Ofir Akunis attrape la COVID-19 alors que l’épidémie pourrait rebondir
Le ministre, en quatorzaine, a dit qu'il se sentait bien ; 522 nouveaux cas et 322 malades dans un état grave ont été dénombrés au lendemain de la réouverture des magasins
Le ministre de la Coopération régionale Ofir Akunis a attrapé le coronavirus et s’est placé en quarantaine à son domicile, a annoncé son bureau dans la journée de lundi.
Cette annonce a été faite alors que le ministère de la Santé a diffusé des chiffres montrant que le nombre de nouvelles infections restait au-dessus des 500 – un seuil déterminant pour un allègement supplémentaire des restrictions mises en place dans la lutte contre la COVID-19.
Selon l’annonce faite par son bureau, Akunis se sent bien et continue à travailler depuis son domicile.
Il est impossible de dire pour le moment s’il a été en contact avec des ministres et autres hauts responsables qui pourraient devoir se placer en quatorzaine suite à cette exposition potentielle.
Akunis est le dernier ministre à avoir contracté le virus. Au mois d’octobre, cela avait été le cas de la ministre de la Protection environnementale Gila Gamliel.
En avril, le ministre de la Santé de l’époque, Yaakov Litzman, avait été diagnostiqué positif à la COVID-19, après, semble-t-il, avoir assisté à des offices de prière qui, à l’époque, avaient été interdits sous les ordres de son propre ministère.
En août, la ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Pnina Tamano-Shata de Kakhol lavan, avait été testée positive au coronavirus. Une contamination qui s’était produite quelques semaines après l’infection du ministre des Affaires de Jérusalem, Rafi Peretz (HaBayit HaYehudi), à la COVID-19.
Plusieurs membres de la Knesset ont également contracté le virus, le dernier en date étant Ayman Odeh, qui dirige la Liste arabe unie.
Le ministère de la Santé a indiqué, lundi, que 522 cas de coronavirus avaient été diagnostiqués dimanche, alors que le nombre de tests de dépistage est à nouveau en hausse après la diminution habituelle du week-end.
Dimanche, 21 405 tests ont été réalisés, faisant état d’un taux de positivité de 2,4 %.
Seuls 8 070 tests de dépistage avaient été effectués samedi.
La semaine dernière, le responsable sortant chargé de la lutte contre le coronavirus dans le pays, Ronni Gamzu, a déclaré qu’il fallait 30 000 tests de dépistage quotidiens de manière à pouvoir superviser correctement le taux d’infection dans le pays.
Il y a 8 153 cas actifs confirmés dans le pays. Au total, 319 562 personnes en Israël ont été infectées depuis le début de l’épidémie de coronavirus.
Actuellement, 330 personnes sont dans un état grave, dont 143 sont sous respirateur, 109 sont dans un état modéré et les autres ne présentent que des symptômes légers, voire une version asymptomatique de la maladie.
Aucun nouveau décès n’a été enregistré. Au total, la maladie a fait 2 674 morts en Israël.
Le pays a fait nettement baisser son taux d’infection quotidien au coronavirus, en le faisant passer d’environ 8 000, à la moitié du mois de septembre, à plusieurs centaines fin octobre grâce au confinement national qui a été instauré. C’est le deuxième depuis le début de la pandémie.
Mais les responsables avertissent que les taux d’infection pourraient à nouveau s’élever, ce qui compliquerait un allègement supplémentaire des mesures de confinement.
Selon un rapport publié lundi par le groupe de travail militaire consacré à la pandémie, les données des deux semaines précédentes ont montré que non seulement le nombre de cas quotidiens avait cessé de diminuer, mais que l’augmentation du taux de transmission impliquait que la tendance à la baisse qui s’était amorcée pouvait s’interrompre brutalement. « Si la tendance actuelle continue – compte-tenu de l’assouplissement des régulations qui a d’ores et déjà eu lieu et des autres allègements qui sont prévus – alors une nouvelle augmentation de la mortalité est attendue au cours des prochains jours », a averti ce rapport.
Dimanche, la cheffe de la division de la santé publique au sein du ministère de la Santé, la docteure Sharon Alroy-Preis, a fait savoir lors d’une conférence de presse que si le taux de morbidité du coronavirus continuait à s’élever, il n’y aurait pas d’allègement supplémentaire des restrictions sanitaires.
Le gouvernement avait autorisé, dimanche, les magasins à rouvrir leurs portes, avec un maximum de quatre clients autorisés à la fois et sous réserve du respect de la distanciation physique et du port du masque obligatoire.
Les commerces étaient fermés depuis la mi-septembre, lorsque l’État juif est entré dans un confinement national qui n’a épargné que les magasins vendant des produits de première nécessité. Le ministère de la Santé s’était opposé à cette reprise des activités des commerces installés dans les rues en raison du niveau d’infection dans le pays.
La troisième phase de la levée du confinement devait comprendre l’ouverture des centres commerciaux, ainsi que celle du marché de la vente au détail plus largement. Les cours devaient également reprendre pour les élèves de Première et Terminale, pour leur permettre de se préparer à leurs examens de fin d’année.
Le confinement national qui avait commencé en date du 18 septembre avait paralysé une grande partie de la vie publique et l’économie, en plus de fermer le système éducatif tout entier. Le gouvernement avait commencé à lever certaines limitations il y a quelques semaines, avec l’ouverture des maternelles et des jardins d’enfants, puis la reprise des cours pour les élèves des classes de CP, CE1, CE2 et CM1. Des magasins avaient également pu accueillir à nouveau leurs clients.
Les autres classes, du CM2 au lycée, suivent actuellement les cours à distance.
Le président de la commission de l’Éducation à la Knesset, le député Ram Shefa, issu de Kakhol lavan, a déclaré lundi qu’il était préférable que les élèves retournent dans les établissements scolaires pendant au moins une partie de la semaine.
« Je préfère un enfant qui va travailler quatre heures, trois ou quatre fois par semaine, à un enfant qui va rester tout le temps à la maison. Il n’y a pas de plan uniformisé pour les autorités locales ; nous avons besoin d’un plan suffisamment large pour permettre à ces dernières de s’adapter », a-t-il dit devant les caméras de la chaîne Kan.
A l’heure actuelle, les élèves des classes de CP au CM1 vont à l’école au moins quatre jours par semaine. Certaines municipalités assurent cinq jours de scolarisation, ce qui entraîne des inquiétudes sur une éventuelle hausse des inégalités.
Pour sa part, le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, a indiqué à Kan que les infections pouvaient encore devenir incontrôlables. Le ministère s’attend à ce que la mortalité continue à grimper et à ce que le coefficient d’infection augmente bien au-delà des 0,8 – le taux que les responsables de la santé avaient associé au début de la troisième phase.
Selon la Treizième chaîne, le coefficient de reproduction de base s’élevait à 0,99 dans la journée de dimanche. Toute valeur au-dessus de 1 indique que le taux de mortalité sera amené à croître de manière exponentielle.
Mesure supplémentaire pour réduire la propagation du virus, le Premier ministre Benjamin Netanyahu réclame, pour sa part, la mise en place de couvre-feux nocturnes. Le Conseil de sécurité national examine actuellement l’efficacité d’une telle initiative, a fait savoir Kan.
Des sources ont fait savoir à la chaîne que ce plan concernait en particulier les Israéliens arabes, qui connaissent actuellement, dans certains secteurs, une hausse nette des infections, laquelle a été attribuée aux rassemblements massifs, en particulier aux mariages, qui sont organisés en violation des règles sanitaires.
Stuart Winer a contribué à cet article.