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Nucléaire: dépôt à l’AIEA d’une résolution critique contre l’Iran, appelé à coopérer

Londres, Paris et Berlin ont dénoncé "un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant", et des activités "sans justification civile crédible"

Des manifestants d'un groupe d'opposition iranien protestent près du "Grand Hotel Wien" où se déroulent les négociations nucléaires à huis clos avec l'Iran, à Vienne, en Autriche, le 15 avril 2021. (AP Photo/Lisa Leutner)
Des manifestants d'un groupe d'opposition iranien protestent près du "Grand Hotel Wien" où se déroulent les négociations nucléaires à huis clos avec l'Iran, à Vienne, en Autriche, le 15 avril 2021. (AP Photo/Lisa Leutner)

Les Etats-Unis et les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire iranien (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont déposé auprès de l’AIEA une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques.

Ce texte critique, le premier depuis juin 2020, exhorte l’Iran à « coopérer » avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, se focalisant sur le dossier des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays.

Il a été soumis « dans la nuit de lundi à mardi », a indiqué à l’AFP un diplomate européen, une information confirmée par plusieurs autres sources.

Le directeur général de l’instance onusienne Rafael Grossi avait déploré lundi, à l’ouverture de la réunion du Conseil des gouverneurs, l’absence de réponses « techniquement crédibles » de la République islamique.

« J’espère qu’à l’issue des délibérations cette semaine, nous nous engagerons à résoudre le problème une fois pour toutes car il ne va pas disparaître », avait souligné le responsable devant la presse.

Le directeur général de l’Organisation internationale de l’énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, à droite, s’entretient avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, à gauche, lors de leur rencontre à Téhéran, le 5 mars 2022. (Crédit: AP)

Au cours des débats mardi à Vienne, Londres, Paris et Berlin (E3) ont dénoncé plus largement « un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant », et des activités « sans justification civile crédible ».

« Contreproductif » 

« Nous appelons vivement l’Iran à cesser son escalade et à conclure d’urgence l’accord qui est sur la table », ont-ils insisté, en référence aux négociations pour ressusciter le pacte de 2015 (connu sous son acronyme anglais JCPOA), censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Ces pourparlers ont démarré au printemps 2021 dans la capitale autrichienne et sont suspendus depuis mars dernier alors qu’une entente semblait à portée de main.

Washington s’est retiré de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui jugeait le texte insuffisant et a rétabli dans la foulée les sanctions économiques contre Téhéran.

En riposte, l’Iran s’est progressivement affranchi des restrictions qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire.

Le gouverneur de l’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Kazem Gharib Abadi, l’adjoint politique du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et le secrétaire général adjoint et directeur politique du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Enrique Mora, devant le Grand Hotel Vienna, où se déroulent les négociations nucléaires à huis clos, à Vienne, en Autriche, le 2 juin 2021. (AP Photo/Lisa Leutner)

D’après les dernières estimations de l’AIEA, il aura bientôt amassé suffisamment d’uranium enrichi à 60 % pour construire une bombe.

« Plus le pays accumule des connaissances aux conséquences irréversibles, plus il est difficile de revenir au JCPOA », a averti l’E3 qui espère, à travers cette résolution, débloquer la situation.

Le texte évite de fait toute condamnation ferme pour laisser la porte ouverte au dialogue.

L’Iran – qui dément toute visée militaire – a de son côté fustigé une initiative « non constructive », et promis une riposte « immédiate » à ce qu’il qualifié d’action « politique ».

La Chine et la Russie, les deux autres Etats impliqués dans le JCPOA, ont également fait part de leur opposition.

L’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov a fustigé sur Twitter une action « contreproductive », à laquelle Moscou « ne s’associera en aucune façon ».

Selon les diplomates, le vote devrait se dérouler mercredi ou jeudi.

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