Plus de 150 cibles du Hamas touchées dans le sud et le centre de Gaza – Tsahal
Un réserviste tué au cours des combats, portant le bilan de l’incursion terrestre à 186 morts ; le cabinet de sécurité doit se réunir pour discuter des plans d'après-guerre à Gaza
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a indiqué mercredi que plus de 150 cibles du groupe terroriste palestinien du Hamas avaient été touchées au cours de la journée écoulée dans la région de Khan Younès, au sud de Gaza, et dans la région centrale de Maghazi, alors que les troupes continuent de combattre le groupe terroriste au pouvoir dans l’enclave palestinienne, plus de trois mois après le début de la guerre déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre dernier.
Dans la région de Maghazi, Tsahal a déclaré que les troupes de la Brigade Golani ont mené des frappes aériennes sur de nombreux terroristes du Hamas et ont découvert 15 ouvertures de tunnels. Lors d’un raid sur un site du Hamas dans la région, l’armée a indiqué que les soldats de la Brigade Golani avaient trouvé des lance-roquettes, des roquettes, des drones et des explosifs.
À Khan Younès, la 98e division a dirigé des frappes aériennes sur plus d’une dizaine de terroristes du Hamas dans leur zone d’opérations, a ajouté Tsahal.
Des dizaines d’autres terroristes du Hamas ont été tués par les unités de la 98e division au cours de la journée écoulée, selon l’armée.
Toujours à Khan Younès, des réservistes de la Brigade Kiryati ont identifié un membre du Hamas qui posait un engin explosif près d’une route empruntée par les troupes. Les soldats ont fait appel à une frappe aérienne, qui l’a abattu, a indiqué Tsahal.
L’armée a annoncé mardi étendre ses opérations terrestres à Khan Younès et à ses environs, combattant le Hamas dans les profondeurs de la ville de Gaza. Une quarantaine de terroristes du Hamas ont été tués au cours de la journée précédente, a déclaré l’armée, et les troupes ont découvert « un large éventail » d’armes et des ouvertures de tunnels « conséquentes ».
Plus tard mercredi, Tsahal a annoncé avoir terminé ses opérations dans le sud de la bande de Gaza, à Khuzaa, à la périphérie de Khan Younès, où les troupes de la 5e Brigade de réserve ont tué de nombreux terroristes du Hamas et détruit l’infrastructure du groupe terroriste palestinien dans la zone.
La 5e Brigade a démoli des centaines de sites du Hamas à Khuzaa, notamment des sites de tirs de roquettes, des postes d’observation, des caches d’armes, une quarantaine d’ouvertures de tunnels et d’importants réseaux souterrains.
L’armée a précisé qu’une grande partie de l’infrastructure du Hamas à Khuzaa était dissimulée à l’intérieur d’écoles et d’autres bâtiments publics.
Des dizaines de terroristes du Hamas ont été tués par les troupes de la 5e Brigade au cours des combats qui se sont déroulés à Khuzaa ces deux dernières semaines.
Fin décembre, Tsahal a lancé une incursion terrestre à Khuzaa, dans le cadre de l’Opération « Oz et Nir » (« Puissance et Sillon »), en référence au kibboutz Nir Oz qui a été attaqué par le Hamas le 7 octobre, lorsque des dizaines d’Israéliens ont été tués et pris en otage.
La guerre menée à Gaza contre le Hamas a coûté la vie à 186 soldats israéliens depuis qu’Israël a lancé une opération terrestre le 27 octobre pour anéantir le Hamas de la bande de Gaza et libérer les otages enlevés lors de l’attaque du groupe terroriste le 7 octobre.
Le dernier décès, annoncé mercredi matin, est celui du sergent de première classe (réserviste) Elkana Newlander, 24 ans, secouriste du Corps médical dans la 99e division, originaire de l’implantation d’Efrat en Cisjordanie, qui a été tué lors de combats dans la Banque centrale de Gaza mardi. Un réserviste de la Brigade Yiftach, qui a été grièvement blessé dans la même bataille, a été hospitalisé.
Le cabinet de sécurité devait se réunir mercredi soir pour poursuivre les discussions sur les plans pour la bande de Gaza après la guerre.
La semaine dernière, des ministres ont attaqué le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, au sujet de son intention de commencer immédiatement à examiner les échecs militaires qui ont conduit à l’attaque du 7 octobre, plutôt que d’attendre la fin de la guerre. Cette attaque a vu des milliers de terroristes envahir Israël par terre, par mer et par air, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant plus de 240 otages.
Cette réunion intervient au lendemain de la rencontre entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et les dirigeants israéliens, qui s’inscrit dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient visant à éviter une conflagration plus importante à la frontière nord d’Israël, où ce dernier lutte contre le Hezbollah, mandataire de l’Iran, dans le cadre d’affrontements de plus en plus intenses depuis le 8 octobre, date à laquelle le groupe terroriste chiite libanais a lancé des attaques en Israël pour soutenir son allié, le Hamas.
La visite de Blinken s’inscrit également dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour inciter Israël à réduire l’intensité des combats à Gaza, à accroître l’aide humanitaire à la population civile et à réfléchir à ses projets d’après-guerre.
Blinken a affirmé qu’il avait obtenu des engagements de la part de nombreux pays de la région pour aider à la reconstruction et à la gouvernance de Gaza après la guerre d’Israël contre le Hamas, et qu’une normalisation israélo-arabe plus large était toujours possible, mais seulement s’il existait « une voie vers un État palestinien ».
Le gouvernement radical du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’oppose toutefois catégoriquement à la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, et la direction autocratique de l’Autorité palestinienne (AP), soutenue par l’Occident, dont les forces ont été chassées de Gaza lorsque le Hamas a pris le contrôle de la région en 2007, manque de légitimité aux yeux de nombreux Palestiniens.
Le tête-à-tête entre Blinken et Netanyahu mardi aurait été tendu, et le bureau du Premier ministre n’a pas publié de compte-rendu de la rencontre, ce qui laisse présager de possibles discordes.
Le haut diplomate américain a également rencontré le ministre de la Défense Yoav Gallant, dont le bureau a publié un compte-rendu indiquant que ce dernier avait déclaré à Blinken qu’Israël poursuivrait les combats dans la région de Khan Younès, à Gaza, jusqu’à ce que les dirigeants du Hamas soient débusqués et que tous les otages israéliens restants soient libérés.
Mercredi, Blinken a rencontré le dirigeant de l’AP, Mahmoud Abbas, à Ramallah, lors d’une réunion qui a également été qualifiée de tendue, dans le cadre des efforts qu’il déploie pour rallier la région aux plans de l’après-guerre qui prévoient des réformes de la gouvernance et des mesures en vue de la création d’un État palestinien.
Blinken a entamé sa tournée au Moyen-Orient en Turquie, en Jordanie et au Qatar, avant de se rendre aux Émirats arabes unis et de s’arrêter en Israël mardi. Après Ramallah, il devrait se rendre à Bahreïn, puis en Égypte.
Mercredi, des informations ont circulé selon lesquelles une délégation israélienne serait arrivée au Caire pour un nouveau cycle de négociations sur un éventuel échange d’otages détenus par le Hamas contre des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza – mais ne seraient plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.
Tsahal a confirmé la mort de 25 des personnes encore détenues par le Hamas, grâce à de nouveaux renseignements et découvertes obtenus par les troupes opérant à Gaza.
Le Hamas conserve également les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015.
Alors que les efforts pour négocier un autre accord sur les otages auraient été interrompus par l’assassinat la semaine dernière du principal chef terroriste du Hamas, Saleh al-Arouri, à Beyrouth, largement imputé à Israël, un responsable égyptien a déclaré que l’Égypte et le Qatar essayaient d’obtenir la liberté des otages civils détenus par le Hamas et d’autres groupes terroristes en échange d’un cessez-le-feu et de la libération d’autres prisonniers de sécurité palestiniens incarcérés en Israël.
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateurs entre Israël et le Hamas.
Le groupe terroriste palestinien a insisté sur la nécessité de mettre fin à la guerre avant de parler de la libération du reste des otages, une demande qu’Israël a catégoriquement rejetée.
« Israël ne récupérera jamais ses otages tant que tous nos prisonniers dans les prisons de l’occupation ne seront pas libérés », a déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, mardi au Qatar, qui accueille les dirigeants du groupe terroriste palestinien.
Israël s’est engagé à poursuivre les combats jusqu’à ce que le Hamas soit complètement démantelé et ne constitue plus une menace, et jusqu’à ce que tous ses otages lui soient rendus, la plupart des Israéliens étant opposés à un retrait imposé par les États-Unis, selon de récents sondages.
Plus de 23 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal affirme avoir tué plus de 8 500 terroristes à Gaza, en plus des quelque 1 000 autres qui se trouvaient à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.