Plus de 1 000 leaders religieux réclament un contrôleur de l’antisémitisme
Notant une hausse de l'antisémitisme dans le monde, des chefs juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs et bahaïs appellent à combler le poste créé par Obama

WASHINGTON — Plus de mille chefs religieux et laïcs émanant de multiples confessions ont signé une requête recommandant vivement au secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo de désigner un contrôleur de l’antisémitisme.
« Partout dans le monde, des attaques violentes et même létales ont été perpétrées contre les Juifs et les institutions juives, le harcèlement de Juifs qui portent la kippa en public est devenu beaucoup trop banal », s’insurge la requête adressée à Pompeo, organisée par l’AJC (American Jewish Committee) et diffusée auprès des médias mardi.
Il n’y a pas eu de contrôleur de l’antisémitisme – un poste qui avait été créé par l’administration Obama – depuis que le président Donald Trump a pris ses fonctions au mois de janvier 2017 et que Rex Tillerson, prédécesseur de Pompeo, a supprimé les employés du bureau de contrôle et de lutte contre l’antisémitisme, l’été dernier.
« Dans les partis politiques d’extrême-gauche et d’extrême-droite, en Europe et ailleurs, la rhétorique anti-juive est en recrudescence, tout comme la diabolisation d’Israël et l’intimidation de ses partisans », a dit la requête.
« De nouvelles campagnes de dénaturation de la Shoah ont été lancées et il y a des propositions dans certains pays d’interdire des pratiques religieuses centrales. M. le secrétaire, l’antisémitisme commence avec les Juifs mais il ne s’y arrête pas : lorsqu’une minorité est en danger, c’est tout le monde qui est moins en sécurité ».
Les signataires incluent un vaste panel géographique de leaders laïcs juifs, de rabbins issus de tous les courants du judaïsme et de centaines de chefs chrétiens, notamment Timothy Cardinal Dolan, archevêque de New York, et le révérend Katharine Henderson, présidente de l’Auburn Seminary, une institution protestante influente de New York également. Y figurent également les noms d’un certain nombre de chefs religieux musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs et bahaïs.
Tillerson avait indiqué souhaiter transférer les services des envoyés spéciaux du personnel du département d’Etat pour faire des économies. Un certain nombre d’organisations juives et de députés lui avaient rappelé que le contrôle de l’antisémitisme était mandaté par le Congrès et que des personnels devaient, selon les termes de la loi, lui être alloués.