Obama et son équipe ont célébré leur dernier séder à la Maison Blanche
Le président américain célèbre la contribution juive aux Etats-Unis, réaffirme le lien “inaltérable” avec Israël
Le président des Etats-Unis Barack Obama et la Première Dame Michelle Obama ont accueilli jeudi leur dernier séder de Pessah à la Maison Blanche, concluant une tradition qui a commencé en 2008, quand Obama était encore candidat à la présidentielle.
Cette année-là, Obama et son équipe avaient marqué la fête juive dans une salle de conférence de l’hôtel Sheraton d’Harrisburg, Pennsylvanie, sur la route de la campagne.
Jeudi, la Maison Blanche a également publié un communiqué d’Obama marquant le séder ainsi qu’en l’honneur du mois de l’héritage juif américain.
« Les juifs américains, a écrit Obama, ont joué un rôle déterminant afin de faire en sorte que notre nation reste fidèle à ses principes inscrits dans nos textes fondateurs. Ils ont aidé à amener un progrès durable dans chaque aspect de notre société, modelant le caractère de notre pays et incarnant les valeurs qui nous sont chères. Ce mois-ci, alors que nous rendons hommage à leurs contributions indélébiles, nous renouvelons notre engagement de débarrasser notre monde du sectarisme et de l’injustice et de refléter les moyens extraordinaires par lesquels les juifs américains ont rendu notre Union plus parfaite. »
Obama a noté que beaucoup de juifs qui ont atteint les rivages des Etats-Unis en fuyant le racisme et la persécution « ont trouvé une cause dans le mouvement des droits civiques qui, dans ses appels à la liberté et à la justice, faisait écho au message intemporel de l’Exode et du voyage du peuple juif au travers des âges. »
Le président a écrit que les Américains « ne peuvent pas véritablement respecter l’héritage des juifs américains sans refléter la montée de l’antisémitisme dans beaucoup de parties du monde, et en se rappelant des leçons de l’Holocauste, nous reconnaissons les impératifs de supprimer les préjudices. »
Il a noté que les Etats-Unis avaient aidé à organiser la première réunion de l’Assemblée générale des Nations unies sur l’antisémitisme l’année dernière, et ajouté qu’ « en célébrant les contributions des juifs américains à notre pays, nous réaffirmons également notre engagement inaltérable à la sécurité d’Israël et les relations étroites entre nos deux nations et nos deux peuples. Pendant toute mon administration, la relation à plusieurs échelons entre nos pays a grandi et s’est renforcée à un degré sans précédent, particulièrement en ce qui concerne l’aide et la coopération militaire israélo-américaine. »
La tradition de célébrer le séder de Pessah a commencé avec trois membres juifs de l’équipe d’Obama, Herbie Ziskend, Eric Lesser et Arun Chaudhary. Tous trois ont décidé de mener un séder improvisé à l’hôtel où ils étaient quand ils ont réalisé qu’ils ne pourraient pas rentrer à temps chez eux pour la fête.
Le service de ce jour d’avril 2008, a raconté Ziskend, a eu lieu à la fin d’une journée longue et difficile, après des arrêts d’Obama dans six endroits différents et quand lui et le reste de son équipe s’attendaient à perdre la primaire de Philadelphie contre la rivale d’alors d’Obama, Hillary Clinton.
« Pour le sénateur, et pour nous tous, c’était une pause, a déclaré Ziskend au Guardian. Et le séder est censé être une pause. »
Chaudhary a raconté que quand les membres de l’équipe autour de la table lisaient tour à tour la Haggadah, « ce n’était simplement pas juste », parce que quand ça a été le tour d’Obama, l’un des plus grands orateurs de sa génération, « quand il fait la voix du pharaon, il était difficile de ne pas se sentir un peu exposé. »
A la fin du séder de 2008, quand les juifs trinquent traditionnellement à « l’année prochaine à Jérusalem », Obama a trinqué avec Harrisburg à « l’année prochaine à la Maison Blanche ».
Quand Obama a remporté l’élection présidentielle, il a décidé de tenir sa promesse et de célébrer le séder à la Maison Blanche. Il a été le premier président à le faire.
Lesser a raconté au Washington Post que pendant la première cérémonie, en 2008, il y avait une « sorte de sentiment que tout était sur le point de changer, très spectaculairement. Pour nous tous, mais particulièrement pour lui. »
Huit ans plus tard, cette affirmation semble vraie une fois encore.