« On ne peut pas travailler », disent les envoyés israéliens à Netanyahu
Le Premier ministre aurait promis de rendre les fonds qui avaient été retirés au ministère des Affaires étrangères en difficulté et de nommer un ministre à temps plein
Plusieurs ambassadeurs israéliens ont accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu lundi d’avoir échoué à financier leurs bureaux, entraînant, selon eux, une crise sans précédent. En réponse, le Premier ministre a promis de revenir sur certaines initiatives qu’il a pu prendre au cours de ces dernières années.
Lors d’un rassemblement annuel des envoyés israéliens au ministère des Affaires étrangères de Jérusalem, Netanyahu – qui détient également ce portefeuille – a évoqué la nécessité de changer les modèles de vote au sein des forums internationaux.
Mais pendant une réunion à huis-clos organisée dans le cadre de cette rencontre, les ambassadeurs ont déploré, lors d’une séance de questions-réponses, les coupes budgétaires survenues au ministère et la ré-attribution de certaines responsabilités à d’autres ministères, ont fait savoir les médias en hébreu.
« L’état du ministère des Affaires étrangères n’a jamais été aussi mauvais », a indiqué l’ambassadeur israélien aux Pays-Bas, Aviv Shir-On.
« Il n’y a pas de budget alloué aux activités, nous n’avons pas de moyens. Nous avons des défis à relever en permanence mais il n’est plus possible de constater que nos efforts ne sont pas payés en retour ».
Le syndicat des travailleurs du ministère des Affaires étrangères a critiqué les réductions budgétaires qui ont inclus des baisses des salaires des ambassadeurs et la fermeture de missions diplomatiques.
Il a menacé d’une grève.
« Nous avons atteint un niveau où il n’est plus possible de travailler », a accusé Shir-On. « L’Etat d’Israël est en train d’abandonner ceux qui sont aux commandes de ses postes à l’étranger, ce qui crée chez ces derniers une perte de motivation ».
L’envoyé en Allemagne, Jeremy Issacharoff, a renchéri les propos de l’ambassadeur aux Pays-Bas, disant : « Il faut trouver une solution. Il est impossible de travailler sans recevoir un salaire ».
Aliza Bin Noun, ambassadrice d’Israël en France, a déclaré que l’image publique des personnes du ministère des Affaires étrangères était négative, ajoutant qu’ils n’étaient pas en mesure de livrer les messages transmis par le pays s’ils ne disposaient pas des outils nécessaires pour le faire, a fait savoir Ynet.
A ce moment-là, la vice-ministre des Affaires étrangères Tzipi Hotovely est intervenue, soutenant les paroles prononcées par Bin Noun.
« Le sentiment des ambassadeurs est que le public israélien ne comprend pas ce qu’ils font et qu’ils sont traités comme des bureaucrates », a-t-elle noté.
Netanyahu a alors répondu, reconnaissant que les fonds avaient été trop décentralisés.
« J’ai l’intention de les faire revenir au ministère après les élections », a-t-il dit. « Je réfléchis à réunir des portefeuilles qui ont été séparés du ministère des Affaires étrangères pour permettre de lui ré-attribuer des postes et des responsabilités ».
Netanyahu a ajouté qu’il avait l’intention de « se débarrasser » de certains portefeuilles qui lui reviennent actuellement et de nommer un ministre des Affaires étrangères à plein temps, a précisé Haaretz.
En plus de son poste de Premier ministre, Netanyahu est également ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères, ministre de la Santé et ministre de l’Intégration des immigrants, député et chef du Likud.