Pompeo appelle l’Arabie saoudite à « normaliser » ses relations avec Israël
Le royaume a clairement dit qu'il ne suivrait pas l'exemple des Emirats et de Bahreïn, qui ont rompu un "consensus arabe" en normalisant leurs relations avec l'Etat hébreu
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a tenté mercredi de convaincre l’Arabie saoudite de « normaliser ses relations » avec Israël à l’instar des Emirats arabes unis et de Bahreïn.
Après avoir reçu son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhane, le secrétaire d’Etat a dit à la presse avoir évoqué les accords historiques entre l’Etat hébreu et ces deux pays arabes du Golfe signés mi-septembre sous l’égide du président américain Donald Trump.
« Ils contribuent grandement à nos objectifs communs de paix et sécurité régionales », a-t-il plaidé. « Ils reflètent les changements en cours dans la dynamique de la région », « ces pays reconnaissent à juste titre le besoin de coopération régionale pour contrer l’influence iranienne et favoriser la prospérité », a-t-il ajouté.
« Nous espérons que l’Arabie saoudite envisagera de normaliser ses relations aussi », a-t-il ajouté.
A ses côtés, le ministre saoudien n’a toutefois pas évoqué ce sujet. Il s’est borné à mentionner les « menaces communes, y compris le comportement déstabilisateur persistant du régime iranien ».
Une reconnaissance d’Israël par l’Arabie saoudite constituerait un vrai tournant au Moyen-Orient. Le gouvernement de Donald Trump fait pression en ce sens depuis de longs mois, mais le royaume a clairement dit qu’il ne suivrait pas l’exemple des Emirats et de Bahreïn, qui ont rompu un « consensus arabe » conditionnant toute normalisation avec l’Etat hébreu à un règlement du conflit israélo-palestinien.
Le président américain, candidat à un second mandat le 3 novembre, a pourtant dit s’attendre à ce que Ryad reconnaisse à son tour Israël « le moment venu ».
Les deux ministres ont ouvert à Washington un « dialogue stratégique » entre leurs pays.
Malgré les critiques d’une grande partie de la classe politique américaine à l’égard de la proximité entre l’administration Trump et les dirigeants saoudiens, Mike Pompeo a multiplié les louanges à l’égard du riche pays pétrolier du Golfe.
« L’Arabie saoudite est une force stabilisatrice dans la région », a-t-il dit, alors que son rôle dans la guerre au Yémen est souvent critiqué.
Il a aussi redit son soutien à « un programme solide de ventes d’armes à l’Arabie saoudite », pour « aider le royaume à protéger ses citoyens et soutenir les emplois américains », alors que ces exportations sont parfois contestées par le Congrès des Etats-Unis.