Pour Samer Haj Yehia, casser des barrières est une seconde nature
Cinq leçons de succès et d'excellence à tirer de l'histoire du premier Arabe israélien à prendre la tête d'une banque majeure en Israël, la Banque Leumi
Etablissons clairement les choses et ce, dès le début : Samer Haj Yehia, qui a été récemment désigné président du conseil de la banque Leumi, a créé une fissure significative dans le plafond de verre. C’est la première fois qu’une banque israélienne majeure nomme un dirigeant arabe.
Les douzaines d’articles d’information et les publications sur les réseaux sociaux consacrés à la carrière de Haj Yehia contiennent leur lot d’éloges (justifiés) à l’égard de cet économiste de 49 ans qui est parvenu à franchir les nombreux obstacles qui se sont dressés sur son parcours, entre sa naissance à Tayibé, une ville arabe du centre d’Israël, jusqu’à sa désignation à l’un des plus hauts-postes du secteur économique en Israël.
En fait – et au vu de l’épaisseur de ce plafond de verre qu’il est parvenu à briser – on peut parier sans prendre de risque que son nom apparaîtra probablement dorénavant dans tous les débats, dans toutes les discussions ou sommets traitant de l’intégration des Arabes.
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Avocat et expert-comptable agréé, Haj Yehia a commencé à assumer ses nouvelles fonctions à partir du 21 juillet, remplaçant David Brodet, qui avait présidé le conseil au cours des neuf dernières années.
Il est important de souligner que personne ne met en doute les compétences de Haj Yahya dans le cadre de cette nomination prestigieuse.
Sa désignation – approuvée par un vote majoritaire de cinq voix « pour » contre trois voix « contre » – ne tient ni à la discrimination positive, ni au « politiquement correct », les conseils d’administration des banques n’accordant aucune attention à ce type de préoccupation.
Leur seule inquiétude : Faire en sorte que leur établissement prospère.
Les trois autres candidats au poste – l’ex-directeur général du ministère des Finances et actuel président général des Raffineries de pétrole israéliennes Ohad Marani, l’ancien vice-président-général de Teva Pharmaceuticals Deputy, Shmuel Ben Zvi, et l’ancien chef de la Discount Bank Capital Markets and Investments, le docteur Yitzhak Sharir – ont remporté un vote chacun.
Et voilà comment briser le plafond de verre, et avec style.
La nomination de Haj Yehia a été saluée à droite comme à gauche de l’échiquier politique.
« Il est temps que le gouvernement israélien suive les pas de la Banque Leumi. Malheureusement, si Samer s’était présenté à un poste dans le secteur public, je crains qu’il n’aurait pas réussi », a commenté le maire de Tayibé, Shaa Mansour Massarwa, auprès du journal Yedioth Aharonoth.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est également empressé de féliciter Haj Yehia, écrivant sur Twitter : « Je salue la nomination du docteur Samer Haj Yehia à la tête du conseil des directeurs de la Banque Leumi et je lui souhaite bonne chance ! »
Mais, les félicitations mises de côté, c’est l’origine personnelle de Haj Yehia qui mérite d’être observée de plus près.
Avant que nous, Israéliens, nous congratulions les uns les autres à grands coups de tapes dans le dos, rassurés que nous sommes par le fait que cette initiative prise par la banque prouve bien que nous ne sommes pas aussi racistes qu’on pourrait le penser à première vue, il faut mentionner que ce résultat impressionnant – et obtenu avant que le principal intéressé n’ait atteint ses 50 ans – est né, avant tout, de qualités personnelles qui, en l’absence de circonstances individuelles qui sortaient de l’ordinaire, serait resté hors de portée.
Et, dans l’esprit de la culture du coaching, voilà cinq leçons de réussite et d’excellence que nous pouvons tous tirer de l’histoire de Haj Yehia.
1. Mieux vaut naître homme
Il n’y a pas de manière facile de dire cela et je présente par avance mes excuses à celles et ceux qui, d’ores et déjà indignés, pourraient être prêts à écrire une réponse virulente, mais le sexe joue bien un rôle dans cette histoire.
Haj Yehia vit encore – en compagnie de son épouse et de leurs quatre enfants – dans la maison de sa mère, à Tayibé. Fatina Haj Yehia, âgée maintenant de 74 ans, est une enseignante à la retraite. L’épouse de Haj Yehia, Eden, est une professeure d’anglais qui travaille dans une école de Raanana. La soeur de sa mère, Sawad Jabareh, qui a guidé le journaliste que je suis dans le dédale de l’histoire de la famille Haj Yehia, était également dans l’enseignement.
L’enseignement est une profession pleine de noblesse, bien sûr, et elle est sûrement l’une des carrières les plus importantes dans les sociétés mais elle n’exige pas précisément de rompre le plafond de verre – ce qui est le problème qui est ici en jeu.
La première personne à avoir brisé le plafond de verre dans la famille avait été le père de Samer, le docteur Mohammed Saleem Haj Yahia, qui avait été l’un des tous premiers étudiants arabes à l’université de Tel Aviv. Il s’était spécialisé dans la criminologie et était devenu contrôleur judiciaire, prenant en charge de nombreux dossiers impliquant des jeunes du secteur de Tayibé.
Fatina avait toujours voulu avoir une fille mais elle avait eu quatre garçons. Chacun des frères de Samer ont eu trois garçons. Son frère aîné, le professeur Saleem Haj Yahia, est un chirurgien du cœur connu qui vit en Ecosse où il dirige le programme de greffe cardiaque national. Son plus jeune frère, Rani Haj Yehia, qui vit également à Tayibé, est un avocat spécialisé dans la finance, à la tête du projet de zone franche et de parc industriel de la Porte de Jordanie.
Son quatrième frère, Saji, était ingénieur diplômé du Technion – institut israélien de la technologie. Il est mort dans un accident de voiture, à l’entrée de Tayibé, en 1998. Samer Haj Yehia a donné son nom au premier de ses fils.
Parmi les nombreux appels de félicitations reçus par Haj Yehia après sa nomination, certains de proches qui ont réussi à l’étranger. Un professeur de pharmacologie de l’université de Caroline du sud et d’un haut-responsable de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) sont notamment entrés en contact avec Samer pour le complimenter pour sa réussite.
Haj Yehia et son épouse, Eden, sont les heureux parents de quatre fils, dont le plus jeune n’est âgé que de trois mois. Leurs deux aînés, Saji et Bassel, suivent le programme pour les élèves surdoués à l’Eastern Mediterranean International School, dans le centre d’Israël, et il n’est pas difficile de présumer qu’eux aussi sauront se distinguer – peut-être même en brisant encore davantage de plafonds de verre inutiles sur leur trajectoire. Mais à moins que des changements fondamentaux ne surviennent en Israël, il est également probable qu’ils finissent par épouser des enseignantes.
« Ce sont tous des génies. Le fils de Samer n’a pas encore deux ans et il lit l’anglais comme un petit garçon de dix ans », clame sa tante Jabareh. « Il est réellement extraordinaire. Il lit l’alphabet anglais en entier et il parle l’anglais et l’arabe ».
2. Mieux vaut naître riche
Ce qui va sans dire, comme c’est également le cas de la recommandation précédente. C’est une donnée qui est davantage liée au hasard et à la chance et qui, si elle ne garantit pas pour autant la réussite de manière absolue, simplifie tout de même très largement des choses beaucoup plus compliquées à entreprendre dans des circonstances différentes.
La famille de Haj Yehia n’est pas seulement la plus grande famille de Tayibé – le clan au sens large compte 6 000 membres, sinon plus – mais elle est aussi l’une des plus aisées.
« C’est une famille riche, très riche », s’exclame Jabareh. « Elle possède des terres, beaucoup de terres. Le grand-père paternel de Samar était un homme très riche et il a laissé à ses enfants un patrimoine assez considérable. Samer a grandi, quand il était enfant, à Kfar Shmaryahu [quartier favorisé de Tel Aviv]. Il a voyagé et il a été choyé. Il n’a jamais manqué de rien », ajoute-t-elle.
« Leur vie, c’était autre chose, quelque chose de très différent de celle des autres enfants à Tayibé », continue-t-elle, se référant à Samer et à ses frères.
« A Tayibé, quand un enfant veut un jouet, il ne l’obtient pas toujours. Eux ont toujours obtenu ce qu’ils voulaient. Peut-être pas tout le temps mais s’ils demandaient quelque chose de raisonnable, ils l’avaient », poursuit-elle.
« Ils n’ont vraiment jamais manqué de rien. Ils ont grandi comme les enfants grandissent maintenant – ils ont tout, sauf une bonne éducation. Samer n’a jamais manqué de rien et il a reçu une éducation excellente. Il avait dit un jour qu’il se sentait privilégié de pouvoir enseigner aux autres enfants et il a très bien mené cette mission », note sa tante.
3. Le soutien d’une famille chaleureuse représente tout
C’est la première leçon à tirer dans notre voyage vers la rupture du plafond de verre qui, d’une manière ou d’une autre, puisse dépendre de nous. Il est indubitable que se sentir financièrement en sécurité aide à assurer l’unité d’une famille, mais nous connaissons tous malgré tout des histoires sur ces familles riches dont les membres n’ont cessé de chercher à se faire chuter les uns les autres plutôt qu’à s’élever – ce qui est toujours une grave erreur.
La famille de Haj Yehia présente un modèle différent. Ce n’est pas une coïncidence que Samer et sa famille vivent encore dans la maison familiale de Tayibé, avec sa mère. Il est difficile de croire qu’il y ait un autre président du conseil d’une banque majeure dans le monde qui vive encore dans l’habitation où il a passé son enfance.
« C’est une famille idéale », dit Jabareh. « Les frères sont très proches les uns des autres, très proches de leur mère. Ils étaient aussi très proches de leur père. C’est une famille très soudée, qui se soutient beaucoup. Ils s’encouragent : ‘Oui, vas-y, n’aie pas peur, fais-le’. Et cela les a vraiment aidés, tous, à arriver là où ils en sont aujourd’hui ».
Le père de Haj Yehia est décédé d’une crise cardiaque il y a un an.
« C’est Samer qui a été chargé de s’occuper de lui jusqu’au dernier jour. Il [le père] est décédé à l’hôpital Meir [dans le centre d’Israël] et Samer était le seul à ses côtés », ajoute-t-elle. « J’ai dit à Samer : ‘Tu savais que ton père était en train de mourir, pourquoi ne l’as-tu dit à personne ?’ Et il m’a répondu : ‘Parce que je voulais lui parler. Il pouvait m’entendre. J’avais de nombreuses choses que je voulais lui dire avant qu’il ne s’en aille’. Nous ne savons pas ce qu’il lui a dit. Samer adorait véritablement son père », explique-t-elle.
Jabareh se souvient que lorsque tous étaient enfants, elle enviait les frères.
« Ils étaient gâtés constamment. Mon père, le grand-père de Samer, l’a toujours traité de manière particulière. Et même lorsqu’il était tombé malade, il réclamait Samer. ‘Amenez-moi Samer, je veux voir Samer’. Il se sentait toujours mieux après l’avoir vu. Samer était également très proche de son grand-père. Il l’adorait », raconte-t-elle.
« Il y a eu une période où leur mère s’est retrouvée seule à la maison. Les quatre fils étaient en internat, hors de Tayibé. Elle préparait à manger à tous et elle leur amenait les plats », ajoute Jabareh.
« Elle travaillait – elle travaillait déjà toute la journée et en rentrant, elle faisait la cuisine pour les enfants avant de se rendre dans leurs internats pour leur amener ce qu’elle avait préparé », poursuit-elle.
« Quand Samer était à l’université à Jérusalem, il ne revenait pas à Tayibé tous les week-ends, il préférait rester pour travailler à la bibliothèque. Il n’avait pas de camarade de chambre parce qu’il voulait travailler dans le calme. Sa mère allait à Jérusalem pour lui apporter à manger. Ça a été comme ça tout le temps », s’amuse Jabareh.
4. Résistez aux pressions de votre environnement
Même avec le soutien de votre famille, votre environnement peut encore vous jeter à terre.
Le père de Samer qui, en tant que contrôleur judiciaire, supervisait de nombreux criminels en libération conditionnelle dans la région de Tayibé, ne connaissait que trop les périls posés par l’environnement de ses enfants et il s’était assuré que les quatre garçons feraient leurs études dans un internat hors de la ville, les envoyant au lycée chrétien Al Mutran de Nazareth.
« C’était une très bonne école et très peu de familles pouvaient se permettre d’envoyer leurs enfants là-bas », dit Jabareh. « Samer et ses frères étaient des personnalités d’exception à Tayibé à tous les égards – leur comportement, leur éducation, même la manière dont ils étaient habillés. Aller à l’école à Nazareth – personne d’autre ne le faisait. C’était cher et c’était loin ».
Et pourtant, Haj Yehia aura prouvé son caractère exceptionnel dès un très jeune âge.
« Il était clair qu’il était doué. Tout le monde s’en apercevait, pas seulement nous. Ses maîtresses, au jardin d’enfants, et ses enseignantes aussi. Il y a quelques jours, j’ai rencontré l’une de ses professeures de classe de 3ème. Elle m’a dit : ‘Je savais déjà, même en troisième, qu’il était destiné à faire de grandes choses. Je donnais aux élèves des problèmes d’arithmétique et il les avait résolus avant même que je n’aie expliqué quoi faire à la classe. C’était tout le temps comme ça’, » relate Jabareh.
Il est difficile de faire la distinction entre les compliments rétroactifs récoltés par tout un chacun lors d’une réussite professionnelle et la réalité.
A Tayibé, Haj Yehia est une superstar, le sujet des conversations dans les mariages et dans les posts publiés sur les réseaux sociaux. Et dans ce cas très précis, chacun sait que ces compliments sont ancrés dans la réalité car l’homme s’est toujours distingué des autres, ne cessant de briller davantage depuis le premier jour.
A ses trente ans, Haj Yehia avait déjà obtenu pas moins de cinq diplômes, notamment en droit, en économie et en finances.
Le directeur actuel de l’Agence juive et partenaire, à l’époque, de Herzog Fox Neeman, Isaac Herzog, avait été son mentor durant son internat dans un cabinet considéré comme l’un des plus prestigieux d’Israël.
Haj Yehia avait ensuite décollé pour les Etats-Unis pour terminer un doctorat d’économie à l’Institut de technologie du Massachusetts avant de s’embarquer dans une carrière brillante dans le monde de la finance. Il était devenu à l’âge de 37 ans le vice-président de Fidelity Investments, l’une des plus importantes corporations multinationales de services financiers dans le monde, qui se trouvait à Boston.
Il avait également été professeur d’économie au MIT et au sein de l’université de Harvard.
Il y a sept ans, Haj Yehia a cédé à la nostalgie qu’il éprouvait pour son pays natal et la petite famille a quitté une vie confortable à Boston pour retourner à Tayibé. Il avait également eu le sentiment que ses aînés étaient en train de devenir des Américains, ce qui le mettait mal à l’aise.
De retour au sein de l’Etat juif, il a inscrit Saji et Bassel dans une école locale pour les aider à retrouver le lien avec leur ville natale et la langue arabe. Il les a ensuite envoyés dans un établissement scolaire situé hors de Tayibé, comme son père l’avait fait pour lui.
C’est un moment où un grand nombre d’habitants de Tayibé ont exercé des pressions sur lui pour qu’il entre dans l’arène politique locale.
Selon Jabareh, « les gens voulaient qu’il devienne maire mais il ne voulait pas en entendre parler. De nombreuses personnes avaient du ressentiment à son encontre parce qu’il avait refusé cette offre – elles le considéraient comme quelqu’un qui pourrait sauver Tayibé de tous ses problèmes financiers. Des membres très importants de la famille Haj Yehia, qui sont impliqués dans la politique locale, l’ont poussé à se présenter mais il n’a montré aucun intérêt. Je n’ai pas arrêté de lui dire : ‘N’entre pas dans la politique à Tayibé. C’est de la folie. Ne le fais pas’, » dit-elle.
Tayibé est la seule ville en Israël à avoir été déclarée insolvable à deux occasions, en 1999 et encore une fois en 2007, les années de mauvaise gestion municipale ayant entraîné une dette de presque un milliard de shekels.
En 2013, six ans après la désignation d’un administrateur pour superviser les finances de la ville, un accord a été trouvé avec les créanciers à hauteur de 130 millions de shekels – soit 14 % de la dette en suspens qui, à l’époque, s’élevait à 931 millions de shekels.
La ville se remet lentement de ses difficultés financières mais la vie politique municipale reste tumultueuse.
« Je sais à quoi ressemble la municipalité à Tayibé, le genre de respect inspiré par le maire, mais je ne voulais pas que Samer s’en approche », explique Jabareh. « Je lui ai dit : ‘Il y a plein d’emplois intéressants pour toi en dehors. N’entre pas dans la politique. Si tu le fais, tout le monde finira par te haïr’. Et il a décliné l’offre et peu de temps après, la Banque Leumi lui a offert un emploi », se réjouit-elle.
5. Nourrir de grands rêves, avoir de la motivation et apprendre toujours
Les parents de Haj Yehia avaient encouragé leurs enfants à étudier, à travailler. S’il y a bien une chose qui peut prédire la réussite dans la vie, alors ça doit être cela. A côté de sa carrière universitaire et pratique en tant que criminologue, son père avait toujours continué à travailler les deux hectares de terres familiales, et demandé à ce que ses enfants, eux aussi, participent aux tâches de l’exploitation agricole.
Il n’y avait à cela aucune justification financière, simplement une raison éducative – celle d’apprendre la valeur d’un dur travail. Rani, le plus jeune frère de Haj Yehia, a récemment révélé que lui et le reste de la fratrie travaillaient toujours dans la ferme familiale pendant le week-end.
Haj Yehia avait besoin seulement d’un peu de persévérance ou d’encouragement. Lorsqu’il était enfant, il n’avait que peu d’amis et il préférait rester chez lui pour lire et pour écrire.
A cet âge jeune, il semblait être motivé à apprendre et à travailler de manière innée, dit Jabareh.
« Il revenait de l’école et il prenait place pour faire ses devoirs sans que sa mère ou son père n’aient besoin de le lui dire. Ils n’avaient jamais besoin de lui rappeler de les faire », note-t-elle, se rappelant d’une anecdote d’enfance qui, peut-être, permet d’avoir un aperçu sur la nature du nouveau président de la Banque Leumi.
« Je suis arrivée à la maison un jour et son père travaillait sur une sorte d’article pour l’université et il utilisait l’une de ces vieilles calculatrices de l’époque. Samer, qui était à ce moment-là en CM2 ou en sixième, s’est levé pour le rejoindre. Il lui a pris la calculatrice des mains et il lui a dit : « Si tu l’utilises, tu ne vas pas utiliser ton cerveau. Jette-là et utilise ton esprit’, lui a-t-il dit. Alors oui, il a été comme ça depuis son enfance », conclut-elle, amusée.
Et pourtant, elle ne s’aventure pas à dire si Haj Yehia utilisera sa nouvelle fonction pour lutter contre le racisme et les discriminations qui touchent les Arabes dans la société israélienne.
« Je ne peux pas vous dire », déclare-t-elle. « Je ne sais que peu de choses sur la banque et l’économie mais, connaissant Samer, j’ai la certitude qu’il va essayer. C’est un idéaliste ».
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