Pollard détiendrait toujours des informations ‘top secrètes’
L'ancien espion pourrait ne jamais être autorisé à quitter les Etats-Unis
Le directeur des renseignements américain souligne la sensibilité des informations détenues par l’espion, et selon la commission des libérations conditionnelles, il devra rester aux Etats-Unis à vie, a rapporté la Dixième chaîne
Les informations que Jonathan Pollard a obtenues en espionnant pour Israël dans les années 1980 continuent d’être considérées comme « top secrètes », et pourraient encore causer des dommages réels à la sécurité nationale américaine, a rapporté vendredi la Dixième chaîne, citant une déclaration écrite du directeur des renseignements américain, James Clapper.
La commission américaine de libération conditionnelle responsable du cas de Pollard, en outre, a déterminé qu’il ne devra jamais être autorisé à quitter les États-Unis, a ajouté la Dixième chaîne dans un nouveau rapport samedi. Le rapport précisait que ses avocats désiraient contester cette décision et d’autres restrictions de libération conditionnelle devant les tribunaux, au vu du désir de Pollard d’immigrer en Israël.
Selon le rapport télévisé de vendredi, Clapper, dans un document qu’il a soumis aux juges américains et au comité de libération conditionnelle qui a choisi de libérer Pollard en novembre, a déclaré qu’une enquête qu’il avait menée montrait que Pollard avait recueillies des renseignements restés très sensibles.
Ceci, dit-il, justifie de placer des limitations sévères à la libération conditionnelle de Pollard de prison, malgré l’absence de preuves concrètes que celui-ci est susceptible de relayer l’information à d’autres personnes lors de sa libération.
La Dixième chaine a précisé qu’une copie de la lettre était détenue par les avocats de Pollard, qui ont récemment fait appel devant un tribunal new yorkais contre les lourdes contraintes imposées sur le prisonnier libéré.
Pollard a été mis en liberté conditionnelle le 20 novembre dernier après avoir passé 30 ans en prison pour espionnage et transmission de documents secrets à Israël. Il vit maintenant aux États-Unis et il lui est interdit de quitter le territoire selon les termes de sa libération.
Pollard est soumis à une série de restrictions qui limitent sa liberté de mouvement et qui suivent son activité en ligne.
Il est susceptible d’être contraint de rester aux Etats-Unis entre deux et cinq ans, selon les rapports, bien que les activistes qui militent pour lui permettre d’immigrer en Israël disent que cette période est de 15 ans. Le président américain Barack Obama pourrait intervenir pour lui permettre d’émigrer, ce que Pollard espère, mais la Maison Blanche a indiqué que le président n’interviendra pas en faveur de l’espion.
Un juge américain a récemment ordonné un examen des conditions de libération après que l’équipe juridique de Pollard ait crié au scandale.
L’ancien analyste de la marine américaine a gardé un profil bas depuis qu’il a été libéré, et il lui est interdit de parler aux médias. Aucun rassemblement ou manifestation publiques n’ont eu lieu après sa libération de prison, et il a rarement été vu en public.
En mars, les députés israéliens ont repoussé un projet de loi visant à garantir une aide financière à Pollard, à la recommandation des responsables de la sécurité qui craignent que le soutien du gouvernement en faveur d’un homme ayant espionné les Etats-Unis pourrait irriter Washington.
Pollard a été arrêté en 1985 pour espionnage alors qu’il travaillait comme analyste des renseignements civils pour la marine américaine. Un an plus tard, Pollard a plaidé coupable de complot afin de commettre le crime d’espionnage et a été condamné à la prison à vie en 1987.
Les partisans de Pollard ont soutenu pendant des années que sa peine était excessive et que d’autres personnes condamnées pour des crimes comparables ont reçu des peines plus légères.
Stuart Winer contribué à cet article.