Pour Tou Bishvat, une association veut planter 100 000 arbres dans les villes d’Israël
Venatata, qui mène actuellement une collecte de fonds pour Tou BiShvat, a mobilisé 15 000 bénévoles et créé des jardins dans 70 institutions pour personnes à besoins spécifiques
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Il y a trois ans, Aviv Beilis Lerner et quelques amis se sont assis et ont rêvé d’une organisation qui planterait 100 000 arbres à travers les villes d’Israël.
Ils ont commencé par organiser 24 événements de plantation, qui ont attiré plusieurs centaines de personnes pour planter 1 000 jeunes arbres, suivis d’une campagne sur Facebook pour en planter 3 000 de plus.
En août de cette année, plus de 15 000 personnes se sont réunies pour planter plus de 8 000 arbres et 10 000 autres plantes, la plupart sur le terrain d’institutions au service de communautés telles que les orphelins, les personnes âgées, les personnes ayant des besoins spéciaux, les femmes battues, les anciens soldats souffrant de troubles post-traumatiques et les prisonniers en cours de réhabilitation.
Aujourd’hui, à l’approche de la fête juive de la plantation de Tou BiShvat, le 17 janvier, l’organisation, appelée Venatata, espère collecter 350 000 shekels. Elle utilisera cette somme – dont la moitié a déjà été obtenue – pour tenter d’obtenir un million de shekels.
« Venatata », qui signifie en hébreu « Tu planteras », apparaît huit fois dans la Torah. Selon Beilis Lerner, c’est aussi un mot sanskrit qui désigne la rive du fleuve de la vie dans le récit épique hindou, le Mahābhārata.
Le mot m’a tout simplement « frappé », a déclaré ce père de deux enfants, âgé de 32 ans, originaire de la ville de Pardes Hanna (centre), qui dirige l’association à but non lucratif tout en donnant des conférences sur l’écologie et les plantes et en fournissant des services de conseil en environnement et de jardinage.
Venatata, qui emploie aujourd’hui 15 salariés et fait appel à 30 indépendants pour les projets de plantation, s’efforce de relier les personnes et les communautés à la terre. Cela signifie créer des réseaux de groupes et d’individus qui ont des arbres à donner, des terres à planter, des connaissances à transmettre ou la volonté d’apprendre et de prendre une pelle pour faire le travail.
Les membres du personnel entrent en contact avec les autorités locales, les centres communautaires, les entreprises, les institutions d’éducation et d’aide sociale, dans le but de broder une tapisserie communautaire.
Comme l’explique Beilis Lerner, le projet ne se limite pas à planter des arbres ou à les considérer comme de simples objets qui absorbent le dioxyde de carbone ou fournissent des fruits.
« La vision de Venatata est fondée sur la permaculture, une approche qui met l’accent sur les relations entre les systèmes naturels, les organismes vivants (y compris les humains) et la planète vivante et dynamique elle-même. La plantation et la protection des arbres sont un outil pour éduquer le public et reconnecter les gens entre eux, ainsi qu’avec le sol, d’où jaillit toute vie », a-t-il déclaré.
« Les multiples avantages des arbres », a-t-il poursuivi, « sont qu’ils fournissent de l’ombre, réduisent les températures, aident à filtrer l’eau, purifient l’air, préviennent les inondations et l’érosion des sols, et fournissent des habitats à d’innombrables créatures qui jouent un rôle vital dans des écosystèmes sains ».
Le site web de Venatata, principalement en anglais, contient une multitude d’informations sur ce qu’il faut planter, où et comment.
Pendant l’épidémie de coronavirus, environ 5 000 personnes ont suivi des conférences sur des sujets liés à l’écologie, au cours desquelles elles ont également pu découvrir différents modèles d’éco-communauté dans le monde.
L’organisation propose des podcasts en ligne sur City Forest et organisera le 28 décembre une session Zoom en direct avec le renommé John D. Liu, cinéaste environnemental et écologiste américano-chinois, fondateur des camps de restauration des écosystèmes, un mouvement mondial visant à restaurer les écosystèmes endommagés à grande échelle.
De nombreuses activités de plantation seront organisées le jour de Tou BiShvat, dont les détails seront mis en ligne sur le site web de l’organisation.
Une première journée de formation, pour quelque 200 lycéens qui créeront une campagne TikTok et transmettront le message de Venatata à leurs écoles et à des groupes de jeunesse, aura lieu courant janvier.
Venatata prévoit actuellement d’introduire les principes écologiques et le verdissement dans sa première ville – Jisr az-Zarqa, une communauté arabe très pauvre sur la côte méditerranéenne au nord de Netanya.
À ce jour, l’organisation s’est principalement concentrée sur la création de 100 jardins thérapeutiques dans 100 institutions du pays. Elle en a déjà planté plus de 70 et envisage maintenant de créer un poste de coordinateur de la réadaptation éco-communautaire dans chacune d’elles pour continuer à entretenir et à faire pousser les jardins avec les résidents.
De nombreux dons et plusieurs milliers de bénévoles proviennent des entreprises. Aujourd’hui, les entreprises sont désireuses de rendre compte de leurs activités écologiques et socialement responsables, dont certaines peuvent donner droit à des allégements fiscaux.
Mais pour Beilis Lerner et ses associés, il s’agit de rétablir le lien entre les individus et des communautés en bonne santé et une terre saine et florissante.
« Tant de crises et de conflits, qui déchirent les communautés – notamment au Moyen-Orient – sont liés à la destruction de la terre et de la nature », a-t-il déclaré. « Partout où il y a une blessure, nous sommes là pour venir en renfort. Pour nous, c’est profondément spirituel. »