Premier maître Ofek Rousso, 21 ans : commando de la marine et musicien
Tué en combattant des terroristes du Hamas dans le kibboutz Beeri, le 8 octobre
Le premier maître Ofek Rousso, 21 ans, membre du commando Shayetet 13 de la Marine israélienne et originaire de Kadima Zoran, a été tué le 8 octobre en combattant les terroristes du Hamas infiltrés dans le kibboutz Beeri.
Ofek se trouvait à sa base d’Atlit, le matin du 7 octobre lorsque, à l’instar de tant d’autres, sa hiérarchie l’a envoyé dans le sud contrer l’invasion du Hamas. Son unité est arrivée au kibboutz Beeri cet après-midi-là, après une étape à Ofakim pour aider des blessés.
À Beerí, ses camarades et lui sont passés de maison en maison chercher les survivants et les blessés, tuant au passage les terroristes du Hamas qui s’y trouvaient retranchés.
Vers 2h15 du matin, le lendemain, deux soldats ont été grièvement blessés par balle dans le kibboutz et Ofek s’est empressé de se porter à leur secours. Il a été abattu en protégeant de son corps l’un de ces blessés. Ce soldat, qui a pu être secouru, a survécu, a précisé la famille d’Ofek.
Ofek laisse derrière lui ses parents, Faye et Yaniv, et sa sœur aînée Inbar. Il a été inhumé le 12 octobre à Kadima.
Il avait passé son enfance à Kfar Netter, dans le centre d’Israël, et eu un grand nombre de passe-temps, comme le karaté, le skateboard et les instruments de musique – saxophone, guitare et batterie -, peut-on lire sur le site Internet qui lui rend hommage. Il avait participé à un camp de skateboard, un été aux États-Unis, et était un habitué de la scène skate israélienne. Il aimait la musique, avec ecclectisme, et savait jouer ses morceaux favoris à la guitare. Il aimait beaucoup manger, avec une préférence pour la viande rouge, et notamment les steaks et spaghettis bolognaise de sa mère.
A l’issue de ses études secondaires, il avait suivi les cours de l’académie pré-militaire HaEmek dans l’idée d’occuper plus tard un poste de haut rang dans l’armée. Quelque temps avant son 19e anniversaire, il s’était engagé, avait suivi une formation de secouriste et commencé la très exigeante formation au commando Shayetet 13, qu’il avait terminée avec fierté quelques mois avant sa mort.
Ses proches ont retrouvé dans son téléphone des notes qu’il s’était écrites, dont une disait : « Nous ne pouvons pas oublier notre passé, les gens grâce auxquels nous sommes ici, mes frères tués sur cette terre. Pendant 2 000 ans, on nous a persécutés, mais maintenant nous sommes là, dans notre pays à nous, en tant que combattants. Nous ne partirons pas. A notre tour désormais de protéger ce pays. »
Dans un billet de blog du Times of Israel, l’oncle d’Ofek, Dotan Rousso, a dit que la famille aurait voulu qu’Ofek sache « à quel point tu comptais pour nous. Comme nous t’avons apprécié. Comme nous t’avons aimé. »
« Tu étais pour nous une source d’admiration, un modèle. Tu avais en toi un tel calme intérieur, une telle résilience, une telle humilité et une telle modestie, en tout point incomparable. De l’autodiscipline aussi. Une volonté de fer. De la maturité. De la bonté. De la tendresse et de l’innocence aussi », a-t-il écrit. « Ta vie aura été si brève, mais pleine de sens et avec plus de mérites que la vie plus longue de beaucoup d’entre nous. Tu avais réalisé tes rêves, vécu une vie pleine de sens, été un modèle pour les autres : et tu as donné ta vie pour en sauver d’autres. »
Sa petite amie, Roni Ben Hur, a écrit sur Internet : « Ofek, tu es ce qui m’est arrivé de mieux, comment cela a-t-il pu se terminer comme ça ? Tu étais unique et incroyable ». « Tu étais si fort et doux à la fois, si brave et en même temps si sensible. »
La dernière fois qu’ils s’étaient vus, a-t-elle écrit, c’était à l’occasion de son 21e anniversaire.
En cette journée, le 2 octobre, ils avaient regardé le coucher de soleil sur la plage et « parlé de cette dernière année et demie, beaucoup ri aussi. Nous avons parlé de ton parcours, de ta vie avec ta famille et tes amis, de notre vie ensemble, de ton service en tant que soldat de combat dans un endroit que tu adorais et de tes projets d’avenir… C’est le jour de ton anniversaire que je t’ai serré dans mes bras pour la dernière fois. Je n’arrive toujours pas à croire que c’était vraiment la toute dernière fois. »
Sa mère, Faye, a écrit sur Internet qu’Ofek s’était toujours fixé des objectifs et « ne laissait pas ses peurs le retenir. Les obstacles étaient pour lui des défis ».
« Tu es avec moi à chaque instant », a-t-elle écrit. « Je t’imagine en train de me sourire, je te parle. Je te demande ce que tu penses et tu me réponds invariablement : « Maman, je suis avec toi, tout le temps. Regarde autour de toi. Cherche les signes, je suis avec toi, avec papa, avec Inbar, avec ma grand-mère et mon grand-père, avec toute la famille, avec mes amis. Je veille sur toi depuis là-haut. »