Peres : « Boycotter l’Iran comme l’a été l’Afrique du Sud »
Pour Shimon Peres, l’Iran et Israël ne sont pas condamnés à être des ennemis. Pour autant, le président Rouhani ne l'a pas convaincu

Lors de son allocution au Forum économique mondial de Davos en Suisse, le président Shimon Peres a déclaré que la communauté internationale devait boycotter l’Iran, en plus des sanctions économiques déjà en application, comme cela avait été le cas en Afrique du Sud.
« Tout d’un coup, ils [l’Afrique du Sud] ont été boycottés par le reste du monde. Ils n’étaient plus invités aux matchs de football et aux Jeux olympiques. Ils n’étaient plus invités nul part. Ils se sont donc sentis isolés. Si l’Iran continue dans cette voie, inévitablement, ils verront que la communauté internationale n’apprécie pas les subterfuges », a déclaré Shimon Peres lors d’une séance de questions-réponses avec le fondateur du forum, Klaus Schwab.
Ce dernier a ajouté qu’il n’était pas convaincu par le discours du président Rouhani à Davos.
« Ses déclarations sont très encourageantes, mais il a omis de parler de certaines choses, et c’était flagrant », a-t-il affirmé, faisant référence au discours prononcé le 23 janvier, dans lequel Hassan Rouhani disait vouloir améliorer les relations entre son pays et la communauté internationale.
« Cela concerne-t-il tous les pays ? » a demandé Klaus Schwab au président iranien à la fin de son discours, en référence à Israël, suscitant quelques rires étouffés dans le public.
Rouhani s’est arrêté un instant et s’est mit à rire. « Il n’y a pas d’exception. Nous aspirons à un avenir meilleur et à des relations profitables avec tout ceux [les pays] que nous reconnaissons », a-t-il répondu en esquissant un sourire.
« Vous avez eu un sourire, c’est agréable, mais ce n’est pas une réponse », a rétorqué Shimon Peres. « Pour l’instant, ça a l’air d’une belle histoire… Mais la partie omise est plus importante que la partie énoncée. »
Néanmoins, le président israélien n’est pas non plus en faveur d’une prolongation des hostilités avec l’Iran. « Pour nous, l’Iran n’est pas un ennemi. Nous ne recherchons pas le conflit. Historiquement, il n’y avait pas d’hostilité entre nous », a-t-il souligné.
« En vérité, la situation actuelle est nocive pour le monde arabe. Le terrorisme les détruit. Israël offre une paix sincère, avec des mesures concrètes. » Shimon Peres
Concernant les négociations avec les Palestiniens, le président israélien estime qu’il n’y a pas d’alternative à la paix. « En vérité, la situation actuelle est nocive pour le monde arabe. Le terrorisme les détruit. Israël offre une paix sincère, avec des mesures concrètes. »
Par ailleurs, Shimon Peres n’a pas caché son pessimisme quant au déroulement de la conférence de Genève II, censée apporter une solution à la crise syrienne.
« Tous les éléments sont réunis en Syrie pour qu’il y ait un affrontement, mais pas pour trouver des solutions », a-t-il expliqué. « Il nous manque encore un autre élément qui permettrait d’unir les deux camps. »
Pour clore le débat, Klaus Schwab a fait sonner « la cloche de la paix » en guise de remerciement au président israélien pour ses nombreux efforts. Celui-ci a quitté la scène dans un tonnerre d’applaudissements.