Obama : Washington peut « infiltrer » les S-300 iraniens
"Le budget militaire américain est de 600 milliards, celui de l’Iran de 17 milliards", a déclaré le président américain
Le président Barack Obama avertit que les Etats-Unis pourraient, en cas de besoin, infiltrer n’importe quel système de défense aérienne iranien, atténuant les préoccupations sur la décision de la Russie de fournir des missiles surface-air S-300 à Téhéran la semaine dernière.
« Même s’ils possèdent certains systèmes de défense aérienne, si nécessaire, nous pourrions les infiltrer », a déclaré Obama à MSNBC mardi soir.
Le président américain a exhorté à « garder une perspective », notant que le budget de la défense américain se chiffre à « un peu moins de 600 milliards de dollars. Le leur est d’un peu plus de 17 milliards de dollars ».
« Cette vente était suspendue depuis six ans, a déclaré Obama. C’est bien un souci, nous nous y opposons, notamment parce que nous sommes toujours en négociation [pour un accord nucléaire]. »
Les puissances mondiales P5 + 1 sous commandement américain ont négocié un accord nucléaire avec l’Iran pour freiner son programme atomique. Les pourparlers doivent reprendre à Vienne dans quelques jours.
La semaine dernière, Obama a indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à discuter de la levée immédiate des sanctions contre l’Iran, comme exigé par Téhéran, contrairement à ce que l’accord initial préconise.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme que l’accord menacerait la survie même du pays et ouvrirait la voie à l’Iran pour devenir un État nucléaire.
Obama a déclaré mardi : « Les Iraniens doivent s’assurer qu’ils viendront à la table préparée pour reprendre ce qui a déjà été convenu. »
Dans l’interview à MSNBC mardi, le président américain a également émis un avertissement à l’Iran contre la livraison d’armes aux rebelles chiites houtis au Yémen, qui seraient armés et entraînés par les Gardiens de la Révolution.
« Il y a une raison pour laquelle nous gardons certains de nos navires dans la région du golfe Persique : nous assurer de préserver la liberté de navigation. Et nous leur avons dit que si des armes sont livrées à des factions au sein du Yémen, qui pourraient menacer la navigation, nous avons un problème. »
« Ce que nous devons faire, c’est réunir toutes les parties et trouver un arrangement politique », a-t-il poursuivi.
« Cela ne sera pas résolu par une autre guerre par procuration au Yémen. Nous avons indiqué aux Iraniens qu’ils doivent faire partie de la solution, et non du problème. »