Pour sauver Israël, Lapid prône la ‘séparation’ des Palestiniens
Le leader de Yesh Atid a affirmé que le retrait devrait s'accompagner d'un "accord global régional"

Le chef du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid a exhorté lundi à un « accord régional complet » et à un retrait israélien unilatéral de certaines parties en Cisjordanie.
Lundi à Jérusalem, lors d’une conférence de presse organisée par son parti, où Lapid s’est adressé à la presse en anglais, il a précisé qu’il prononçait un discours politique.
« À la prochaine élection, je vais me présenter au poste de Premier ministre et je demanderai le soutien du peuple israélien », a-t-il annoncé.
Lapid a décrit le plan diplomatique que son parti présentera lors des prochaines élections – prévus théoriquement dans trois ans – qui prônera « la séparation avec les Palestiniens ».
« Les détails peuvent être complexes, mais l’idée de base est simple – Israël ne veut pas absorber 3,5 millions de Palestiniens. Il est temps de se séparer et d’assurer notre avenir en tant qu’Etat juif et démocratique », a-t-il poursuivi.
Un Etat palestinien, a-t-il ajouté, « ne sera possible que grâce à un accord – la pression du terrorisme et internationale ne va pas nous faire avancer vers un tel accord ».
Il a reconnu le scepticisme généralisé de la possibilité d’aller de l’avant avec des pourparlers de paix qui sont au point mort, en soulignant en particulier la dernière vague d’attaques terroristes palestiniennes.
« L’opinion commune aujourd’hui est que la paix entre Israël et les Palestiniens n’est pas possible », a déclaré Lapid. « Certains croient que le point de non-retour est passé ; d’autres attendent un changement de circonstances, ou un changement de leadership ».
Mais, a-t-il ajouté, « cette approche passive vers notre destinée est erronée et dangereuse. Nous avons besoin d’une approche fondée sur le pragmatisme et une véritable sécurité pour les deux parties. La réponse est la séparation. De manière aussi décisive que possible ».
Les opérations de sécurité israéliennes en Cisjordanie continueraient après une telle séparation, a ajouté Lapid.
« La coordination sécuritaire qui existe aujourd’hui – et qui permet à l’armée israélienne d’agir à travers la Cisjordanie – doit continuer même après la séparation. L’Autorité palestinienne va crier et prétendre que cela est une violation de leur souveraineté, mais ils savent que cela est aussi dans leur propre intérêt. S’il n’y a pas une telle coordination, le Hamas va arriver au pouvoir en Cisjordanie de la même manière qu’il l’a fait à Gaza ».
« Nous ne permettrons pas » un tel résultat, a-t-il ajouté, « et c’est aussi le pire cauchemar de l’Autorité palestinienne. Nous ne pouvons pas permettre à un Etat terroriste [d’exister] sur notre frontière, nous ne pouvons pas permettre une répétition du processus [qui a eu lieu] après le désengagement de Gaza ».
L’initiative n’aura pas l’accord des Palestiniens, a-t-il reconnu, mais il « ne cherche pas à parvenir à un accord uniquement avec les Palestiniens, mais [à avoir] des relations complètes et normales – diplomatiques et économiques – avec tout le monde arabe ».
Une telle initiative devrait également réparer « notre position internationale », a-t-il dit.