Otages du Hamas : Une plainte pour discrimination vise la régie publicitaire du métro de Paris
Mediatransports a refusé de diffuser "les affiches de 99 des 101 otages", invoquant le "principe de neutralité" et expliquant ne pouvoir afficher que des otages français
Une association a porté plainte à Paris pour discrimination contre la régie publicitaire Mediatransports : elle lui reproche de ne pas avoir accepté d’afficher une campagne de soutien aux otages enlevés et toujours détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le métro parisien, a appris jeudi l’AFP de source proche du dossier.
Au cours du pogrom du 7 octobre plus de 1 200 personnes ont été sauvagement assassinées et 251 autres ont été prises en otages et emmenées de force à Gaza.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le 7 octobre 2024 marquait les un an des massacres commis par les terroristes palestiniens.
L’association « Tous 7 octobre » a expliqué avoir contacté début septembre Mediatransports, première régie française des transports en commun, pour acheter « une dizaine d’écrans digitaux afin d’y diffuser les visages des 101 otages restants » dans le métro parisien, selon la plainte, déposée mardi et dont l’AFP a eu connaissance.
Sauf que Mediatransports a refusé de diffuser « les affiches de 99 des 101 otages », invoquant le « principe de neutralité » et expliquant ne pouvoir afficher que des otages français.
Or, l’association rappelle représenter « indistinctement l’ensemble des otages détenus par le Hamas », quelque soit la nationalité. Et accuse donc Mediatransports de discrimination.
« La diffusion des visuels représentait un trop grand risque de trouble à l’ordre public dans le contexte géopolitique actuel national et international », a tenté de justifier Mediatransports jeudi auprès de l’AFP.
« C’est la raison pour laquelle nous avons indiqué à l’association que seuls des visuels concernant des otages français auraient pu être diffusés », a ajouté la régie, citant notamment une campagne du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), montrant les otages français.
Le « principe de neutralité » est « un écran de fumée », accuse l’association, représentée par les avocats Mes Robin Binsard et Rebecca Childs : la régie, n’appartenant « aucunement » à la fonction publique, n’y est pas tenue, et surtout Mediatransports a déjà « promu certains messages militants », comme une ancienne campagne pour alerter sur les plus de 5 000 otages colombiens alors détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
« La comparaison avec de précédentes opérations ne permet pas de faire d’analogie », s’est encore défendue la régie, estimant que la campagne de soutien aux otages des Farc « ne soulevait pas de risque de trouble à l’ordre public »…