Paris dénonce la révocation d’autorisation de voyage en Israël de délégations françaises
Une délégation d'une cinquantaine d'officiels devait se rendre en Israël et en Cisjordanie à l'invitation de deux associations dont Israël estime qu'elles sont liées au Front populaire de libération de la Palestine

La France a condamné la décision d’Israël d’annuler les visas d’entrée de députés français de gauche et d’autres responsables locaux deux jours avant leur visite prévue dans le pays, a déclaré mardi un porte-parole du gouvernement français.
La France a jugé « regrettable, contre-productive et dommageable pour les relations franco-israéliennes » la décision d’Israël de révoquer l’autorisation de voyage de deux délégations françaises « menées par des associations » qu’Israël estime liées à des organisations « terroristes ».
Ces associations, l’Association pour le jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises et Cités unies de France, œuvrent « pour la coopération décentralisée », a assuré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Les accusations publiques de l’ambassade d’Israël en France supposant un lien entre ces associations et des organisations terroristes sont inacceptables. »
Lundi, sur le réseau social X, l’ambassade d’Israël en France avait indiqué que « l’État d’Israël [n’autoriserait] l’accès à aucune personne ni délégation liée ou invitée par le Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine (RDCP) ou l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ».
Pour elle, ces deux organisations sont « liées au Front populaire de libération de la Palestine », le mouvement communiste de Georges Habache qui possède, comme tous les groupes palestiniens, une branche armée.
Le FPLP est « désigné comme une organisation terroriste par l’Union européenne », a insisté l’ambassade d’Israël.
Communiqué de presse | Refus d’accès au territoire israélien en raison de liens avec une organisation terroriste (FPLP). pic.twitter.com/OJA9WtwLI0
— Ambassade d'Israël en France (@IsraelenFrance) April 28, 2025
Mardi, le porte-parole du Quai d’Orsay a demandé aux autorités israéliennes de « revenir sur ces décisions, qui pénalisent des acteurs œuvrant à une paix durable entre Israéliens et Palestiniens ».
« La France appelle les autorités israéliennes à reconsidérer leurs décisions qui fragilisent les acteurs œuvrant pour une paix durable entre Israéliens et Palestiniens. »
#Israël / #TerritoiresPalestiniens | Révocation par les autorités israéliennes de l’autorisation de voyage de deux délégations françaises (29 avril 2025)
Déclaration intégrale ➡️ https://t.co/qoVUwSiNm2 pic.twitter.com/IvqG1NnccC
— France Diplomatie ???????????????? (@francediplo) April 29, 2025
Dans un communiqué de Cités unies de France, datant du 27 avril 2025, l’association précise que la délégation devait rassembler « de nombreuses autorités locales engagées de longue date dans des partenariats de coopération décentralisée avec leurs homologues palestiniens, notamment Ancenis-Saint-Géréon, Bagnolet, Bobigny, Cergy, Colombes, Corbeil-Essonnes, Gennevilliers, Grenoble, Grigny, La
Courneuve, Lyon, Montpellier, Montreuil, Morlaix Communauté, Nanterre, Nantes, Rezé, Saint-Brieuc, Sevran, Strasbourg, Lille, ainsi que les départements de Loire-Atlantique, de Seine-Saint-Denis et de l’Aude ».
L’association précise que la délégation devait notamment rencontrer les organisations israéliennes controversées B’Tselem et « Breaking the silence » qui dénoncent notamment les violences des résidents d’implantations contre les Palestiniens et les dérives de Tsahal en Cisjordanie.