Israël en guerre - Jour 346

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Opération Aube : Compte-rendu d’un point-presse de hauts responsables israéliens

Des officiels laissent entendre que le groupe terroriste qui contrôle Gaza est prêt à progresser dans les pourparlers en vue d'un accord sur les captifs israéliens

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Yair Lapid (à droite) tient une évaluation avec des responsables militaires et de sécurité au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 7 août 2022. (Crédit : Kobi Elkatzur/GPO)
Le Premier ministre Yair Lapid (à droite) tient une évaluation avec des responsables militaires et de sécurité au quartier général de Tsahal à Tel Aviv, le 7 août 2022. (Crédit : Kobi Elkatzur/GPO)

Les hauts responsables israéliens se sont montrés optimistes lundi matin quant aux perspectives de maintien du nouveau cessez-le-feu avec le Jihad islamique palestinien, mais ont souligné que Jérusalem n’a pas accepté les demandes de libération des membres du groupe terroriste qu’elle a récemment arrêtés.

« Nous pouvons maintenant commencer à envisager la prochaine phase », a déclaré l’un des responsables lors d’un point presse.

L’accord conclu sous médiation égyptienne, qui est entré en vigueur dimanche à 23 h 30, a mis fin à un conflit de trois jours qui a débuté vendredi par des frappes israéliennes qui ont tué un haut commandant du Jihad islamique palestinien. Les terroristes palestiniens ont ensuite tiré environ 1 100 roquettes en direction du territoire israélien, tandis que l’armée israélienne a frappé des cibles du Jihad islamique et tué un autre des principaux chefs militaires de cette organisation soutenue par l’Iran à Gaza.

Certains signes indiquent également que l’opération Aube, et la rapidité avec laquelle elle s’est achevée, permettrait de progresser dans les pourparlers avec le Hamas et le Jihad islamique à Gaza, ont déclaré les responsables.

« Nous sommes absolument conscients qu’il y a une opportunité dans cette période d’après-guerre que nous ne voulons pas manquer », a déclaré un responsable, en soulignant les tentatives en cours pour organiser le retour des captifs civils israéliens et des corps des soldats de Tsahal détenus par le Hamas, entre autres impératifs.

« Les signaux émis par le Hamas ces dernières semaines ont été reçus », a assuré un responsable.

« Nous voulons faire avancer les choses, et ne pas nous contenter d’un cessez-le-feu avec le Jihad islamique palestinien », a expliqué l’un des responsables.

Des sauveteurs marchent dans les décombres d’un bâtiment après des frappes aériennes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 août 2022. (Crédit : Said Khatib/AFP)

Le groupe terroriste du Hamas détient deux Israéliens vivants – Avera Mengistu et Hisham al-Sayed – ainsi que les corps de deux soldats israéliens, Oron Shaul et Hadar Goldin.

Israël et le Hamas ont tenu des pourparlers indirects pour tenter de parvenir à un accord d’échange de prisonniers. Un accord similaire conclu en 2011 pour libérer le soldat israélien Gilad Shalit des griffes du Hamas a permis la libération de 1 027 prisonniers de sécurité palestiniens, dont beaucoup de terroristes condamnés.

Cependant, Israël n’est pas près de libérer les prisonniers du Jihad islamique palestinien, que l’organisation souhaite voir libérés.

Dans le cadre des accords de cessez-le-feu, Israël n’a pas accepté la libération de Khalil al-Awawda, membre du Jihad islamique palestinien qui observe la grève de la faim pour protester contre sa détention par Israël sans aucune charge, et de Bassam al-Saadi, chef du groupe terroriste en Cisjordanie, qui a été arrêté la semaine dernière dans une action considérée comme ayant déclenché la série de violences à Gaza.

Bassem Saadi, chef du groupe terroriste palestinien Jihad islamique en Cisjordanie, est vu peu après son arrestation par les troupes israéliennes le 2 août 2022. (Crédit : Autorisation)

Israël n’a pas l’intention de libérer les prisonniers plus tôt que prévu, comme l’a demandé le Jihad islamique après le cessez-le-feu de la nuit dernière à Gaza, a appris le Times of Israel.

Un gain diplomatique

De hauts responsables israéliens ont mis en avant les contacts intensifs et, à leurs yeux, fructueux, qui ont eu lieu avec l’Égypte, le Qatar, les États-Unis et d’autres pays pendant les combats à Gaza.

« Ils connaissaient tous les éléments de notre prise de décision à l’avance, ainsi que nos efforts pour éviter d’agir et faire en sorte que [le conflit] soit aussi limité que possible », a déclaré l’un de ces responsables.

Jérusalem s’attendait initialement à ce que le Jihad islamique palestinien plie sous la pression des pays susmentionnés – et du Hamas – et abandonne ses projets d’attaque contre Israël, ce qui rendrait une opération inutile, ont déclaré les responsables.

Au fur et à mesure que la tension montait, Israël a restreint les déplacements près de la frontière de Gaza afin de réduire les frictions et de rendre plus difficile pour le Jihad islamique palestinien de mener une attaque de sniper ou une attaque antichar, mais il a compris qu’il ne pouvait pas maintenir ses villes frontalières dans ces conditions pendant encore longtemps.

Des unités de Tsahal près de la frontière avec Gaza, le 7 août 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Une fois qu’Israël a déterminé qu’une escalade était inévitable, l’objectif était de frapper les cellules du Jihad islamique palestinien et les hauts dirigeants qui planifient des attaques, tout en évitant de toucher des cibles du Hamas.

Israël a également cherché à obtenir une désescalade rapide, en déterminant qu’une opération prolongée risquait de causer par inadvertance des dommages qui pousseraient le Hamas à participer au combat.

Les efforts de cessez-le-feu ont commencé samedi, au deuxième jour de l’opération. « Nous avons compris que le Jihad islamique palestinien n’obtenait pas ce qu’il voulait. Les frappes contre lui ont été significatives », a déclaré un responsable.

Le fait que le secrétaire général du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhaleh, se trouvait à Téhéran pour rencontrer le commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique a rendu plus difficile l’idée pour lui d’accepter un cessez-le-feu, selon les responsables.

Le chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (à gauche) rencontre à Téhéran le secrétaire général du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhaleh, le 6 août 2022.

Il a été question d’une trêve humanitaire temporaire samedi soir, mais le Premier ministre Yair Lapid a rejeté cette offre, exigeant un arrêt total des hostilités.

Les dirigeants politiques israéliens souhaitaient initialement que le cessez-le-feu entre en vigueur dimanche après-midi, ont révélé les responsables, mais ils ont dû attendre quelques heures de plus pour permettre à Tsahal de terminer ses opérations.

Les responsables ont été particulièrement satisfaits du rôle de l’Egypte. « La médiation égyptienne a été très intensive. Nos relations avec eux sont extrêmement étroites. »

Le fonctionnaire a également salué le rôle joué par le Qatar. « Les Qataris ont un rôle important ici en tant qu’acteur qui crée de la stabilité économique », a-t-il ajouté.

L’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, à Ryad, lors de la visite du président américain Donald Trump, le 21 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Israël n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Qatar, bien que les deux pays aient établi des relations commerciales et diplomatiques de faible niveau entre 1996 et 2009. Depuis lors, des contacts ont été établis, en particulier sur les questions relatives à la bande de Gaza.

Les responsables ont également déclaré que Lapid comprenait les sensibilités liées au lancement d’une campagne militaire avant une élection et qu’il a cherché à expliquer pleinement son raisonnement aux ministres et au grand public.

Le 1er novembre, Israël tiendra ses cinquièmes élections depuis 2019.

Le Hamas en marge

Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza et qui a combattu Israël lors de quatre opérations majeures depuis qu’il a quitté le territoire côtier en 2005, a fait pression sur le Jihad islamique palestinien pour qu’il consente au cessez-le-feu, selon les responsables, en prévenant que « [le Jihad islamique palestinien] mettait en danger la population ».

Israël a dit avoir compris dès le départ que le Hamas ne se joindrait pas aux combats et qu’il se battrait uniquement contre le Jihad islamique palestinien.

Cependant, ils ont expliqué que le Hamas a failli à sa responsabilité qui consistait à empêcher un conflit, ce qu’il aurait dû faire en faisant pression sur le Jihad islamique palestinien avant qu’il ne commence : « C’est ce que nous attendons de quelqu’un qui prétend diriger la bande de Gaza et sa population. »

Des travailleurs palestiniens attendent au passage d’Erez à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, alors qu’ils attendent d’entrer en Israël pour travailler, le 13 mars 2022. (Crédit: Attia Muhammed/Flash90)

Les responsables affirment que le Hamas est resté à l’écart du combat en raison des politiques militaires et civiles menées par Israël au cours de l’année écoulée. « Cela inclut l’opération Gardiens des murs et les importantes incitations économiques pour la population », ont-ils dit.

Le risque de préjudice économique pour les familles gazaouies induite par l’interdiction faite à des milliers de travailleurs d’entrer en Israël a eu l’effet recherché par Israël sur le Hamas, ont-ils déclaré. En juin, Israël a porté à 14 000 le nombre de permis de travail accordés aux Palestiniens de la bande de Gaza, soit une augmentation de 100 % par rapport à l’été précédent.

Le retour aux politiques habituelles d’Israël à l’égard de Gaza se fera progressivement et d’une manière qui « envoie un message sur l’avenir », a déclaré l’un des responsables.

Ces politiques devraient être remises en place dans les deux prochains jours.

Vue du passage Erez fermé, à Beit Hanun, entre Israël et le nord de la bande de Gaza, le 4 août 2022. (Crédit : Attia Muhammed/Flash90)

L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué lundi que les points de passage entre Israël et Gaza seront rouverts à l’aide humanitaire, après une évaluation de la sécurité.

La réouverture a permis la reprise des livraisons de carburant à Gaza, après que les blocages ont conduit la seule centrale électrique de la bande à l’arrêt.

Le terminal d’Erez entre Israël et Gaza, qui sert de seul passage piétonnier pour les Palestiniens de l’enclave côtière, a été frappé dimanche par des mortiers lancés depuis Gaza, selon le ministère de la Défense.

Emmanuel Fabian a contribué à cet article.

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