Plus de la moitié des Démocrates à la Chambre des représentants approuvent le soutien à Israël contre le Hamas
131 législateurs, parmi lesquels des critiques virulents d'Israël, ont signé une lettre au président américain, alors que l'aile gauche du parti appelle à un cessez-le-feu
WASHINGTON (JTA) – Plus de la moitié des Démocrates de la Chambre des Représentants des États-Unis ont envoyé une lettre au président Joe Biden pour lui faire savoir qu’ils approuvent son soutien à Israël en guerre contre le Hamas, dans une sorte de contrefeu aux appels lancés par l’aile gauche du parti pour faire pression sur Israël afin qu’il adopte un cessez-le-feu.
Parmi les signataires figurent plusieurs critiques virulents d’Israël, ainsi que les 24 Juifs du caucus Démocrate de la Chambre des représentants.
La lettre, datée de vendredi dernier, est le fruit de l’initiative de trois législateurs juifs : Jerry Nadler et Dan Goldman, de New York, et Jamie Raskin, du Maryland. Elle a été signée par 131 législateurs.
« Nous sommes à vos côtés pour soutenir Israël et sommes prêts à apporter toute l’aide dont l’État et le peuple d’Israël ont besoin pour se défendre, assurer le retour des otages et juger ceux qui ont perpétré ces crimes contre l’humanité », indique la lettre.
Vendredi, Biden a demandé au Congrès une aide à la défense d’Israël de l’ordre de 10,4 milliards de dollars pour l’aider face au Hamas qui a envahi Israël le 7 octobre dernier et tué 1 400 personnes, principalement des civils, blessé des milliers d’autres et fait plus de 200 otages.
Biden s’est déclaré en accord avec l’objectif d’Israël de détruire le Hamas. Un certain nombre de progressistes de la gauche du parti s’opposent à une aide supplémentaire pour la défense d’Israël et multiplient les appels à un cessez-le-feu, allant jusqu’à grossir les rangs des manifestants au Capitole américain, la semaine dernière.
La lettre ne mentionne pas de cessez-le-feu.
Signe de l’ampleur des atrocités du 7 octobre dernier, qui ont changé le paysage politique, certains des critiques les plus insistants du parti à l’égard d’Israël ont signé cette lettre. Il s’agit notamment de Betty McCollum, du Minnesota, qui propose depuis longtemps de réduire une partie de l’aide à Israël tant qu’elle maintient les mineurs palestiniens en détention, de Raul Grijalva de l’Arizona, qui en 2021 a été l’un des rares législateurs à voter contre le vote d’un milliard de dollars de fonds pour la défense antimissile d’Israël suite à sa dernière guerre contre le Hamas, et enfin de Greg Casar, du Texas, qui, la semaine dernière encore, faisait partie des 18 Démocrates favorables au cessez-le-feu.
Après le rappel de son soutien à Israël, la lettre exprime longuement le soutien de ses signataires à l’aide humanitaire pour Gaza, dont le principe est un point fort de la politique de Biden. Ce dernier, qui a effectué une visite éclair en Israël la semaine passée, a clairement fait comprendre à Israël qu’il ne devait pas bloquer l’aide humanitaire en provenance de la frontière entre l’Égypte et Gaza et qu’il devait respecter les lois de la guerre.
« Nous vous sommes reconnaissants pour vos déclarations claires concernant l’importance de tenir compte des besoins humanitaires de la population civile de Gaza, et pour que toutes les mesures possibles soient prises pour assurer la sécurité des civils et des non-combattants dans la bande de Gaza », précise la lettre. « Plus de 3 000 personnes auraient été tuées et plus de 9 700 blessées à Gaza, il est donc impératif que nous agissions pour éviter de nouvelles pertes innocentes. Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que la réponse d’Israël doit être conforme au droit international et à nos valeurs démocratiques communes. »
(Ces chiffres, fournis par le Hamas, ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante.)
La lettre conclut en disant que toute solution à long terme doit être de nature diplomatique et non militaire. Biden a également déclaré qu’il ne voulait pas qu’Israël réoccupe la bande de Gaza, et ces derniers jours, les autorités israéliennes ont indiqué qu’elles n’en avaient aucunement l’intention. Israël s’est emparé de la bande de Gaza lors de la guerre des Six Jours, en 1967, avant de s’en retirer en 2005. Le Hamas y a pris le pouvoir après une brève guerre civile, en 2007.