Nucléaire iranien: aucune percée à attendre à court terme, selon Borrell
"Je pense avoir proposé le meilleur point d'équilibre entre les positions de chacun. Je n'ai rien de plus à proposer", a averti le chef de la diplomatie européenne
Les négociations nucléaires avec l’Iran sont « dans l’impasse » et aucune percée n’est à attendre à court terme, a déclaré mercredi à l’AFP le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
« En tant que coordinateur des négociations, mon rôle est d’essayer de faire converger les positions. Malheureusement, depuis l’été, elles divergent », a-t-il expliqué au cours de cet entretien accordé en marge de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg.
« Mon rôle est de pousser les deux parties. Les dernières propositions des Iraniens n’ont pas aidé. Nous y étions presque, puis de nouvelles propositions sont arrivées et l’environnement politique n’est pas le plus propice », a-t-il souligné.
« Je suis désolé de le dire, mais il ne faut pas s’attendre à une percée dans les prochains jours. Je crains qu’avec la situation politique aux États-Unis, nous restions dans une sorte d’impasse », a-t-il averti.
« Je pense avoir proposé le meilleur point d’équilibre entre les positions de chacun. Je n’ai rien de plus à proposer », a-t-il averti.
Depuis avril 2021, l’Iran est engagé dans des pourparlers sous la médiation de l’UE pour relancer le JCPOA, l’accord conclu en 2015 avec le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour limiter le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales.
Un texte final a été mis sur la table le 8 août par Josep Borrell. Le compromis doit permettre à l’Iran de remplir à nouveau ses obligations au titre du JCPOA et aux Etats-Unis de revenir à l’accord.
Il a explosé en 2018 avec le retrait unilatéral américain et le rétablissement des sanctions par Donald Trump, qui a entraîné l’affranchissement progressif par Téhéran de ses obligations.
La plupart des négociateurs s’accordent pour dire qu’il n’y aura pas d’accord avant les « midterms », les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, prévues le 8 novembre.