Rahat : La balle qui a blessé le garçon de 7 ans a sans doute été tirée par son frère
Selon la police, l'incident survenu dans une ville bédouine est lié à un différend familial. La violence armée continue de sévir au sein de la société arabe israélienne
La police a déclaré vendredi que le garçon de sept ans grièvement blessé par balle, la veille, dans la ville bédouine de Rahat, a été touché par l’un de ses frères.
Selon le communiqué de police, les enquêteurs, un temps sur la piste d’une fusillade liée à des rivalités entre deux familles, privilégient désormais la piste du différend intra-familial.
Muhammad Al-Atiq se trouvait dans la cour de sa maison lorsque la balle l’a accidentellement touché.
Trois de ses frères ont été arrêtés, a fait savoir la police, qui n’a publié aucun détail sur le reste de son enquête, qui se poursuit dans toutes les directions possibles.
Les policiers ont demandé aux proches de l’enfant de coopérer à l’enquête.
La police « prend cet incident très au sérieux et espère une attitude coopérative de la famille », lit-on dans le communiqué. « C’est un cas de possession et d’utilisation illégales d’armes à feu dans une zone résidentielle. »
La famille assure pour l’heure ignorer qui a tiré et pourquoi.
« Il jouait à côté de moi dans la cour de la maison quand une balle l’a frappé, comme tombée du ciel », a déclaré Shadi, un de ses frères, au micro de la Treizième chaine. « Il m’a dit : ‘Shadi, regarde ma main’. J’ai vu du sang et je l’ai conduit jusqu’à une ambulance. J’ai tout vu. C’est dur pour moi d’en parler. »
Le père de Muhammad, Salem, a déclaré aux médias qu’il dormait au moment des faits.
« Mes filles sont venues me dire que Muhammad était blessé. Je me suis levé, j’ai vu qu’il avait une blessure par balle à l’abdomen. La balle est entrée et sortie. J’ai couvert sa blessure et je l’ai conduit aux services ambulanciers du Magen David Adom. Il était conscient et m’a dit qu’il ne savait pas comment c’était arrivé. Il avait peur. »
« C’est un problème insoluble. On ne peut ni sortir ni s’asseoir dans le jardin, surtout la nuit. Même pendant les mariages, c’est impossible. Il y en a eu un près de chez moi, et malheureusement, le gouvernement ne fait rien à ce sujet », a-t-il déclaré.
המשילות בנגב: ילד בן 7 נורה ברהט מכדור תועה בקרב חמולות, מצבו קשה. סאלם, אביו: יש לו פצע ירי בבטן. זה נכנס ויצא. אתה לא יכול לצאת מהבית לשבת בגינה. במיוחד בלילה. כשיש חתונות אי אפשר. תוך שבוע אפשר לרוקן את רהט מנשק. כל יום שכונה. אבל כל עוד זה לא פוגע ביהודים הכל בסדר. pic.twitter.com/gc0yDSO1Ei
— אסף פוזיילוב (@pozailov1) August 31, 2023
Le père a reproché à la police l’anarchie qui règne au sein des communautés bédouines.
« Je ne souhaite de mal à personne, mais si la balle avait touché un Juif, la police aurait immédiatement fait quelque chose. Mais quand c’est à Rahat, ils ne font rien. C’est la vérité. En une semaine, on pourrait débarrasser Rahat de ses armes. Mais tant que les Juifs ne sont pas concernés, alors tout va bien. La situation est préoccupante. La police m’a appelé à propos de l’enquête, pour savoir si j’avais des suspects en tête », a ajouté le père.
La violence armée est aujourd’hui endémique au sein de la communauté arabe israélienne, en particulier depuis le début de l’année. Selon Abraham Initiatives, organisation à but non lucratif qui suit de près les chiffres en la matière, sur les 163 Arabes ayant succombé à une mort violente depuis le début de l’année, 148 ont été victimes d’une arme à feu.
En avril, Mohammed Abu Huwash, 14 ans, a été tué à Rahat.
Une vague sans précédents de crimes violents frappe la communauté arabe depuis quelques années. Nombreux sont les dirigeants communautaires qui reprochent à la police son impuissance face aux puissantes organisations criminelles et son inertie. Ils estiment que le problème actuel est la conséquence de dizaines d’années de négligences et discriminations de la part des services publics.