Nouvelles manifestions d’Israéliens éthiopiens contre la brutalité policière ; 12 arrestations
Des centaines de manifestants ont bloqué les routes principales de Tel Aviv ; la communauté réclame justice après la mort de Yosef Salamsa
Des centaines de manifestants ont manifesté dimanche soir dans le centre de Tel Aviv contre la brutalité policière et la discrimination à l’encontre de la communauté éthiopienne israélienne, un an après des manifestations similaires qui avaient entraîné les affrontements les plus intenses de l’histoire de la ville.
Douze manifestants éthiopiens israéliens ont été arrêtés après avoir « ignoré les instructions de la police et commencé à troubler l’ordre public et bloquer le trafic », a déclaré la police israélienne dans un communiqué.
Les manifestants ont bloqué des routes et causé des embouteillages le long de la rue Kaplan, une artère majeure de Tel Aviv.
Beaucoup portaient des t-shirts et des panneaux demandant justice pour Yosef Salamsa, un Israélien éthiopien qui s’est suicidé en 2014, apparemment suite à des violences policières.
En début d’année, les enquêteurs avaient annoncé que l’enquête criminelle sur la mort de Salamsa serait close car aucune preuve de comportement pénalement répréhensible de la part des policiers n’avait été trouvée.
L’annonce en février du département des enquêtes internes de la police (DEIP) du ministère de la Justice, l’institution externe qui examine les fautes policières, a déterminé que même si la mort de Salamsa n’était pas la conséquence de malversations criminelles, plusieurs erreurs sérieuses de procédure dans la gestion de l’incarcération de Salamsa par les policiers justifiaient des mesures disciplinaires.
Salamsa avait été retrouvé mort dans une carrière de Binyamina, dans le nord du pays, en juillet 2014. La police avait déterminé qu’il s’agissait d’un suicide.
Mais des militants de la communauté israélo-éthiopienne avaient déclaré que Salamsa avait été victime d’agressions répétées par des policiers, un facteur qui aurait pu contribuer à son suicide.
Salamsa avait été détenu par la police près de Zichron Yaakov en mars 2014, et été tasé au poste de police avant d’être libéré. Aucune enquête n’a été ouverte sur lui, et il n’a jamais été inculpé. Après l’incident, il est tombé dans une dépression profonde et sa famille avait porté plainte auprès du DEIP.
Suite à la plainte, selon sa famille, les policiers accusés avaient commencé à harceler Salamsa.
Finalement, le DEIP avait fermé l’enquête, parce que Salamsa avait refusé de porter plainte lui-même.
Les Israéliens éthiopiens ont accusé depuis longtemps la police de brutalité et de violence contre les membres de leur communauté. L’année dernière, la communauté avait organisé une série de manifestations dans tout le pays, déclenchée par une vidéo montrant une agression policière apparemment non provoquée contre un soldat d’origine éthiopienne en avril 2015.
Des milliers de personnes avaient demandé au gouvernement de résoudre le racisme présumé systématique et institutionnalisé contre la communauté israélienne éthiopienne. Des militants avaient aussi exprimé leur frustration de ce qu’ils disaient être les insuffisances de l’Etat dans le traitement de la qualité de vie de leur communauté.
Pendant une manifestation en mai 2015 sur la place Rabin de Tel Aviv, au moins 41 personnes avaient été blessées dans ce qui était devenue une mêlée de plusieurs heures, qui avait vu des manifestants jeter des pierres sur la police, qui avait répondu avec des grenades incapacitantes et des canons à eau.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.