Pour sauver la mer Morte, Spencer Tunick reprend ses photos de nus
Le photographe américain a recruté 15 militants israéliens pour attirer l’attention sur cette mer en décomposition

Cinq ans après avoir apporté en Israël son projet « Foule nue », (ou « Nus ») le photographe américain est retourné à la mer Morte cette semaine pour faire passer un message sur l’environnement.
Les photos de 2011, auxquelles avaient participé 1 000 Israéliens, tentaient d’attirer l’attention sur le rétrécissement des côtes de la mer Morte et son impact dévastateur sur son environnement.
Mais Tunick a déclaré à la Deuxième chaîne en septembre que la situation était encore pire aujourd’hui.
« Il y a cinq ans ce n’était pas aussi grave que ça l’est aujourd’hui pour la mer Morte », a-t-il déclaré.
Dans l’espoir de renouveler l’attention portée à ce problème, l’artiste a de nouveau organisé une séance photos sur les côtes de la mer la plus basse du monde dimanche dernier, en n’invitant cette fois-ci que 15 militants sur ce projet.

« Nous voulions que cela soit en secret afin de ne pas être arrêtés », a-t-il déclaré en décrivant la portée limitée du projet 2016.
Tunick a expliqué que contrairement aux photos de 2011, les autorités israéliennes ne voient pas cette initiative d’un bon œil.
« Ils veulent que personne ne sache, surtout en raison des problèmes que cela causerait à l’industrie du tourisme, que l’accès nord de la mer Morte est très dangereux actuellement, et que les gouffres deviennent de plus en plus grands. »
Le phénomène de gouffres s’est accentué d’une manière alarmante ces dernières années, et ce sont maintenant des milliers de cavités qui apparaissent autour de cette mer de sel partagée entre Israël et la Jordanie, alors que la mer continue à se rétrécir à cause d’une évaporation importante et d’une dégradation de l’environnement.
Ces gouffres sont le résultat de la baisse du niveau de la mer. Les eaux en baisse laissent derrière elle des plaques de sel. Lorsque celles-ci glissent vers le large en raison des eaux arrivant des montagnes alentours, la terre s’ouvre et peut s’effriter et tomber sans prévenir.
Tunick a déclaré avoir été lui-même surpris de l’importance du problème, et a noté que ces trous faisaient environ « la moitié d’un terrain de basket ».
Il a félicité les militants ayant pris part au projet, qui « n’ont pas seulement voulu se dénuder, mais aussi envoyer un message tout en faisant un merveilleux travail artistique. »