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Prison ferme requise après une rixe et des insultes racistes à Angers

L'un des prévenus avait lancé “Ton pote là, le Black, c'est une sous-race. Même mon chien et mon singe sont plus de race que lui”

Les voies sur berges et le pont de Verdun à Angers. Illustration. (Crédit : Tango7174/GFDL/WikiCommons)
Les voies sur berges et le pont de Verdun à Angers. Illustration. (Crédit : Tango7174/GFDL/WikiCommons)

Des peines de un à quatre mois de prison ferme ont été requises mercredi à l’encontre de deux jeunes sympathisants d’extrême-droite, jugés à Angers pour des insultes racistes et des violences lors d’une bagarre devant un bar de la ville en mai.

La représentante du ministère public, Céline Maigné, a demandé au tribunal correctionnel d’Angers de condamner l’un des prévenus, âgé de 20 ans, à trois mois d’emprisonnement, dont un ferme, pour avoir traité de « sous-race » un client du bar angevin, dans la nuit du 5 au 6 mai, à l’avant-veille du second tour de l’élection présidentielle.

Il comparaissait pour avoir lancé à un « antifasciste » de 29 ans, accompagné de son ami d’origine rwandaise: « Ton pote là, le Black, c’est une sous-race. Même mon chien et mon singe sont plus de race que lui. »

Ce « supporteur du Front national », fils de l’ancien chef de file de la formation d’extrême-droite dans les Pays de la Loire, Pascal Gannat, venait d’être condamné deux jours plus tôt par le même tribunal à dix mois de prison avec sursis et 175 heures de travail d’intérêt général pour violences en réunion et pour avoir proféré en octobre dans les rues d’Angers « A mort les Arabes, à mort les Noirs ».

« Ça ne l’a pas dissuadé de recommencer », a souligné la représentante du ministère public.

A l’encontre d’un autre prévenu, âgé de 21 ans, poursuivi pour provocation publique à la haine raciale en proférant « Vive la race blanche », et pour les violences en réunion qui avaient éclaté à la sortie du bar, entre un groupe de six à dix sympathisants d’extrême droite et l' »antifasciste » de 29 ans, la magistrate a requis six mois de prison, dont quatre ferme.

« Il affichait la volonté dès le début de la soirée d’en découdre, de choisir un ennemi », a insisté Maigné, relevant qu’il doit être jugé à Nantes en janvier dans une affaire similaire.

Ce Nantais, dont le profil Facebook affiche le pseudo d’un dirigeant nazi à l’origine de la création des camps de concentration, ancien militant du GUD, a dit à l’audience avoir « rompu tout contact » avec ce syndicat étudiant d’extrême-droite, depuis qu’il est en détention pour avoir passé à tabac deux militants antifascistes à Nantes, seulement deux jours après les faits d’Angers.

Egalement écroué dans le cadre de cette violente agression à Nantes, un troisième prévenu, âgé de 19 ans, comparaissait aussi pour violences en réunion. Une peine de six mois de prison, assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant trois ans, a été requise à son encontre.

Le jugement sera rendu le 29 novembre.

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