Nouvelles sanctions américaines et européennes contre des Israéliens extrémistes
L'Union européenne a imposé des sanctions à quatre Israéliens et à deux groupes de militants israéliens ; Washington sanctionne Bentzi Gopstein, deux entités - le Mount Hebron Fund et Shlom Asiraich
L’Union européenne a imposé vendredi des sanctions à quatre Israéliens et à deux groupes de militants israéliens « extrémistes » pour des violences commises contre des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem.
Ces personnes et entités sanctionnées « sont responsables de graves violations des droits humains à l’encontre des Palestiniens », a déclaré le Conseil de l’UE, l’institution qui représente les 27 Etats membres.
Ces violations incluent « des actes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que la violation du droit à la propriété et du droit à la vie privée et familiale des Palestiniens en Cisjordanie », a expliqué le Conseil dans un communiqué.
Les sanctions prévoient le gel des avoirs et l’interdiction de visas.
L’UE a inscrit deux organisations, Lehava et « Jeunes des Collines », sur sa liste noire. Les quatre individus sanctionnés sont Meir Ettinger et Elisha Yered, les dirigeants du groupe « Jeunes des Collines », ainsi que les résidents d’implantations Neria Ben Pazi et Yinon Levi.
La décision de l’UE de cibler des Israéliens violents en Cisjordanie intervient deux mois après des mesures similaires prises par les États-Unis et le Royaume-Uni.
Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé vendredi ajouter Ben-Zion Gopstein, le fondateur et chef de Lehava, sur leur propre liste de sanctions.
Gopstein est le fondateur et le chef du groupe Lehava, « une organisation dont les membres se sont livrés à des actes de violence déstabilisateurs en Cisjordanie », déclare le département d’État américain dans un communiqué. « Sous la direction de Gopstein, Lehava et ses membres ont été impliqués dans des actes ou des menaces de violence contre des Palestiniens, ciblant souvent des zones sensibles ou volatiles.
Gopstein a été condamné en janvier pour incitation au racisme en raison de ses propos.
Il a tenté de se lancer dans une carrière politique en 2019 et avait décroché une place de choix au sein du parti Otzma Yehudit d’Itamar Ben Gvir avant d’être disqualifié par la Cour suprême en raison de son passé d’incitation au racisme. Même s’il n’est pas législateur, il accompagne régulièrement Ben Gvir lors des réunions de la Knesset au cours des dernières années.
La décision de cibler Gopstein fait partie d’une décision calculée de l’administration Biden visant à cibler ceux qui se trouvent dans l’orbite politique de certains des membres les plus extrémistes du gouvernement israélien, tout en s’abstenant pour l’instant de prendre des sanctions contre des ministres tels que Ben Gvir ou le ministre des Finances Bezalel Smotrich lui-même, a déclaré un fonctionnaire américain au Times of Israel.
Parallèlement, le département du Trésor a désigné deux entités – le Mount Hebron Fund et Shlom Asiraich – pour leur rôle dans l’organisation de campagnes de collecte de fonds au nom de Yinon Levi et David Chai Chasdai, deux extrémistes déjà sanctionnés par les États-Unis, qui se sont livrés à des activités violentes à l’encontre de Palestiniens et de militants pacifistes israéliens en Cisjordanie. Les campagnes de collecte de fonds ont généré l’équivalent de 170 000 dollars pour Levi et Chasdai, selon le département du Trésor.
À la suite de ces sanctions, tous les biens et intérêts américains appartenant à Gopstein, au Mount Hebron Fund et à Shlom Asiraich ont été bloqués. En outre, toutes les entités appartenant aux personnes sanctionnées sont bloquées. Les Américains ou les personnes résidant aux États-Unis qui effectuent des transactions financières avec les personnes désignées ou qui leur font des dons s’exposent eux-mêmes à des sanctions. Des interdictions de visa américain sont également imposées aux extrémistes qui ont été sanctionnés.
« Nous sommes profondément préoccupés par l’escalade de la violence en Cisjordanie ces derniers jours et nous appelons Israël à prendre toutes les mesures appropriées pour prévenir les attaques des colons (sic) extrémistes violents et à demander des comptes aux responsables. Les États-Unis n’hésiteront pas à prendre des mesures supplémentaires pour promouvoir la responsabilité si nécessaire », ajoute le département d’État.
Les tensions en Israël et en Cisjordanie sont montées en flèche depuis le 7 octobre, date à laquelle des terroristes ont fait irruption en Israël par la frontière de Gaza dans le cadre d’une attaque menée par le Hamas, tuant au moins 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 253 otages.
Depuis le 7 octobre, les troupes israéliennes ont arrêté quelque 3 850 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 1 650 affiliés au Hamas, selon l’armée.
Le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a déclaré que plus de 450 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période. L’armée israélienne affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des hommes armés ou des terroristes qui menaient des attaques.