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Premier pas vers l’exhumation des corps des enfants yéménites

Un projet de loi adopté en première lecture permettrait de demander l’autorisation d’un tribunal pour effectuer un test génétique

Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Enfants yéménites arrivés en Israël grâce à l'opération Tapis volant, devant un avion d'Alaska Airlines. (Crédit : Autorisation AJM)
Enfants yéménites arrivés en Israël grâce à l'opération Tapis volant, devant un avion d'Alaska Airlines. (Crédit : Autorisation AJM)

Les députés se sont penchés mardi sur un projet de loi qui permettrait aux familles des enfants qui ont disparu il y a des années, dans le cadre de l’affaire dite des enfants yéménites, de demander à la cour une exhumation des dépouilles pour effectuer un test génétique.

Le projet de loi déposé par Nurit Koren, députée du Likud, a été adopté en première lecture par 13 voix favorables et aucune défavorable. Il permettra aux familles des enfants qui ont disparu entre 1948 et 1970 et dont les décès ont été déclarés par les autorités de demander une autorisation de la cour pour ouvrir les tombes et identifier les corps.

Les proches devront fournir aux tribunaux familiaux des preuves étayant leurs doutes, selon le projet de loi. Si la législation est adoptée en deuxième et troisième lecture, elle restera en vigueur pendant deux ans.

Depuis les années 1950, plus de 1 000 familles, principalement des immigrants du Yémen, mais aussi des dizaines venues des Balkans, d’Afrique du Nord ou d’autres pays du Moyen Orient, ont affirmé que leurs enfants avaient été systématiquement enlevés des hôpitaux israéliens et placés à l’adoption, parfois à l’étranger.

Nurit Koren, députée du Likud, pendant une conférence sur l'affaire des enfants yéménites à la Knesset, le 21 juin 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Nurit Koren, députée du Likud, pendant une conférence sur l’affaire des enfants yéménites à la Knesset, le 21 juin 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Contestée par les universitaires et réfutée par trois commissions publiques qui ont examiné les dossiers et ont conclu que la plupart des enfants étaient morts, l’affaire ne cesse de refaire parler d’elle, notamment parce que la plupart des familles n’ont pas vu les corps de leurs enfants ni été informées de leurs funérailles.

De plus, les certificats de décès étaient truffés d’erreur, et la plupart des enfants disparus ont reçu des avis de conscription 18 ans après leurs morts présumées. Dans certains cas, des enfants adoptés ont pu confirmer, par des tests ADN, qu’ils étaient nés dans des familles yéménites, à qui il avait été dit qu’ils étaient morts.

La loi de Koren s’appliquerait aux familles des enfants dont les lieux d’enterrement sont connus, parfois dans des cas où les Israéliens ont été informés de la localisation de la tombe des décennies après, suite aux différentes commissions publiques. (Dans une grande partie des cas, les familles ne savent cependant toujours pas où leurs enfants ont été enterrés.) Les témoignages de proches qui ont localisé les tombes des enfants ont montré que les sites de funérailles n’étaient pas marqués et contenaient souvent plusieurs corps, laissant un doute sur les identités des enfants qui y sont vraiment enterrés.

« Les commissions d’enquête qui ont autrefois étudié l’affaire ont conclu que la plupart des enfants disparus sont morts », explique le projet de loi.

« Cependant, dans certains cas, ils ont en effet indiqué aux familles le site de funérailles de leur proche, mais la famille n’était souvent pas présente à l’enterrement et la question se pose : comment une famille peut-elle être certaine que son proche est vraiment enterré là-bas ? »

Immigrants yéménites dans un camp près d'Ein Shemer, en 1950. (Crédit : Pinn Hans/GPO)
Immigrants yéménites dans un camp près d’Ein Shemer, en 1950. (Crédit : Pinn Hans/GPO)

Exhumer les restes des enfants pour un test génétique ne serait pas totalement sans précédent : en 1996, Tzahi Hanegbi, alors ministre de la Santé, avait approuvé l’exhumation de 10 tombes à Petah Tikva, dans le cadre de l’enquête sur cette affaire.

Le projet de loi a pu être approuvé en première lecture après un accord conclu entre le grand rabbinat et les députés ultra-orthodoxes de la coalition sur le processus d’exhumation, pour garantir que la loi juive serait respectée et que les corps ne seraient pas profanés.

En décembre 2016, l’Etat a déclassifié 400 000 documents sur l’affaire. Malgré les révélations, la controverse est loin d’être résolue, puisque les familles ont rejeté les conclusions des différentes commissions et enquêtes officielles de la Knesset, et que les associations représentant les familles continuent à faire pression pour obtenir des enquêtes supplémentaires. Les informations sur les adoptions restent secrètes, conformément à la loi israélienne sur les adoptions.

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