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Paris veut un réengagement marqué en faveur de la solution à deux Etats

En dépit de réticences initiales de la Jordanie et surtout de l'Egypte, "il y a désormais une bonne dynamique" en faveur de la conférence de Paris, estime un haut responsable français

Le ministre français des Affaires étrangères Jean Marc Ayrault, à gauche, et le Secrétaire d'Etat John Kerry avant une réunion sur la crise au Moyen-Orient, au Quai d'Orsay à Paris, le 13 mars 2016. (Crédit : AFP / POOL / GONZALO FUENTES)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean Marc Ayrault, à gauche, et le Secrétaire d'Etat John Kerry avant une réunion sur la crise au Moyen-Orient, au Quai d'Orsay à Paris, le 13 mars 2016. (Crédit : AFP / POOL / GONZALO FUENTES)

La France organise vendredi une réunion internationale sur le Proche-Orient, sans illusions sur les chances de régler un des plus vieux conflits du monde, mais avec la volonté d’obtenir, au moins, un réengagement marqué en faveur de la solution à deux Etats, israélien et palestinien.

Attitude « modeste », vision « lucide » : Paris n’a pas cherché à créer trop d’attentes concernant un dossier marqué par des décennies de négociations et d’espoirs de paix déçus.

Mais en invitant les ministres d’une trentaine de pays arabes et occidentaux, les représentants de l’ONU, de l’Union européenne, la France mise sur une approche internationale pour tenter de ranimer un processus de paix qui n’en a plus que le nom.

« Il faut redonner de l’espoir, recréer une ambiance internationale favorable à un processus », expliquait récemment le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, alertant sur une situation « catastrophique » et l’urgence de se ressaisir d’une question passée au second plan depuis les printemps arabes et les conflits de la région, Syrie en tête.

Les dernières négociations israélo-palestiniennes, sous égide américaine, ont échoué au printemps 2014, et sur le terrain, la situation, même s’il s’agit d’un « conflit de basse intensité », empire de façon régulière.

Partant du constat que le dialogue entre les deux protagonistes est à ce stade « impossible », la France ne les a pas conviés.

La conférence de vendredi serait une première étape, un prélude à l’organisation d’une conférence de paix à l’automne 2016, avec cette fois-ci les deux parties concernées.

Obstacles multiples

Selon des sources diplomatiques, l’idée est de remettre au centre l’initiative arabe de 2002, prévoyant la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les pays arabes, dans le cadre d’une paix globale. Mais avant toute chose, de réaffirmer la solution de deux Etats israélien et palestinien vivant côte à côte.

L’initiative française se heurte cependant à de multiples obstacles, dont le premier est l’opposition affichée d’Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’a exprimée sans prendre de gants à Jean-Marc Ayrault puis à son homologue français Manuel Valls, récemment venus dans la région.

M. Netanyahu rejette toute approche multilatérale et réitère qu’il est prêt à reprendre les négociations directes avec les Palestiniens. Il s’est certes dit « prêt à négocier » le plan arabe de 2002, mais nombre de commentateurs le soupçonnent simplement de jouer la montre.

Une autre interrogation porte sur le niveau d’implication, au-delà d’un intérêt poli, des Etats-Unis, médiateurs historiques et acteurs incontournables sur le dossier. Le secrétaire d’Etat John Kerry, médiateur malheureux des négociations israélo-palestiniennes en 2013 et 2014, sera certes à Paris, et « souhaite entendre toutes les idées » et « explorer toutes les options » pour parvenir à une solution à deux Etats, a indiqué son porte-parole John Kirby.

Côté arabe, en dépit de réticences initiales de la Jordanie et surtout de l’Egypte, « il y a désormais une bonne dynamique » en faveur de la conférence de Paris, estime un haut responsable français.

« Au fond, tout le monde ne peut que soutenir cette initiative, même si personne n’y croit véritablement », résume Agnès Levallois.

« Mais le grand, sinon le seul intérêt de cette démarche, est de montrer qu’il faut à nouveau s’intéresser à cette question, dire aux Palestiniens qu’ils ne sont pas complètement abandonnés, et remettre enfin le droit international au coeur du dossier », estime la chercheuse.

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