Nucléaire iranien : Le chef de l’AIEA exhorte l’Iran à « nous aider à les aider »
Rafael Grossi cherche à faire progresser l'Iran sur des questions telles que le renforcement de la coopération en matière de surveillance des sites nucléaires et l'explication des traces d'uranium trouvées sur des sites non déclarés
BAKU, Azerbaïdjan – Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a appelé les dirigeants iraniens à prendre des mesures pour résoudre d’anciens problèmes avec son agence, à la veille de son arrivée dans la capitale iranienne pour des discussions cruciales sur le programme nucléaire de l’Iran.
Depuis des mois, le directeur de l’AIEA cherche à faire progresser l’Iran sur des questions telles que le renforcement de la coopération en matière de surveillance des sites nucléaires et l’explication des traces d’uranium trouvées sur des sites non déclarés.
Mais les efforts de Grossi n’ont guère porté leurs fruits et, avec le retour du président américain élu Donald Trump, dont on s’attend largement à ce qu’il rétablisse une politique de pression maximale sur l’Iran, le voyage de Grossi ce mercredi devrait donner des indications sur la manière dont l’Iran souhaite procéder dans les mois à venir.
« Je suis loin de pouvoir dire à la communauté internationale […] ce qui se passe. Je serais dans une position très difficile. Il faudrait donc qu’ils (l’Iran) nous aident à les aider, dans une certaine mesure », a déclaré Grossi à Reuters en marge du sommet sur le climat COP29 à Bakou.
L’Iran a intensifié ses activités nucléaires depuis 2019, après que Trump a rompu, au cours de son premier mandat, l’accord que l’Iran avait conclu en 2015 avec les puissances mondiales et qui prévoyait la limitation de l’enrichissement et le rétablissement de sanctions américaines sévères à l’encontre de la République islamique. Les travaux d’enrichissement de l’Iran ont été considérés par l’Occident comme un effort déguisé pour développer une capacité d’armement nucléaire.
Téhéran enrichit actuellement de l’uranium jusqu’à 60 % de pureté fissile, ce qui est proche des 90 % environ nécessaires à la fabrication d’une bombe nucléaire. Il possède suffisamment d’uranium enrichi pour produire environ quatre bombes nucléaires s’il est encore raffiné, selon un critère de l’AIEA.
L’Iran nie depuis longtemps toute ambition en matière de bombe nucléaire, affirmant qu’il enrichit l’uranium à des fins énergétiques civiles uniquement.