Premier festival du conservatoire de Nazareth avec ses musiciens juifs et arabes
L'école de musique de la ville - Polyphonie Nazareth - rassemble Juifs et Arabes à travers l'enseignement musical
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Nazareth est une ville connue pour ses églises, sa cuisine galiléenne et son histoire de Noël. Mais elle abrite également Polyphonie – premier conservatoire de musique classique de la communauté arabe israélienne.
Cette semaine, le conservatoire organisera son tout premier festival de musique liturgique à Nazareth – un événement de trois jours, en amont de la fête de noël, qui aura lieu du 12 au 14 décembre dans les églises et dans les auditoriums de la ville.
Il offrira aux amateurs l’opportunité de découvrir un programme de musique classique – et les efforts livrés par son organisateur pour rassembler Juifs et Arabes, côte à côte sur la scène.
Ce festival dont c’est la première édition accueillera des troupes venues de l’étranger – le chœur vocal de Hanovre (Allemagne), mais aussi le Collegium Singers de Tel Aviv, le Quintet de cuivres israélien, l’Ensemble Folk d’Amérique latine et des solistes locaux. L’orchestre central, au cours de l’événement, sera l’orchestre Galilée de Polyphonie, groupe de 35 membres composé de musiciens juifs et arabes.
Ce sont 85 personnes qui monteront sur la scène lors du principal concert, vendredi soir. Elles interprèteront la Grande messe en ut mineur de Mozart, a précisé Nabil Abboud Ashkar, organisateur et fondateur du festival qui a également créé la fondation Polyphonie.
Pour Abboud Ashkar, ce festival fait partie intégrante de son rêve de promouvoir et d’enseigner la musique classique.
« J’ai toujours eu le sentiment que ce qui manquait, pour promouvoir notre projet, c’était la ville de Nazareth », explique Abboud Ashkar. « Pour moi, ça a signifié créer un événement musical ou un festival – ou encore des concerts qui attireraient toutes sortes de personnes venues de tout le pays ».
Le festival n’est qu’un élément modeste parmi tout ce qu’Abboud Ashkar a créé.
Abboud Ashkar, violoniste, a fondé le conservatoire en 2006 après être revenu dans sa ville natale de Nazareth depuis l’Allemagne, où il avait passé une maîtrise. A l’époque, il désirait amener une formation musicale de classe internationale aux enfants arabes à Nazareth et intégrer la musique classique dans le système éducatif local.
Ce qui avait signifié à ce moment-là de faire venir des enseignants juifs depuis Tel Aviv. Le conservatoire avait commencé avec trois professeurs, Abboud Ashkar et 25 élèves.
Dans les cinq années qui ont suivi, les élèves du conservatoire avaient commencé à remporter des prix dans les concours israéliens en jouant un mélange de musiques classique et israélienne. Pour Abboud Ashkar, cela avait été le signal de la capacité de rassemblement des Juifs et des Arabes à travers la musique.
Le conservatoire emploie des professeurs qualifiés, donne des concerts dans tout Israël et a mis en place des musiciens réunissant des adolescents arabes et juifs qui jouent de la musique de chambre.
Au-delà de leur formation musicale, les jeunes musiciens ont travaillé côte à côte pendant deux ans, et participé à des sessions de dialogue à travers la musique par le biais d’un programme mis en oeuvre par l’université de Tel Aviv.
« En fin de compte, nous vivons au même endroit et nous devons trouver des moyens de ne pas seulement vivre malgré l’un ou l’autre – mais de créer des existences conjointes, qui aient du sens », dit Abboud Ashkar. « Quand nous nous rassemblons, ce qui arrive, c’est qu’il y a aussi une harmonisation. C’est davantage qu’une seule voix et ce festival parvient à l’exprimer à travers de nombreuses manières ».
Les billets et les informations sur les concerts du festival Liturgique et les forfaits du week-end sont disponibles sur le site internet Eventim.