fête de Noël a été en partie éclipsée par les violences et les exactions de jihadistes.

En Syrie, c’est dans l’angoisse que les chrétiens de villages menacés par l’EI s’apprêtaient à passer la fête de la Nativité.

Le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège à Damas, Mario Zenari, a souhaité jeudi sur les ondes de Radio Vatican que ce quatrième Noël de guerre « soit le dernier ». « Nous voulons espérer que ces germes apparus (notamment la feuille de route approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU) puissent fleurir. Et que, l’an prochain, dans toutes les crèches de Syrie, il y ait autant de rameaux d’oliviers ».

En Irak, un pays dont une partie est contrôlée par l’EI et où la communauté chrétienne s’est réduite comme peau de chagrin ces dix dernières années, le coeur n’est pas à la fête.

« Nous prions (…) pour le retour des déplacés sur leur terre », confie Farida, une cinquantenaire dont douze proches ont dû abandonner leur maison après la prise par les jihadistes en juin 2014 de la deuxième ville du pays, Mossoul.

En Somalie, pays à majorité musulmane, le gouvernement est allé jusqu’à interdire les célébrations de Noël et du Nouvel An au motif qu’elles pourraient susciter des attaques des islamistes shebab.

En France, où des attentats revendiqués par l’EI ont fait 130 morts le mois dernier à Paris, la sécurité sera renforcée à l’entrée des églises durant les messes de Noël. Comme dans d’autres lieux publics, il conviendra de faire ouvrir les manteaux, a préconisé le ministère de l’Intérieur.

Tourisme en berne, soldats en armes devant les églises : Noël 2015 ne ressemble pas aux précédents à Paris, une capitale marquée par les pires attentats de son histoire et la menace de nouvelles attaques jihadistes.

Devant les grands magasins Galeries Lafayette et Printemps, aux vitrines spécialement animées pour les fêtes, les piétons circulent sous le regard de militaires et la foule est moins dense que d’habitude à cette période de l’année.

« Après les attentats, les chiffres de fréquentation en décembre ne seront pas bons », reconnaît-on aux Galeries Lafayette. « Les clients français ont logiquement manqué à l’appel, mais pas seulement. Certains étrangers comme les Japonais ont aussi été très sensibles au contexte ».

La double série d’attentats jihadistes en janvier (17 morts) et en novembre (130 morts) a refroidi les envies de shopping de fin d’année. Pour les achats, internet est largement gagnant, selon le secteur.

Côté tourisme, les réservations sont en forte baisse. Les professionnels espèrent qu’il ne s’agit que d’un « trou d’air » et comptent sur les mesures de sécurité pour ramener la clientèle dans la Ville lumière. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a assuré voir une activité qui « redémarre sur le tourisme, sur la fréquentation des hôtels, sur la fréquentation des lieux, des magasins ».

Il y a cependant 30 % de Chinois en moins et une baisse de près de 80 % pour les Japonais et les Américains, selon des professionnels du secteur. Sur la Seine, les fameux « bateaux-mouches » qui font découvrir la ville accusent une baisse de fréquentation de 15 à 30 %.

Pour les messes de Noël jeudi soir, la protection des églises a été renforcée, ont indiqué les autorités. Près de 120.000 policiers, gendarmes et militaires seront mobilisés sur les journées de jeudi et vendredi.

Une très forte menace subsiste en France, a récemment souligné le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour qui une action visant les églises aurait une « force symbolique ».

La France compte quelque 45.000 églises catholiques, auxquelles s’ajoutent 4.000 temples protestants et environ 150 lieux de culte orthodoxes.

Les évêques français ne s’attendent toutefois pas à moins de fidèles pour leurs célébrations. « Il y aura beaucoup de monde à Noël, peut-être plus cette année en raison de ce que nous vivons », les gens ont besoin de spiritualité », affirme leur porte-parole, Olivier Ribadeau-Dumas.

A Strasbourg, pour les passants interrogés par l’AFP dans le quartier de la cathédrale, « quand on entend sonner les cloches, on pense à tous ceux qui ont disparu (dans les attentats). On ne peut pas oublier, même si on est en famille à partager des moments heureux », estime Frédérique Treffot, une fonctionnaire de 60 ans accompagnée de deux amies.

« On est vigilant. On voit qu’il y a pas mal de membres des forces de l’ordre, c’est le signe d’une nécessité ( ) On fait plus attention que l’année dernière », explique Philippe Knor, touriste et médecin de 58 ans.

Aucun visiteur ne pourra assister debout à la messe de minuit : une fois les 1.200 places assises occupées, l’accès à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg sera fermé.

La menace d’attaques au moment des fêtes de fin d’année ne se limite pas à la France.

Faisant état de « possibles menaces contre les Occidentaux », les ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne à Pékin ont demandé à leurs ressortissants d’éviter un quartier animé de la capitale durant les fêtes de Noël. Des avertissements très inhabituels dans cette métropole.

Quant aux migrants en route vers l’Europe, dont 370 ont été sauvés jeudi en Méditerranée, c’est dans le dénuement qu’ils passeront Noël.

En novembre, le pape argentin avait dénoncé un monde qui « n’a pas pris la voie de la paix ». « Il va y avoir des lumières, des fêtes, des arbres illuminés et aussi des crèches… Tout est feint ! Le monde continue à faire la guerre », avait-il dit.

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