Polémique au Likud sur le mode de sélection des candidats aux élections à la Knesset
Alors que le leader du Likud, Benjamin Netanyahu, est à Londres, les membres du parti le blâmeraient pour un changement du mode de sélection des candidats à la Knesset
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.

Alors que la campagne s’anime en vue des primaires du Likud, au mois d’août, le parti débat actuellement d’un possible changement de la manière dont des places déterminantes réservées aux nouveaux-venus à la Knesset sont attribuées.
Si le Likud est l’un des rares partis à organiser des Primaires, un grand nombre de places, sur la liste, sont toutefois réservées à des types spécifiques de candidats. Dix sièges sont ainsi consacrés aux députés issus des districts régionaux qui se présentent pour la première fois au parlement, et ces candidats sont sélectionnés par les 4 000 membres environ du Comité central de la formation.
C’est une longue tradition, au sein du parti le plus important de la Knesset, de faire appel au « sang nouveau » décelé dans les districts, ont fait savoir des sources du parti. Les législateurs qui savent faire leur preuve au cours d’un premier mandat rejoignent souvent le groupe des députés les plus éminents du Likud.
Le tribunal interne du parti a accepté une plainte dans ce dossier, samedi soir, qui changerait la manière dont ces places réservées sont décidées. Selon des documents, la plainte demande de rendre le pouvoir décisionnaire, dans le cas du choix des candidats en lice pour les places allouées aux représentants des districts, au 140 000 électeurs inscrits du Likud – c’était ainsi que le scrutin se déroulait jusqu’à ce qu’un amendement adopté en 2015 n’attribue ce pouvoir au Comité central dans la constitution du Likud.
Si le tribunal du Likud a accepté l’appel et qu’il a donné pour instruction au conseiller juridique de la formation de « prendre toutes les initiatives nécessaires pour le mettre en œuvre » avant les primaires, une source proche de Haim Katz, président de la commission constitutionnelle du Likud, a indiqué que cette décision était loin d’être tenue pour acquise.
En plus des audiences qui sont prévues cette semaine, la source a ajouté que le tribunal du Likud ne pouvait obliger le parti à procéder à un changement dans sa constitution. Il est de surcroît juridiquement encore douteux qu’un changement puisse intervenir sans l’approbation de la commission de Katz.

L’ancien contrôleur du Likud, Shai Galili, aurait envoyé de son côté une requête séparée, dimanche matin, dans laquelle il affirme que le jugement du Likud a été influencé par des considérations « politiques », affirmant spécifiquement qu’il favoriserait le leader du Likud et ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le quotidien israélien Maariv.
Comme l’a fait savoir Maariv, la plainte de Galili a établi que « le jugement a été donné sur la base de considérations politiques et étrangères afin de répondre aux souhaits du président du parti (conformément à ce qui a été exprimé lors de la rencontre la plus récente de la commission de la constitution) ».
De plus, Galili a écrit que changer les règles électorales à la veille des primaires avait pour objectif « de bloquer les chances de certains des candidats qui ne sont pas au goût de Netanyahu ».
Parmi les candidats controversés en concurrence pour une place sur la liste électorale, David Laniado, qui a purgé un an de prison pour violation de domicile. La Douzième chaîne a estimé, jeudi, que Laniado avait « une bonne chance » d’entrer sur la liste si les places continuaient à être déterminées par les membres du comité central.
Il est difficile de dire quel bénéfice potentiel pourrait en tirer Netanyahu, mais des informations parues dans les médias israéliens ont suggéré que cette initiative pourrait affaiblir les députés Katz et David Bitan, deux personnalités influentes au sein des membres du Comité central.
Un porte-parole de Katz a expliqué qu’il n’avait pas été « touché personnellement » par cette tentative de changer la méthode électorale. Bitan, de son côté, n’a pas pu être joint par le Times of Israel.
Le leader du Likud, Benjamin Netanyahu, est actuellement à Londres où il rencontre des politiciens britanniques et où il prendra la parole devant un think-tank. Il ne s’est pas exprimé dans le cadre de cette controverse électorale jusqu’à présent.