Polémique à Saint-Etienne: un membre de l’UOIF sur la liste du maire sortant
Abdelouahb Bakli dirige actuellement l’établissement de placement éducatif de la Loire, rattaché à la Protection judiciaire de la jeunesse, qui dépend du ministère de la Justice
La campagne pour l’élection municipale à Saint-Etienne s’est achevée vendredi sur une polémique due à la présence d’Abdelouahb Bakli, réputé proche des Frères musulmans, sur la liste du maire sortant LR Gaël Perdriau.
Révélée en début de semaine par le site internet de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, la présence en position éligible de cet ex-responsable national de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), a en premier lieu été dénoncée par la tête de liste du Rassemblement national Sophie Robert.
« Le maire de la ville doit être le garant de la laïcité républicaine et ne pas faire la promotion de ceux qui prônent le développement de l’islam politique dans notre pays », a critiqué Mme Robert.
La gauche a également regretté la présence de M. Bakli sur la liste du maire, qui sollicite dimanche un nouveau mandat.
« La religion doit rester dans la sphère privée », a réagi Pierrick Courbon (PS), tandis qu’Olivier Longeon (EELV) a estimé que « le combat municipal doit être mené sur le terrain de la laïcité ».
Gaël Perdriau a résumé la polémique à « une campagne de calomnie » et à « des attaques inadmissibles ».
Contacté par l’AFP, Abdelouahb Bakli n’a pas souhaité s’exprimer.
Il se présente sur différents profils consultables sur internet comme membre depuis 2005 de l’UOIF et secrétaire général de l’Association Action Espoir, basée dans une salle de prière stéphanoise, « qui promeut la langue arabe et la loi musulmane ».
Ex-représentant du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Rhône-Alpes dans la Loire, ce quinquagénaire a été durant plusieurs années le directeur adjoint de l’ensemble scolaire Al-Kindi, situé à Décines-Charpieu, dans l’Est lyonnais, l’une des plus grandes écoles musulmanes de France.
Abdelouahb Bakli dirige actuellement l’établissement de placement éducatif de la Loire, rattaché à la Protection judiciaire de la jeunesse, qui dépend du ministère de la Justice. « La présence de M. Bakli ne nous amuse pas beaucoup », a confié vendredi sous couvert de l’anonymat un de ses colistiers. Un autre membre de la liste du maire a qualifié pour sa part sa présence « d’un peu limite quand on prône nous-même la laïcité ».
C’est vous qui le dites...