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Premier événement à l’INL : Des artistes du sud s’interrogent sur l’après 7 octobre

Le bâtiment neuf de la Bibliothèque nationale accueille "Southern Wind", lors duquel des artistes des localités proches de Gaza dévastées par le Hamas évoquent ce "Shabbat noir"

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Le rappeur et chanteur Jimbo J, à droite, lors du premier événement en présentiel organisé par la Bibliothèque nationale d'Israël dans son nouveau bâtiment, le 29 novembre 2023. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)
Le rappeur et chanteur Jimbo J, à droite, lors du premier événement en présentiel organisé par la Bibliothèque nationale d'Israël dans son nouveau bâtiment, le 29 novembre 2023. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

L’ouverture du nouveau bâtiment de la Bibliothèque nationale d’Israël (INL), d’une valeur de 860 millions de shekels, ne s’est pas déroulée comme cela avait été initialement prévu. Elle devait avoir lieu à la mi-octobre, mais a été retardée en raison de la guerre déclenchée par les massacres barbares menées par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre.

Au lieu de cela, l’INL a accueilli des lecteurs et des chercheurs, ainsi que des visites publiques gratuites, et maintenant le premier événement en présentiel mercredi soir, en présence de plusieurs artistes des communautés de la frontière de Gaza.

Les invités ont parlé avec le cinéaste Rino Tzror de la façon dont leur vie a changé depuis le 7 octobre, dans le cadre d’une conférence intitulée « Southern Wind » (« Vent du sud »).

Le premier invité de Tzror était le rappeur et chanteur israélien Jimbo J, de son vrai nom Omer Habron. Il vit dans le kibboutz Or HaNer, l’une des communautés de la frontière de Gaza, avec son épouse, et leur deux filles en bas âge dont un bébé – sauf depuis huit semaines, car son kibboutz – et d’autres – a été évacué.

Habron et son guitariste ont chanté « Booms », une chanson glaçante et prémonitoire sortie en août, qui parle de roquettes en provenance de Gaza et du temps passé à courir vers les mamadim – les pièces sécurisées – ou des cages d’escalier à Tel Aviv, de festivals de musique annulés et de soldats en jeep.

Booms, baby

Let’s get out of here

Doesn’t matter where Booms began again … straight out of the Gaza Strip

(« Booms, bébé / Sortons d’ici / Peu importe où / Les boums ont recommencé … tout droit sorti de la bande de Gaza »).

Le mélange typique de mots parlés et d’airs folkloriques touche au cœur de la vie dans les kibboutzim, les moshavim et les villes proches de Gaza.

Comme Habron l’a décrit à Tzror, « la vie peut être une bulle » à Or HaNer, un kibboutz situé près de Sderot et fondé par des immigrants argentins et chiliens, où règne un profond sentiment de sécurité et de communauté, malgré les tirs de roquettes incessants en provenance de Gaza.

Habron a bien entendu convenu que tout cela se produisait déjà avant le 7 octobre. En ce jour de Shabbat noir, son épouse et lui étaient à la maison avec leur enfant de deux ans et leur bébé de trois semaines. Il était sur le canapé à 6h30 avec leur nouveau-né lorsque les premières salves de roquettes ont été tirées. Ils se sont tous immédiatement dirigés vers le mamad.

Avec deux petites dont ils devaient prendre soin, ils n’ont pas regardé leurs téléphones ni suivi les nouvelles qui se déroulaient ce matin-là. Lorsque Habron a lu ses messages WhatsApp sur les terroristes du Hamas qui attaquaient Sderot, Ofakim et les autres kibboutzim, il n’a pas vraiment cru ce qu’il lisait.

« Il s’agit d’une camionnette isolée et l’armée est là », a affirmé Habron au public. « Combien de terroristes ont pu franchir la clôture la plus solide du monde ? »

La police près des villes d’Or HaNer et de Sderot, dans le sud du pays, le 7 octobre 2023. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Les SMS ont continué à affluer, évoquant toutes les personnes qu’il connaissait dans la localité, et les événements terrifiants qui se déroulaient. Et pourtant, Habron n’arrivait pas à se faire une raison. Il s’est souvenu s’être demandé si « cette bande de terroristes trouvait toutes les personnes » qu’il connaissait.

L’une des raisons de cette incrédulité suspendue est que l’équipe de sécurité d’Or HaNer avait réussi à repousser les terroristes qui s’approchaient, avec l’aide de l’équipe d’urgence d’Erez, le kibboutz voisin.

Lorsque Habron s’est finalement aventuré hors de la maison vers 14h, il a vu un voisin, un membre de l’équipe d’urgence avec un M-16 attaché dans le dos, qui l’a mis au courant de ce qui s’était passé. Le voisin avait envoyé son épouse et ses enfants hors du kibboutz, rejoindre de la famille dans le centre du pays.

Habron et sa femme se sont précipités dans la voiture et ont emprunté la Route 232, l’autoroute du Néguev qui relie les kibboutzim de l’ouest du Néguev et qui avait été utilisée par les terroristes plus au sud comme « chemin vers la mort » ce jour-là.

« Nous avons tous des vies parallèles en ce moment », a déclaré Habron, qui vit actuellement avec sa famille à Tel Aviv après avoir passé environ un mois à Herzliya avec la famille de son épouse. Le reste du kibboutz est logé dans un hôtel de Jérusalem après avoir été évacué à Tibériade.

« Nous reviendrons à Or HaNer, mais seulement si la réalité change et qu’il n’y a plus de roquettes et de courses vers le mamad », a insisté Habron, qui a grandi à Rehovot et a fréquenté l’établissement supérieur Sapir à Sderot, établissant vraisemblablement les fondements de son attachement à la région du Néguev. « Les roquettes sont devenues une menace mineure. »

« Les roquettes ne sont mineures que si tu as une pièce sûre où te réfugies », a commenté Hadas Neuman, directrice artistique de la cinémathèque de Sderot, qui vit dans le kibboutz Bror Hayil, près de Sderot.

Sa maison est l’une des plus anciennes de la communauté sans pièce sécurisée, autorisée parce que le kibboutz est situé à 7,2 kilomètres de la frontière, soit 200 m de plus que la réglementation appliquée aux localités situées entre 4 et 7 kilomètres de la frontière de Gaza.

« Ces 200 mètres font une grande différence, je suppose », a ironisé Neuman.

Elle est effectivement partie ce jour-là, se dirigeant seule dans sa voiture le long de la Route 232, renseignée sur l’itinéraire à suivre par ceux qui tenaient la garde à l’entrée. Elle était au téléphone avec d’autres amis du kibboutz qui se trouvaient en Inde à ce moment-là.

« Alors que les roquettes volaient, je discutais avec eux pour savoir s’il fallait rester dans la voiture ou en sortir », a raconté Neuman en secouant la tête devant l’absurdité de la situation.

« Alors, qu’avez-vous fait ? », a demandé Tzror.

La salle de lecture de la nouvelle Bibliothèque nationale d’Israël a ouvert de façon limitée aux lecteurs et aux chercheurs le 29 octobre 2023, son ouverture officielle ayant été reportée. (Crédit : Iwan Baan)

« Je suis sortie pour certaines, et je suis restée dans la voiture pour d’autres », a-t-elle répondu.

Neuman est impliquée dans le Gaza Envelope Theater, qui devait commencer sa saison d’automne le 8 octobre, le lendemain des massacres.

« Nous avons des captifs et des morts parmi notre groupe », a souligné Neuman. « Le théâtre lui-même se trouve dans ce qui est considéré comme la zone de combat. »

Tzror a demandé à Neuman pourquoi elle avait choisi ce lieu et cette vie, elle a répondu.

« Je me le demande parfois. Je suis allée à Sapir, et c’était l’une des meilleures périodes de ma vie, je suppose que j’ai un lien fort avec cet endroit. »

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