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Poutine a rencontré Netanyahu à Moscou pour discuter de la Syrie

Le Premier israélien a insisté sur la nécessité d'éviter tout malentendu ; le président russe a défendu le soutien russe à la Syrie

Rencontre entre le président russe Vladimir (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en septembre 2015. (Crédit : Facebook)
Rencontre entre le président russe Vladimir (à droite) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en septembre 2015. (Crédit : Facebook)

Le président Vladimir Poutine a rencontré lundi à Moscou le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter du conflit en Syrie alors que la Russie est accusée par Washington d’y renforcer sa présence militaire.

« Il  était très important de venir ici en vue de clarifier notre politique, et faire en sorte qu’il n’y ait aucun malentendu entre nos forces », a déclaré Netanyahu au début de la rencontre, selon un communiqué de son bureau.

Le Premier ministre israélien a également prévenu qu’il était déterminé à mettre fin aux livraisons d’armes au Hezbollah par la Syrie et l’Iran, et accusé les deux pays de vouloir « ouvrir un second front » contre Israël.

« La politique russe au Proche-Orient sera toujours réfléchie », a pour sa part assuré le président russe, affirmant que la Syrie ne voulait pas s’attaquer à Israël, selon des images de la télévision russe.

« Nous savons et nous comprenons que l’armée syrienne, et la Syrie en général, sont dans un tel état qu’ils ne peuvent ouvrir un second front. La Syrie essaie seulement de préserver son indépendance », a affirmé Vladimir Poutine.

Le service de presse de Netanyahu a affirmé qu’il était venu en Russie pour discuter des « forces militaires russes en Syrie » et pour « exposer les menaces pesant sur Israël à la suite du renforcement militaire sur la scène syrienne et de la fourniture d’armement au Hezbollah et à d’autres organisations terroristes », comme en témoigne la déclaration de Netanyahu :

« J’apprécie grandement l’occasion de vous parler. Israël et la Russie partagent un intérêt commun pour assurer la stabilité au Moyen-Orient. Et je suis ici en raison de la situation sécuritaire qui devient de plus en plus complexe sur notre frontière nord. Comme vous le savez, au cours des dernières années, et en particulier ces derniers mois, l’Iran et la Syrie ont armé l’organisation extrémiste terroriste islamique du Hezbollah avec des armes de pointe, qui nous visent, et au fil des années, des milliers de roquettes et de missiles ont été tirés contre nos villes. Dans le même temps, l’Iran, sous les auspices de l’armée syrienne, tente de construire un deuxième front terroriste contre nous sur le platau du Golan ».

« Notre politique est de prévenir ces transferts d’armes, et d’empêcher la création d’un front terroriste et des attaques contre nous depuis le plateau du Golan. Dans ces circonstances, je pensais qu’il était très important que je vienne ici, également pour clarifier notre politique, et faire en sorte qu’il n’y ait pas de malentendu entre nos armées. Et je dois dire quelque chose d’autre, tant d’un point de vue personnel que d’un point de vue national – pendant toutes les relations entre nous, que je sois d’accord vous et également lorsque ne sommes pas d’accord, notre discours a toujours été mené dans le respect mutuel et l’ouverture. Je suis certain que ce sera aussi le cas cette fois-ci ».

Fait plutôt rare pour une visite diplomatique, Netanyahu était accompagné de son chef d’état-major, le général Gadi Eisenkot, et du chef des renseignements militaires, le général Herzl Halevy.

Leur venue à Moscou intervient alors que les Etats-Unis s’alarment depuis des semaines du renforcement de la présence militaire russe en Syrie, visant à renforcer l’aide au régime du président Bachar al-Assad.

Moscou a cependant démenti avoir pris des mesures supplémentaires en vue d’un renforcement de sa présence en Syrie, où le conflit entre le pouvoir et les forces rebelles a fait plus de 250 000 morts en quatre ans et demi.

Le Kremlin défend toutefois son soutien à Damas, dont il est le principal allié, et appelle à une coalition plus large contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui inclurait la Syrie et l’Irak.

« Qu’il n’y ait aucun doute à ce sujet. Nous n’avons jamais oublié que dans l’État d’Israël vivent de très nombreux immmigrants de l’ex-URSS. Cela a un effet particulier sur nos relations bilatérales. Toutes les actions de la Russie dans la région seront toujours très réfléchies. Nous sommes conscients des bombardements contre Israël et nous condamnons tous ces bombardements. Je sais que ces bombardements sont effectués par des éléments internes. En ce qui concerne la Syrie, nous savons que l’armée syrienne est dans une situation telle qu’elle est incapable d’ouvrir un nouveau front. Notre objectif principal est de défendre l’Etat syrien. Cependant, je comprends votre préoccupation et je suis très heureux que vous soyez venu ici pour discuter de toutes ces questions en détail », a assuré Poutine.

La semaine dernière, Moscou et Washington ont ouvert pour la première fois un dialogue militaire sur la situation en Syrie, lors d’une conversation téléphonique jugée « constructive » entre les ministres de la Défense russe et américain, Sergueï Choïgou et Ashton Carter.

Alors qu’Israël tente de rester à l’écart du conflit syrien, celui-ci a suscité ces derniers mois de sérieuses tensions et de graves incidents sur la ligne de démarcation entre l’Etat hébreu et son voisin syrien.

Selon la presse israélienne, des responsables militaires redoutent que la présence aérienne russe, si elle est avérée, limite la marge de manœuvre de l’aviation israélienne.

Pour le quotidien de gauche Haaretz, la visite de Netanyahu à Moscou « semble refléter son manque de foi dans la capacité et la volonté des Etats-Unis à protéger les intérêts sécuritaires israéliens », alors que le Premier ministre israélien doit rencontrer le 9 novembre le président américain Barack Obama.

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