Pompeo met en garde Ankara contre les conséquences d’une intervention en Syrie
La Turquie menace de lancer une offensive visant à éloigner de sa frontière les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle considère comme des "terroristes"
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a mis mercredi en garde son homologue turc Mevlut Cavusoglu contre « les conséquences potentiellement dévastatrices d’une action militaire turque unilatérale » en Syrie.
Lors d’une rencontre à Washington en marge du 70e anniversaire de l’Otan, dont les deux pays sont membres, Mike Pompeo a « exprimé son soutien aux négociations en cours au sujet du nord-est de la Syrie », a rapporté le département d’Etat américain dans un communiqué.
Depuis l’annonce du retrait de soldats américains de ce pays en guerre, faite en décembre par le président Donald Trump, le sort des forces kurdes qui ont combattu les jihadistes du groupe Etat islamique aux côtés des Etats-Unis est en question.
La Turquie menace de lancer une offensive pour éloigner de sa frontière les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle considère comme des « terroristes ».
Mike Pompeo avait déjà dit en janvier vouloir s’assurer que « les Turcs ne massacrent pas les Kurdes ».
Washington et Ankara ont évoqué la mise en place d’une « zone de sécurité » à la frontière turco-syrienne, où les YPG n’auraient pas droit de cité. Mais les modalités de cette zone tampon font l’objet d’intenses tractations.
L’administration Trump a finalement annoncé qu’elle conserverait une petite force sur place.
Le secrétaire d’Etat américain a également exprimé au chef de la diplomatie turque son « inquiétude concernant l’acquisition potentielle par la Turquie » du système de défense antimissiles russe S-400. Cette dispute a déjà donné lieu à de vifs échanges à distance entre les deux pays depuis le début de la semaine.
M. Pompeo a par ailleurs appelé « à une résolution rapide des cas impliquant des ressortissants américains » ou des employés locaux des missions diplomatiques américaines « injustement détenus » en Turquie.