Israël en guerre - Jour 526

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Analyse

Nouvelles demandes du Hamas : si Israël accepte, combattront-ils malgré tout ?

Douze roquettes tirées sur des communes israéliennes en bordure de Gaza en une nuit : la menace d’une nouvelle guerre entre les groupes terroristes de Gaza et Israël ?

Judah Ari Gross

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

La fumée et les flammes après des frappes de l’aviation israélienne au-dessus de la ville de Gaza le 18 août 2020, en représailles d’une roquette tirée depuis Gaza vers Israël. (MAHMUD HAMS / AFP)
La fumée et les flammes après des frappes de l’aviation israélienne au-dessus de la ville de Gaza le 18 août 2020, en représailles d’une roquette tirée depuis Gaza vers Israël. (MAHMUD HAMS / AFP)

Pour Israël, ces six derniers mois ont été parmi les plus calmes depuis des années sur le front de Gaza. Sur fond de pandémie de coronavirus, la frontière a connu peu de tirs de roquettes, aucun incendie criminel causé par un ballon et un arrêt des manifestations et émeutes le long de la clôture. De février à juillet, 10 roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza – aucune au mois d’avril.

Cette accalmie est intervenue après deux jours intenses d’échanges de tirs en février entre l’armée israélienne et le Jihad islamique palestinien.

Jeudi soir et dans la nuit qui a suivi, douze roquettes ont été tirées sur le sud d’Israël en quelques heures.

À la lumière de la récente recrudescence de violences, l’armée israélienne s’est préparée à une flambée majeure dans la bande de Gaza – probablement pas une guerre généralisée, mais une autre bataille de plusieurs jours dans la veine des onze cycles de ce type que l’armée israélienne a combattus depuis mai 2018.

À la suite du déluge de roquettes et des représailles de la nuit précédente, vendredi matin, l’armée israélienne a renforcé ses batteries de défense antimissile du Dôme de Fer dans les environs de Gaza. Les habitants de la région ont également reçu pour instruction de ne pas s’approcher de la frontière, y compris les agriculteurs dont les champs sont adjacents à la clôture et qui y accèdent en général sans entrave.

On doit cette récente accalmie en partie à la pandémie. Préoccupé par le risque d’une éruption de l’épidémie dans cette enclave densément peuplée et assiégée, le Hamas a contacté Israël pour obtenir de l’aide – un fait assez rare pour être noté – et a maintenu le calme en échange.

Ce calme relatif a commencé à s’effilocher il y a deux semaines. Le Hamas a exigé un nouvel accord de cessez-le-feu, qui lui garantirait une aide supplémentaire du Qatar, ainsi que d’autres financements pour des projets d’infrastructure dans la bande de Gaza. La liste précise des demandes du groupe terroriste n’a pas été publiée. Afin de faire pression sur Israël pour obtenir son feu vert, le groupe terroriste a intensifié la violence le long de la frontière, selon ses propres responsables.

Le 6 août, les terroristes de Gaza ont recommencé à lancer régulièrement des ballons incendiaires et explosifs vers le sud d’Israël, provoquant des dizaines d’incendies qui ont brûlé de nombreux hectares de terres israéliennes et causé quelques dégâts matériels. Le 9 août, des tireurs d’élite ont tiré sur les ouvriers du bâtiment qui construisaient la barrière de sécurité, puis sur les troupes israéliennes qui se rendaient dans la région.

Un incendie dans le sud d’Israël près de la frontière avec la bande de Gaza causé par des ballons incendiaires lancés par des Palestiniens, le 13 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

Et au cours de la semaine dernière, les attaques à la roquette sont redevenues un incontournable du quotidien des habitants des communautés voisines de Gaza.

En réponse aux incendies criminels et aux roquettes, l’armée s’est livré à des raids de représailles nocturnes sur les sites du Hamas dans la bande de Gaza depuis le 12 août, bombardant des installations de surface et souterraines, tout en s’abstenant de frapper des membres du Hamas. Israël a également interdit aux Palestiniens de pêcher au large de Gaza et a interrompu le transfert de carburant vers l’enclave, forçant les autorités à fermer l’unique centrale électrique, plongeant encore davantage la bande de Gaza, déjà pauvre en électricité, dans l’obscurité (bien qu’elle continue de recevoir de l’électricité d’Israël).

Cet échange, œil pour œil, dent pour dent, ne semble pas près de faiblir. Bien que le Qatar ait accepté d’étendre son aide financière au moins jusqu’à la fin de l’année, une délégation militaire égyptienne qui s’est rendue cette semaine à Gaza n’a apparemment pas obtenu de garanties du Hamas que cela suffirait à mettre un terme aux attaques.

En effet, vendredi matin, plusieurs nouveaux incendies ont été signalés aux alentours des communautés israéliennes au nord de la bande de Gaza, apparemment causés par de nouveaux ballons incendiaires.

Finalement un cessez-le-feu

Depuis un peu plus de deux ans, Israël a généralement accepté les demandes de cessez-le-feu du Hamas, permettant au Qatar d’envoyer des centaines de millions de dollars à ce territoire à court d’argent, ainsi que du béton, bien qu’Israël sache qu’au moins une partie de l’argent et du béton soit consacrée aux ambitions militaires du groupe terroriste.

Les détracteurs du Premier ministre Benjamin Netanyahu – parmi lesquels son ancien adversaire, dorénavant allié méprisé, le ministre de la Défense Benny Gantz – se sont insurgés contre cette politique, assimilée au paiement d’une taxe de protection à la mafia. Les partisans de cette stratégie y voient un moyen de régler la question de Gaza à moindres frais, rapidement et avec un minimum d’effusion de sang, afin de permettre à l’armée de se concentrer sur les questions plus urgentes de la prévention de l’infiltration iranienne en Syrie et de l’arrêt des acheminements d’armes au Hezbollah au Liban.

Des Palestiniens reçoivent une aide financière du Qatar dans un bureau de poste de la ville de Gaza, le 27 novembre 2019. (Crédit : Hassan Jedi / Flash90)

Cette politique n’est sûrement pas près d’évoluer. Les chances d’un règlement politique à long terme restent extrêmement faibles tant que le Hamas – groupe terroriste expressément dédié à la destruction de l’État d’Israël – se maintient au pouvoir à Gaza ; de même, les chances d’une opération militaire à grande échelle dans la bande de Gaza pour renverser une fois pour toutes le Hamas sont faibles, d’autant qu’Israël continue de lutter contre la pandémie de coronavirus et contre les menaces persistantes dans le nord.

Bien que Gantz ait récemment évoqué la possibilité d’offrir des « carottes » au Hamas si le calme était rétabli, comme des permis pour les travailleurs gazaouis d’entrer en Israël, cela semble être davantage une question de rhétorique qu’une proposition politique concrète.

Le service de sécurité du Shin Bet s’est longtemps opposé à ce que les Gazaouis travaillent massivement en Israël, par crainte qu’un tel système ne soit exploité par le Hamas et d’autres groupes terroristes pour préparer et mener des attaques et pour transmettre des messages et du matériel entre la bande de Gaza et la Cisjordanie ; et la position du Shin Bet sur cette question n’a pas changé.

Si on se base sur ces deux dernières années, cette fois encore, Israël finira probablement par accepter les demandes du Hamas – au moins en partie – et le Hamas arrêtera probablement la violence le long de la frontière.

Malheureusement pour les résidents du sud d’Israël et de la bande de Gaza, ces accords de cessez-le-feu ne surviennent généralement qu’après des flambées de violence, après que des centaines de roquettes et d’obus de mortier ont été tirés sur les communautés israéliennes et que l’armée a riposté avec des dizaines de raids de représailles – après des morts, des blessés et des dégâts matériels des deux côtés.

Et malheureusement, aucun cessez-le-feu ne semble durer.

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