Paris demande à Telegram de fermer des boucles de discussion d’extrême droite
Ces groupes Telegram, sous surveillance depuis fin 2022 et où s'y retrouvent propos racistes et appels à la violence, comptent plusieurs centaines de membres
Le gouvernement français a demandé lundi à la messagerie cryptée Telegram de fermer des boucles de discussion utilisées par un groupe d’extrême droite qui y échange selon lui propos racistes et appels à la violence.
« Sur instruction du ministre, un signalement, via la plateforme Pharos, a été adressé lundi à Telegram », a précisé l’entourage du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a demandé « aux services de travailler aux suites judiciaires à donner, en lien avec l’autorité judiciaire ».
Ces groupes Telegram, sous surveillance depuis « fin 2022 », « comptent plusieurs centaines de comptes », a détaillé à l’AFP une source policière. Parmi ses utilisateurs, « certains profils étaient déjà connus des services de renseignement », a ajouté cette source.
L’existence de ces groupes de discussion a été révélée sur Twitter ce week-end par le compte Tajmaât, qui se présente comme une « plateforme collaborative pour les Maghrébins ».
Tajmaât a diffusé plusieurs captures d’écran des boucles de discussion du « groupe nationaliste français Deter » (déterminés, ndlr) où les utilisateurs échangent des propos racistes et des appels à des actions violentes.
???? THREAD – Une vingtaine de groupes néo-nazi infiltré, appel aux meurtres, menace de mort contre un élu, ratonnades, des centaines de personnes impliquées dont des militaires et policiers.
Notre enquête choc sur le groupuscule «FRDETER». #FRDeterGate pic.twitter.com/NfyXLLV3NW
— Tajmaât (@Tajmaat_Service) April 2, 2023
Parmi les utilisateurs, « certains se prévalent de la qualité de militaires ou de fonctionnaires de police, mais cela reste à démontrer car beaucoup de ces comptes n’ont pas encore été identifiés », a précisé la source policière.
Selon cette source, ces boucles ont « d’abord été constituées pour servir de plateformes d’échange d’idées identitaires, pour permettre aux sympathisants de ces idéologies de se retrouver par région ».
« C’est ensuite que des profils plus violents et extrémistes sont apparus sur ces boucles, suscitant d’ailleurs parfois la désapprobation d’anciens membres ».
« C’est cette dérive vers les appels à la violence qui a justifié l’attention des services », a-t-elle encore dit.
Contacté par l’AFP, Telegram n’a pas donné suite immédiatement.