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Ouverture des écoles haredim : Edelstein reconnaît une faible répression

Edelstein promet de tout faire pour sanctionner les écoles ultra-orthodoxes qui ouvrent illégalement ; l'adjoint au maire de Bnei Brak avertit qu'il ne se conformera pas aux règles

Des ultra-orthodoxes à Jérusalem, le 19 octobre 2020. (Crédit : Yonathan Sindel/Flash90)
Des ultra-orthodoxes à Jérusalem, le 19 octobre 2020. (Crédit : Yonathan Sindel/Flash90)

Le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, a admis que les autorités ne parvenaient pas à empêcher les écoles d’ouvrir dans les zones ultra-orthodoxes, alors que les écoles haredim et les yeshivot ont ouvert illégalement pour un deuxième jour lundi, y compris dans les zones à forte infection.

Les écoles de Jérusalem, d’Elad et d’autres secteurs ultra-orthodoxes rattachés au système du Talmud Torah ont été rouvertes lundi, selon les médias israéliens. Bien que les écoles soient officiellement fermées dans tout le pays en raison des restrictions sanitaires, des centaines de yeshivot haredim du primaire et du secondaire – y compris dans les zones de forte infection – ont ouvert au mépris de la loi sur ordre d’un éminent rabbin, de nombreux responsables ultra-orthodoxes justifiant cette défiance et la police ne faisant appliquer que sporadiquement la loi.

« La loi n’est pas très appliquée en ce moment », a reconnu Yuli Edelstein à la radio de l’armée lorsqu’on l’a interrogé sur la question. « J’espère que demain, il y aura déjà une répression plus sérieuse. Je ferai tout ce que je peux pour que l’application de la loi soit renforcée. Je ne pense pas que nous devrions recourir à des menaces, mais nous devons utiliser tous les outils à notre disposition pour y mettre un terme ».

« Si ces établissements scolaires écopent d’une amende demain et après-demain, je pense qu’après deux ou trois jours, ils comprendront le message et fermeront », a-t-il ajouté. « Je voudrais rappeler aux gens qu’il s’agit d’un combat commun de nous tous contre le virus ».

La police n’a pas dit combien d’amendes elle avait infligées pour des ouvertures illégales d’écoles. Les statistiques affichées sur le site web de la police ne font état que d’une poignée de contraventions pour toutes sortes d’infractions, à l’exception du port du masque, qui en constitue la majeure partie.

Le ministre de la Santé a ajouté qu’il était très conscient qu’une seule amende de 5 000 NIS pour une école qui ouvre contre les règles – le taux actuel – est sans conséquence pour les grands établissements d’enseignement, « et donc je m’attends à ce que la police continue d’émettre des amendes si les établissements ne ferment pas ».

L’ouverture des écoles est considérée comme un danger massif, de nombreuses zones ultra-orthodoxes ayant un taux d’infection élevé et les espaces intérieurs étant considérés comme d’importants incubateurs de virus. Dans le reste du pays, les écoles sont restées fermées pour cette raison.

La police aurait indiqué qu’elle adopterait une approche légère pour faire respecter les règles concernant les ouvertures d’écoles dans les zones ultra-orthodoxes, dans un contexte de crainte de vastes troubles et d’inquiétude quant à l’optique de voir la police retirer les enfants des écoles. Les dirigeants du gouvernement se sont prononcés contre l’ouverture des écoles, mais ils seraient en pourparlers avec la communauté ultra-orthodoxe afin de trouver un compromis.

Dans certaines zones ultra-orthodoxes, les autorités municipales ont continué à soutenir les yeshivot qui ont ouvert illégalement.

Des policiers à Bnei Brak, le18 octobre 2020. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Gedalyahu Ben Shimon, l’adjoint au maire de Bnei Brak, ville qui figure sur la liste des zones « rouges », a déclaré lundi que sa municipalité n’appliquerait pas la loi concernant les établissements d’enseignement.

« Je n’exprime pas mon opinion sur les décisions des rabbins », a-t-il déclaré à la chaîne publique Kan. « Les instructions sont bafouées dans tout le pays. La communauté ultra-orthodoxe a été poussée à bout ».

« Je ne crois plus aux couleurs rouge, jaune, vert », a-t-il indiqué, faisant référence à un système dans lequel chaque ville, village ou quartier se voit attribuer une couleur en fonction de son niveau d’infection.

Le député Yitzhak Pindrus, du parti Yahadout HaTorah, a déclaré à la radio de l’armée : « J’attends un minimum d’explications sur le fait qu’il s’agit d’une opinion [légitime]. Lorsqu’un chef d’entreprise de Jaffa crie qu’il va ouvrir au mépris de la loi, il est interviewé avec beaucoup d’empathie. Ce n’est pas le cas pour nous ».

Mais le vice-ministre de l’Intérieur Yoav Ben-Tzur, du parti Shas, a affirmé que les violations n’étaient commises qu’en marge de la communauté haredi.

« La communauté ultra-orthodoxe adhère aux consignes », a-t-il assuré à l’antenne de Radio Tzafon. « Nous avons péniblement fermé le Talmud Torah et les synagogues conformément aux décisions des rabbins. Les grands médias essaient toujours de prendre les marginaux et de les faire passer pour la majorité de la communauté haredi ».

Les écoles maternelles, les jardins d’enfants et les garderies ont été autorisés à rouvrir dans tout le pays dimanche après un mois de fermeture, mais tous les autres établissements d’enseignement doivent rester fermés.

Beaucoup d’écoles ultra-orthodoxes qui ont rouvert se trouvaient dans des épicentres de l’épidémie, qui comprennent actuellement Bnei Brak au sud de la rue Jabotinsky, Beitar Illit, Modiin Illit, Elad, la ville de Rechasim, dans le nord, et les quartiers de Ramat Shlomo, Ramat Eshkol, Maalot Dafna et Kiryat Mattersdorf à Jérusalem.

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