Plus de miel à l’approche des fêtes grâce aux eucalyptus
Un plan à l'échelle nationale pour aider à la pollinisation a augmenté la production de miel d'Israël, et peut être une réponse pour les problèmes d'abeilles aux États-Unis
Kfar Bilu, Rehovot – Une abeille bourdonnait autour de la fleur jaune, en forme de cloche du Lemon Mallee eucalyptus, l’une des dizaines de variétés d’eucalyptus plantées dans cet espace vide pris en sandwich entre un supermarché et la route 40 pres du carrefour Bilu bondé.
Sa présence calme et gracieuse dans ce verger d’arbres d’eucalyptus à écorce lisse prouve que lorsque les arbres à fleurs sont plantés, même à un echangeur délabré d’autoroute, ils aident à préserver l’habitat local pour la pollinisation des abeilles.
« Cela fait maintenant partie de notre travail, d’enrichir la saison de floraison là où cela est possible », a déclaré Yuval Lin, un apiculteur local de Kfar Bilu.
L’abeille n’est pas venue de l’un des Apidae de l’apiculteur Lin.
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Mais Lin, avec les 449 autres apiculteurs et arboriculteurs d’Israël du Fonds National Juif (KKL Keren Kayemet LeIrael), travaille pour garantir une plus longue saison de floraison. Il a cherché des sites pour la plantation de quelque 80 variétés d’eucalyptus dans tout Israël, à un rythme de 100 000 par an.
Les abeilles d’Israël n’ont pas souffert du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, la maladie qui a décimé la population mondiale d’abeilles et menace les récoltes commerciales de fruits et légumes des cultures en Europe et aux États-Unis.
Les abeilles, comme les oiseaux, les chauves-souris et les papillons, pollinisent les cultures fruitières et maraîchères, ainsi que les autres espèces de flore et de faune qui aident à maintenir le bétail et les autres animaux.
Aux États-Unis, les pertes hivernales de colonies commerciales d’abeilles ont représenté en moyenne environ 30 % au cours des cinq dernières années, selon un article du Washington Post paru en mai dernier.
Ces pertes ont conduit à la première stratégie nationale de promotion de la santé des abeilles et d’autres pollinisateurs, un plan bureaucratique annoncé en mai pour sauver les abeilles, d’autres petits animaux ailés et de leurs aires de reproduction.
La stratégie du président Barack Obama vise à gérer la façon dont les forêts brûlées par des incendies sont replantées, la façon dont les bureaux sont aménagés et la façon dont les habitats en bordure de route où les abeilles se nourrissent sont préservés.
« Obama a enfin compris, » selon Lin, qui est un apiculteur depuis son adolescence. « C’est ce que nous faisons depuis longtemps. »
Maintenant, les apiculteurs américains et les administrateurs de pépinières nationales commencent à s’intéresser aux méthodes de pollinisation d’Israël, et aux arbres qu’ils utilisent pour aider les oiseaux ainsi que les abeilles.
« Ils commencent à travailler sur la culture des plantes sous les arbres, pour créer tout un système de sous-bois », a déclaré Hagay Yavlovich, qui gère le département des semences et des pépinières au KKL.
« Quand j’ai participé à une conférence aux États-Unis, ils voulaient des listes d’arbres et de buissons. Ce qu’il y a d’intéressant c’est que nous travaillons avec des buissons américains, provenant du Texas. Parfois vous avez besoin de quelqu’un d’autre pour regarder ce que vous avez déjà ».
Un eucalyptus qui pousse aux États-Unis
Les eucalyptus ont été plantés en Israël pour aider à assécher les marais du pays, attirant l’eau à travers le sol qui s’évaporait ensuite à travers les feuilles, les tiges et les fleurs des arbres.
Lorsque les arboriculteurs du KKL et les apiculteurs locaux ont cherché des arbres à fleurs qui pourraient aider à prolonger la courte saison de floraison d’Israël, ils sont parvenus à l’arbre originaire d’Australie, en en trouvant 80 dans les 700 cépages en activité en Israël, ainsi que des caroubiers et des jujubiers.
« L’objectif est triple, » pour Aviv Eisenband, le directeur du Département des forêts et du développement professionnel au KKL.
« Nous cherchons à rendre Israël plus vert, à offrir plus d’options de nourriture pour les abeilles, à aider à adoucir les effets de l’urbanisation. »
Le KKL fournit également des graines d’eucalyptus à l’Inde et à la Jordanie, des pays ayant des climats similaires à Israël et une pénurie croissante de pollinisation.
« Tout est un peu plus facile à comprendre ici », a ajouté Eisenband. « Nos champs sont plus petits, nos hivers ne sont pas aussi rigoureux. »
En Israël, le Keren Kayemet travaille régulièrement avec plusieurs sociétés éparpillées dans tout le pays, dont la compagnie des eaux Mekorot, la route 6 et l’armée israélienne.
Ce sont tous les organismes s’engageant régulièrement dans des projets de construction qui entraînent plus d’urbanisation, menaçant la survie des herbes, des arbres et des fleurs, dit Eisenband.
« Une partie de la planification d’une nouvelle route consiste coopérer sur les types de plantations, surtout quand elle traverse le pays », a expliqué Eisenband. « Ils doivent préserver la nature et maintenir les insectes en vie et laisser pousser les mauvaises herbes naturelles. »
Cela peut être un processus difficile, a-t-il admis, provoquant de fréquentes disputes et « beaucoup de réunions au ministère de l’Agriculture ».
Et malgré la culture de nouveaux arbres, les apiculteurs nationaux finissent par faire ce que Lin a fait – introduire des ruches dans le pays, du nord au sud, profitant des climats légèrement différents et étendre leurs saisons de floraison.
« Je peux planter des eucalyptus, mais il me faut encore 1 000 ruches et je dois toutes les installer à travers le pays afin d’obtenir suffisamment de miel », a déclaré Lin.
Le stress saisonnier
A une semaine de Rosh Hashana, il s’agit de l’une des périodes les plus chargées pour la ferme apicole dirigée par Lin et sa famille, y compris sa femme, ses enfants, sa sœur et son beau-frère.
Lin avait 16 ans – son père agriculteur est né au kibboutz Mishmar Haemek dans la vallée de Jezréel; et la famille de sa mère a été parmi les fondateurs de Kfar Bilu, l’une des localités qui à l’origine cultivait des oranges autour de Rehovot – quand il a décidé d’élever des abeilles.
L’entreprise agricole a prospéré, et Lin installe maintenant ses ruches du nord au sud, dans les champs d’avocats et de buissons de za’atar (hysope) qui aident à créer des miels riches à couleur fauve et sous des buissons de chardons et de jujubiers pour des miels plus clairs.
La famille exporte aux États-Unis et en Europe des sauces à base de miel, avec un chiffre d’affaires annuel s’élevant à 2 millions de shekels (456 000 euros).
Les abeilles d’Israël n’ont pas souffert du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, « pour le moment », a precisé Lin. « Nous espérons qu’il n’arrivera pas ici, mais on ne sait jamais. »
Dans l’intervalle, il est satisfait de l’eucalyptus en fleur, montrant les fleurs rouges, en forme de cloche du gommier rouge, une autre variété cultivée par le KKL et plantée dans tout Israël, ainsi que dans son quartier.
« Nous avons planté des arbres dans un terrain vague à Sitriya, » dit-il, pointant le moshav [communautés agricoles coopératives israéliennes] voisin.
« Maintenant, il y a plein d’arbres d’eucalyptus, et la terre semble meilleure. Et qu’en est-il du miel ? Il est délicieux. »
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