Pour Londres, « pas d’autre option » que la solution à deux Etats
« C'est décevant d’entendre que Netanyahu ne croit pas à une solution à deux États, même si, en toute honnêteté, il a dit cela tout au long de sa carrière politique, pour autant que je sache », a déclaré Grant Shapps
Le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a jugé dimanche « décevant » que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait affirmé son opposition à une « souveraineté palestinienne » à Gaza.
« C’est décevant d’entendre que Netanyahu ne croit pas à une solution à deux États, même si, en toute honnêteté, il a dit cela tout au long de sa carrière politique, pour autant que je sache », a déclaré Shapps à Sky News, ajoutant que, pour le Royaume-Uni , « il n’y a pas d’autre option » qu’une solution à deux États pour résoudre le conflit dans la région.
« Nous n’intervenons pas dans le processus démocratique des autres pays », a continué Shapps, notant les divisions au sein du leadership politique israélien ainsi que les relations étroites tissées entre le Royaume-Uni et Israël.
Des propos tenus au lendemain d’un démenti rare apporté par le Bureau du Premier ministre, qui a nié une affirmation faite par Biden qui, de son côté, avait affirmé – selon une source – que Netanyahu « n’excluait pas » la possibilité de l’établissement d’un état palestinien.
Le communiqué formulé avec soin qui a été émis par le bureau du Premier ministre n’a pas exclu, toutefois, la possibilité de la création d’un état palestinien qui ne serait pas pleinement souverain – une option possible qui a été mentionnée par Biden dans ses paroles prononcées après l’entretien téléphonique entre les deux hommes, vendredi, alors qu’il évoquait différents « types » de solution à deux États.
Biden s’était exprimé peu après avoir parlé avec Netanyahu pour la première fois depuis 27 jours.
La distance se creuse entre Jérusalem et Washington au sujet de la guerre à Gaza, lancée en réponse à l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dernier, au cours de laquelle des terroristes palestiniens ont massacré près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et fait 240 otages.
Netanyahu n’est pas en phase avec la vision de Biden pour l’après-guerre à Gaza, que ce dernier imagine réunie avec la Cisjordanie sur le plan politique, sous la conduite d’une Autorité palestinienne réformée, dans le cadre d’une initiative diplomatique permettant de parvenir à une solution à deux États et à un élargissement des accords d’Abraham.
Netanyahu s’est en effet prononcé contre la création d’un État palestinien, sans toutefois donner beaucoup de détails sur sa propre vision pour Gaza, et tout en empêchant le Conseil des ministres d’évoquer la question, de crainte que cela ne précipite la chute de sa coalition radicale qui rejette toute possibilité d’état palestinien.