Plus de pays devraient tweeter comme Israël, dit Musk
Le patron de Twitter a répondu au compte officiel d'Israël qui a utilisé un meme de Taylor Swift pour plaisanter sur la polémique attisée par l'antisémitisme de Kanye West
Elon Musk a salué lundi le compte Twitter du ministère israélien des Affaires étrangères, disant que plus de pays devraient également utiliser la plateforme de manière légère.
Le compte israélien avait posté une capture d’écran du tweet écrit par Kanye West, « Shalom », accompagné d’un émoticône souriant à l’occasion de son retour sur le réseau social, dont il avait été banni en raison de multiples déclarations antisémites.
« Nous apprécierions énormément d’être laissés en dehors de tout ça », disait la publication du ministère, reprenant des propos restés célèbres – et devenus un meme – de Taylor Swift qui s’était exprimée sur la querelle qui l’opposait depuis des années à West. Le compte avait taggué Swift dans son post.
Musk a répondu à cette plaisanterie en disant « Vos Tweets sont bons ! Un plus grand nombre de pays devraient faire des posts comme ça. Ce n’est pas drôle de ne jamais se lâcher ».
Le tweet original du ministère a été « Liké » des dizaines de milliers de fois – et il est indubitable que l’armée de fans de Musk n’a pas été en reste dans cette viralité.
Tandis que certains ont salué la publication, d’autres ont estimé qu’elle faisait d’une situation grave, marquée par la recrudescence de l’antisémitisme et des discours de haine sur la plateforme, un sujet de plaisanterie.
Musk a lui-même souvent changé les directives qui entourent l’humour et la parodie sur le réseau social, ces derniers jours – en particulier quand il s’est trouvé lui-même au cœur des moqueries.
La plateforme a aussi connu une forte augmentation des faux comptes et des usurpations d’identité après l’acquisition de Twitter par Musk, avec notamment un compte se présentant sous le nom de l’AIPAC, l’acronyme de l’organisation American Israel Public Affairs Committee, qui avait posté « Nous aimons l’apartheid ».
En plus de West, Twitter a rétabli les comptes d’un certain nombre de personnalités controversées ces derniers jours, dont l’ex- président américain Donald Trump, à l’issue d’une étude qui n’a rien eu de scientifique.
Trump avait été banni de Twitter après le 6 janvier 2021. Ses publications incendiaires sur le réseau social avaient aidé à déclencher les émeutes meurtrières qui avaient eu lieu pour empêcher le Congrès américain de certifier l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis.
Trump a fait savoir qu’il ne reviendrait pas sur Twitter et aucun post n’était encore publié sur son compte, mardi.
Lundi, le compte personnel de la représentante américaine d’extrême-droite, Marjorie Taylor Greene, était à nouveau en ligne après un bannissement, au début de l’année, venant sanctionner des violations des règles sur la désinformation COVID-19 instituées par le réseau.
Musk avait antérieurement fait savoir qu’il ne prendrait pas de décision majeure sur les contenus ou sur la restauration des comptes supprimés avant d’avoir établi « un conseil de modération de contenu », formé de personnalités aux opinions diverses.
Ni Twitter, ni Musk n’ont annoncé l’existence d’un tel conseil.
Musk avait fréquemment déclaré qu’il estimait qu’il y avait trop de limitations sur Twitter. Avant les élections de mi-mandat, qui ont eu lieu il y a une quinzaine de jours, il avait vivement encouragé ses abonnés « à l’esprit indépendant » à voter en faveur des Républicains.
Alors que Musk a procédé à des changements sur le site depuis son acquisition, qu’il a renvoyé des centaines d’employés ou qu’il les a encouragés à partir – ont été notamment concernés les responsables en charge de la suppression des discours de haine – les discours de haine et le harcèlement ont grimpé en flèche sur le site.
Les réseaux en ligne ont considéré que l’acquisition de Twitter par Musk était l’opportunité d’inonder le réseau social sous les contenus de haine.
Ce qui a entraîné l’inquiétude des groupes de défense des droits de l’Homme qui ont réclamé un boycott des annonceurs et ce qui a aussi entraîné un tweet de Musk qui a affirmé que le directeur-général de l’ADL, Jonathan Greenblatt, le « calomniait ».