Panne de courant: le ministère de l’Énergie étudie les effets du dérèglement climatique
Cet examen, entre autres mesures, a été annoncé au vu des conditions météorologiques et des incidents qui ont privé d'électricité 260 000 Israéliens le 2 juin dernier
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le directeur-général du ministère de l’Énergie a annoncé lundi qu’à la suite des coupures de courant dues à la canicule qui ont touché quelque 260 000 Israéliens au début du mois, il ordonnait un examen immédiat des effets du dérèglement climatique sur l’approvisionnement en électricité.
Le 2 juin dernier, les températures avaient en effet dépassé les 40 degrés Celsius et des vents violents avaient provoqué des centaines d’incendies dans tout le pays, ce qui avait entraîné la fermeture de routes et nécessité des évacuations.
Entre 16 heures et 21 h 30 ce jour-là, la demande d’électricité a dépassé l’offre d’environ 1 000 mégawatts, ce qui a conduit les autorités à couper temporairement l’électricité à certains clients.
Le directeur du ministère de l’Énergie, Jacob Blitshtein, a déclaré qu’un examen de l’activité du secteur de l’électricité ce jour-là avait mis en évidence « une combinaison de défaillances et de circonstances rares », et avait également permis de tirer des leçons et des conclusions qui ont déjà été mises en œuvre.
La gestion de l’électricité du pays est répartie entre deux organismes principaux. L’Independent System Operator Ltd, connu sous ses initiales hébraïques NOGA, est chargé de planifier l’infrastructure. La Compagnie israélienne d’électricité (Israel Electric Corporation ou IEC) est chargée de mettre en œuvre ces plans. Ces deux organismes travaillent en étroite collaboration avec le ministère de l’Énergie et d’autres organismes publics, tels que Israel Natural Gas Lines.
Ce jour-là, des dysfonctionnements distincts se sont produits dans deux centrales électriques du sud d’Israël, tandis que d’autres centrales faisaient l’objet de travaux d’entretien pour les préparer à l’été. Même les panneaux solaires n’ont pas fonctionné, en raison de la brume épaisse qui accompagnait la canicule.
Blitshtein a déclaré que NOGA avait sous-estimé la façon dont la chaleur affecterait la capacité de nombreuses unités de production à fournir de l’électricité. Elle n’était pas non plus parvenue à prévoir avec précision le niveau de la demande d’électricité en raison des prévisions météorologiques pour ce jour-là.
La manière dont les clients ont été privés d’électricité par une décision conjointe de NOGA et de l’IEC n’était ni appropriée ni efficace, a ajouté Blitshtein.
Les procédures d’urgence de NOGA et les règles et critères de déconnexion des clients seront revus et actualisés, et la relation entre les différents organismes impliqués dans la fourniture d’électricité sera clarifiée, a-t-il déclaré.
NOGA s’efforcera d’améliorer les prévisions de la demande et de les adapter aux tendances météorologiques extrêmes.
Elle coordonnera également l’examen de la façon dont les charges thermiques ont provoqué des baisses de l’approvisionnement en électricité et augmenté les dysfonctionnements des unités de production, en élaborant des mesures pour faire face à de tels incidents.
Blitshtein, qui a pris ses fonctions en janvier, a ajouté qu’il avait ordonné « un examen immédiat de l’impact du changement climatique à court et à long terme sur la gestion du secteur de l’énergie en général, et du secteur de l’électricité en particulier ».